La NBPA a tranché et couvrira désormais la santé des joueurs retraités : un gros pas en avant

Le 28 juil. 2016 à 01:54 par Bastien Fontanieu

C’était un des sujets récurrents ces derniers mois, lors des réunions entre membres de l’association. Après le boulot effectué par de nombreux joueurs sur les décennies passées, il fallait assurer leur avenir sur un aspect des plus sérieux : la santé.

L’association des joueurs a donc annoncé ce mercredi soir que ses représentants avaient voté à l’unanimité pour que les joueurs avec minimum 3 saisons sur le CV puissent obtenir des assurances santé une fois retraités, un vrai pas vers l’avant et qui pourrait donner des idées aux autres ligues présentes sur le continent nord-américain. Ce programme est d’ailleurs le premier du genre, tout sport américain confondu, et il souligne l’importance que la NBPA accorde à la santé de ses joueurs ainsi que leur couverture sociale, puisque l’association financera l’aide d’elle-même. On savait qu’au baseball, la MLB assurait une partie des couvertures de ses propres poches même si le sujet restait et reste encore sensible, la NBA a montré la voie via l’association de ses joueurs en permettant notamment à ceux qui ont une carrière plus ou moins longue de ne pas dépenser des blindes pour leur santé, sachant que le système américain nous a offert plusieurs exemples contraignants au fil des années. Sur le modèle actuel, qui deviendra bientôt ancien, il fallait avoir pris sa retraite à partir de 2001 afin d’obtenir le moindre coup de pouce de la part de la NBPA, une situation qui dérangeait les vétérans car d’autres retraités plus âgés et sans avoir amassée des millions de dollars étaient dans des situations plus contrariantes. Ainsi, Chris Paul s’est exprimé en tant que fier président de l’association, sentant qu’un vrai progrès venait d’être effectué sur le court comme le long-terme.

“Notre sport n’a jamais été aussi populaire, et tous les joueurs qui sont dans la Ligue aujourd’hui reconnaissent qu’ils sont dans cette position grâce au boulot effectué par ceux qui étaient là avant eux. Il est important que nous puissions prendre soin de toute la famille NBA, et je suis fier de mes collègues qui font un véritable pas vers l’avant en assurant la santé et le bien-être de nos prédécesseurs.”

Le vote, qui fût donc unanime et effectué le 26 juin dernier à New York, établi une assurance santé des plus solides via UnitedHealthcare, la compagnie d’assurance maladie en tête chez l’Oncle Sam en ce qui concerne les prestations de santé fournies. Et que contient la proposition mise en avant ?

  • Les joueurs retraités avec 3 à 6 années de services en NBA mais qui ne peuvent toucher au Medicare (65 ans minimum + 10 années de cotisation) obtiendront une aide qui inclura la couverture des frais médicaux, hospitaliers et médicamenteux à moindre frais et pourront être déductibles.
  • Les joueurs retraités avec 7 à 9 années de services en NBA auront droit à la même couverture en ayant des frais encore plus réduits.
  • Les joueurs retraités avec au moins 10 années de services en NBA auront droit à la même couverture que ceux de la catégorie 7-9, mais leur famille entière sera elle aussi couverte.
  • Les joueurs retraités avec 3 à 9 années de services en NBA mais qui peuvent toucher au Medicare auront droit à des prescriptions de médicaments à moindres frais, ceux avec 10 années de services minimum pourront également obtenir ce plan pour leur épouse.
  • C’est à partir de cet automne que les joueurs pourront souscrire ces aides, avec les premières couvertures assurées à partir du 1er janvier 2017.

Sachant que la carrière moyenne d’un joueur en NBA est de 4 ans et qu’on connaît davantage de gars ayant la trajectoire d’Hasheem Thabeet plutôt que celle de Kevin Garnett, cela explique aussi l’implication de la NBPA sur ce type de plan long-terme, qui couvre un aspect souvent problématique des jeunes retraités et n’est autre que la santé. Quand vous vous tabassez sous les arceaux depuis votre plus jeune âge et que la machine déraille autour de la quarantaine, le chéquier peut vite en prendre un coup et tout le monde ne s’appelle pas Mike Conley. Résultat, entre ceux qui jouaient dans les années 90 et avaient un salaire bien moindre, et les frais d’aujourd’hui qui peuvent s’avérer coûteux lorsque vous n’avez pas réussi à retrouver d’activité solide, ce type de décision va pouvoir permettre à bon nombre de phénomènes de pouvoir compter sur la NBPA, et les retombées financières qui découlent justement des récents droits télés. Discrètement, en deux années de direction à la tête de l’association, Michele Roberts et son équipe ont réalisé de grands progrès dans le suivi des joueurs une fois leur carrière terminée, avec notamment des tests cardiaques ainsi que d’autres initiatives proposées afin de préparer les joueurs à l’après-carrière. Sujet souvent compliqué et qui voit un paquet de joueurs terminer dans des situations troublantes, mais les progrès se font petit à petit.

Cela peut sonner comme du charabia pour pas mal de monde, mais quand on voit les pépins physiques connus par certains et des soucis cardiaques qui sont décelés trop tard, proposer ce type de couverture peut permettre aux joueurs d’aborder leur avenir sans crainte. Et ça, mine de rien, c’est un sacré pas vers l’avant.

Source : NBPA

Source image : NBC Sports