La France se rassure face à la Chine : 88 à 60, c’est cette EDF sérieuse qu’on veut voir chaque soir

Le 09 août 2016 à 05:48 par Bastien Fontanieu

Tabassée plus que sévèrement par l’Australie ce weekend pour son premier match des Jeux, l’armée des Bleus a montré un peu d’orgueil ce lundi en ne laissant aucun doute dans son duel avec la Chine : une victoire qui fait du bien là-haut, dans la tête.

S’il existait un véritable docteur attitré pour l’EDF, ce dernier aurait probablement filé une ordonnance XL de médicaments à prendre dès dimanche matin, en plus d’exercices à répéter pour se remettre le plus vite en forme. Et tel un bon patient bien sérieux, conscient de la gravité de la situation, le squad de Vincent Collet a réglé chaque petit pépin en proposant une partie complète hier soir. La fameuse défense, dégueulasse face à Andrew Bogut et compagnie ? Réglée dès les 20 premières minutes, notamment dans un second quart suffoquant puisque la Chine ne planta que 9 points. L’attitude quasi-honteuse et le body language limite ? Effacé en 40 minutes, avec un effort collectif attendu et une nouveauté : celle de garder les pieds sur l’accélérateur malgré l’avance. Certes, les copains de Yi Jianlian effectuaient quelques runs pleins d’espoir, mais les Bleus répondaient systématiquement avec une de leurs nombreuses armes. On s’inquiétait pour le trio Batum – Gobert – De Colo, les trois se sont retroussés les manches et ont apporté leur pierre à l’édifice. Pas de quoi en faire un chef d’oeuvre du 21ème siècle, mais suffisant pour que la confiance soit regagnée par le groupe en entier. Et c’était peut-être là un des aspects les plus plaisants de cette victoire, pas le score ni les statistiques, mais bien le plaisir pris par chacun dans cette victoire gérée avec deux mains sur le volant.

Alors certes, on en voit venir en courant avec leurs fourches, il ne s’agissait que de la Chine. Et quelque part, ce n’était qu’un pauvre match de poule suivant une affligeante défaite en ouverture (NDLR : face à une équipe qui a également tapé la Serbie). Mais les cases devaient être impérativement cochées hier, pour éviter l’installation du moindre doute dans le vestiaire français. Avant le match, on grinçait des dents, on bouffait nos ongles, à se demander si l’implosion était possible à un tel moment de l’histoire de l’EDF. Après le match, on souriait sans crainte, appréciant ce succès en patron, et ce même malgré l’ambiguïté du prochain match. Car en affrontant la Serbie ce mercredi, la France devra se regarder dans un miroir et choisir quel type de route la séduira le plus. Il y a celle qu’on critiquait il y a quatre ans, à calculer des rencontres quitte à bafouer ‘l’esprit olympique’, une défaite nous rapprochant d’une potentielle quatrième place synonyme de distanciation avec le tableau de Team USA. Il y a aussi celle de la confiance et du culot, à vouloir remporter tous nos matchs quitte à finir troisième, et donc par conséquent croiser la route de l’armée américaine en demi-finale. Un sacré dilemme qui attend le staff français, mais avant ça, profitons. Ce match face à la Chine était nécessaire afin de remettre tout un paquebot et son équipage dans le droit chemin. Le prochain challenge viendra et sera encore plus tendu : faire le choix, entre deux trajectoires clairement opposées.

Tout le monde a joué, tout le monde s’est donné, tout le monde a participé à sa façon à cette victoire qui avait des odeurs de must-win. Il ne s’agissait peut-être que de la Chine, mais Vincent Collet avait besoin d’être rassuré, comme les joueurs, et nous aussi. Reste à voir ce qui sera proposé ce mercredi, dans un match des plus stratégiques face à la Serbie : chaud patate.

CouvertureCouverture 

Source image : FIBA


Tags : France