David Robinson : est-ce vraiment possible d’être aussi grand, agile et mobile ? En même temps ?

Le 06 août 2016 à 10:22 par Alexandre Martin

David Robinson Quadruple-double

Contrairement à ce que l’on pourrait croire ou nous laisser penser, les hommes ne naissent pas tous égaux. Et non… Les différences entre nous autres les êtres humains sont flagrantes. Non pas qu’elles puissent donner plus de droits à certains mais les caractéristiques physiques ou intellectuelles de chaque individu influencent ce qu’ils sont, ce qu’ils peuvent réussir ou les opportunités qui s’ouvrent à eux. Par exemple, mesurer 2m15, être doté de 110 kilos de muscles acérés tout en étant plus agile et véloce qu’un jaguar… voilà qui peut aider dans la vie, notamment pour faire une carrière en NBA. Demandez-donc à cet ancien de la Navy, l’Amiral David Robinson.

Il a servi dans la fameuse Navy, il est d’ailleurs le seul joueur de l’histoire de la Grande Ligue à être passé par là avant de se lancer dans une carrière NBA. Il n’y a bien évidemment jamais été amiral. Pour autant, sur les parquets, la présence, le calme et l’intelligence qu’il dégageait lui valaient bien au moins ce grade. Mais ce sont également les qualités physiques et athlétiques du bonhomme qui lui ont permis de gagner le respect de toute la ligue. Robinson, c’est un pivot qui se déplace à la vitesse des arrières les plus rapides. C’est un pivot plus souple et plus agile qu’une championne olympique de GRS et c’est en même temps un roc auquel il ne fait pas bon se frotter d’un côté ou de l’autre du terrain. Il pouvait défoncer d’un gros dunk n’importe quel joueur qui se mettait en travers de son chemin en attaque. Il pouvait shooter à mi-distance ou finir tout en finesse. Et en défense… Nous parlons ici de l’un des quatre seuls gars tournant à trois contres ou plus en moyenne par match en carrière. Nous parlons ici du sixième contreur le plus prolifique de tous les temps (2954 ballons renvoyés à l’envoyeur) et d’un intercepteur impressionnant pour un big men puisqu’il a volé 1,4 cuir par rencontre tout au long de ses quatorze années en NBA, toutes disputées sous les couleurs des Spurs.

Il est clair que la polyvalence incroyable de Robinson venait de ce rare alliage entre compréhension du jeu très au-dessus de la moyenne et qualités athlétiques hors-normes qu’il représentait. Sur l’exercice 1991-1992, le grand David a non seulement planté plus de 23 points par soir mais a été élu défenseur de l’année, muselant la plupart des intérieurs adverses, cueillant plus de 12 rebonds par match et contrant 4,5 tirs tout en volant 2,3 ballons à chaque sortie. Bonjour la ligne de stats bien violente ! Et bizarrement, s’il a été DPOY en 1992 et carrément MVP en 1995, c’est probablement sa saison 1993-1994 qui a été la plus impressionnante sur le plan individuel. Car cette année-là, l’Amiral était toujours le bestiau défensif qu’il a été tout au long de son passage en NBA mais en plus, il a sorti les flingues offensivement et a fini meilleur marqueur de la ligue au prix d’un dernier match dantesque qui le vit poser 71 points sur la tête des Clippers.  Au final ce sont 29,8 points à presque 51% au tir que l’Amiral va proposer et ce n’est clairement même pas son fait d’armes le plus mémorable sur cette saison.

Le 17 février 1994, lors de la réception des Pistons – d’un Isiah Thomas sur la fin et d’un Sean Elliott passé à l’ennemi le temps d’un exercice – Robinson va devenir le quatrième joueur de tous les temps à claquer un quadruple-double : 34 points, 10 rebonds, 10 passes décisives et 10 contres. Deux petites interceptions et une seule balle perdue pour l’anecdote… Dans un match dominé de bout en bout par les Texans, le pivot au numéro 50 a crevé l’écran, fait de tout et en grande quantité pendant les 44 minutes qu’il a passées sur le terrain. Après Nate Thurmond, Alvin Robertson et Hakeem Olajuwon, l’Amiral venait de rentrer dans l’histoire avec ces quatre catégories statistiques en “double digit”. Pour autant, les Spurs se feront sortir dès le premier tour des Playoffs 94 par le Jazz de Stockton et Malone, ce qui laissera un goût plutôt amer au gaucher meilleur scoreur :

Je pense que n’importe quel joueur vous confirmera que les accomplissements individuels font du bien à votre égo mais que si vous ne gagnez pas, cela rend votre saison très, très longue. Cela compte plus que l’équipe soit performante.

Pour atteindre des résultats collectifs dignes de ce nom et de son talent, Robinson devra attendre de voir arriver un certain Tim Duncan à San Antonio mais ça, c’est une autre histoire et ce ne sera qu’à partir de 1999 pour ce bon David. Avant, pendant dix ans, il va dominer violemment sur les parquets sans jamais en retirer autre chose que des distinctions personnelles à foison. Comme quoi le physique et l’intellect peuvent changer une destinée mais en NBA, ils ne peuvent suffire sans une bonne grosse équipe pour vous entourer…

Source image : YouTube


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