“Il faut qu’on soit un peu plus sérieux” : Krzyzewski a raison, 99 points d’écart en deux matchs c’est flingué
Le 28 juil. 2016 à 02:25 par Bastien Fontanieu
Comme on a pu le voir sur leurs deux derniers matchs, et même leurs trois premiers si on compte l’Argentine, la Team USA 2016 a l’air assez prête avant d’attaquer les Jeux Olympiques. Cependant, un point dérange son entraîneur : les célébrations sur le téco.
La belle réponse, à ceux qui pensent que n’importe qui pourrait entraîner ce genre d’équipe. Non, il ne suffit pas d’un porte-manteau pour mener une aussi belle collection de talents jusqu’à la médaille d’or, tout le monde doit suivre un chef d’orchestre et celui de Team USA reste Coach K. Si le stratège de Duke est une figure plutôt discrète et pondérée dans l’image qu’il souhaite proposer au public, sa mainmise sur son groupe et la discipline qu’il tient à développer n’est contestée par personne, comme on a pu le voir dans l’engouement des joueurs lorsqu’il s’agit de jouer pour lui. Intégrer Team USA, c’est foutre son égo de côté, respecter les décisions des supérieurs et exécuter le plan de jeu sans compter les minutes, afin de démolir l’opposition. Et quand on voit les scores sur les trois premiers matchs, qui sont certes amicaux et n’ont pas proposé la crème des futurs JO, il y a de quoi être rassuré si on a le passeport de l’Oncle Sam : 111-74, 106-57 puis 107-57, soit 136 points d’écart en trois rencontres, au calme la petite équipe américaine. Sauf que si ce n’était qu’une question de score, là oui on pourrait parler d’entraîneur en bois. Coach K a certes apprécié le boulot de chacun de ses poulains, mais l’attitude semble être à revoir car il y aura des danses à stopper sur le côté.
On s’est un peu laissé aller sur le fun procuré ce soir. Il faut qu’on soit un peu plus sérieux.
Et il est vrai qu’entre le 360 poster tenté par DeMar DeRozan ou les tirs de 10 mètres pris par Melo ou Klay Thompson, les célébrations des copains sur le banc nous faisaient des fois penser aux Warriors de la dernière régulière, qui tapaient limite du toboggan sur la touche. Est-ce l’atmosphère de l’Oracle qui procure cette envie de partir en freestyle ? Difficile à dire, mais Krzyzewski a raison de serrer les verrous car son équipe ne vient pas uniquement récupérer l’or à Rio : c’est aussi une affaire de représentation, d’attitude véhiculée via la sélection américaine dont il est question. Et pour un entraîneur qui était déjà là quand Charles Barkley envoyait des coudes aux Angolais en 92, au point de provoquer un mini-incident diplomatique, on préfère prévenir que guérir dans le camp de Mike. Même si on n’a aucun doute sur le fait que DeMarcus Cousins et Draymond Green se tiendront à carreau face aux arbitres et aux adversaires un peu piquants, l’image du vilain américain tabassant le reste du monde est bien là dans de nombreux esprits et il suffit d’un rien pour que le stéréotype leur soit collé. L’envie de Coach K est donc simple : continuez à bien jouer, mais faites-le avec classe, plutôt que de danser en déroulant face à la Chine.
Surtout qu’entre nous, et avec tout le respect qu’on a pour la nation de Yao Ming, il faudra reproduire le même type d’effort tout au long du tournoi si les vraies célébrations avec la médaille d’or autour du cou souhaitent être réalisées. Coach K veille au grain, Coach K veille au grain…
Source : ESPN
Source image : Sportingnews