Amar’e Stoudemire : une retraite en tant que Knick mais sa carrière elle, est bien chez les Suns
Le 27 juil. 2016 à 17:47 par Alexandre Martin
Hier soir, tranquillement posé dans un bon fauteuil et faisant un petit tour sur Twitter avant de me plonger dans un film, je parcourais les dernières news concernant la NBA (on sait tous que c’est toujours passionnant à cette époque de l’année…). Rien de bien important à signaler donc et puis, un tweet arrive annonçant la retraite d’Amar’e Stoudemire. Je n’y prête pas tout de suite attention. Puis un autre message en moins de 140 caractères est venu confirmer la mauvaise nouvelle. Puis un autre et encore un autre. Cette fois-ci, c’était sûr.
Et d’un côté cette news m’attriste assez sérieusement car c’est encore un sacré joueur et un paquet de souvenirs qui s’en vont avec Stoudemire. Il n’est clairement pas l’égal d’un Kobe Bryant ou d’un Tim Duncan mais il a tellement contribué à l’animation des années 2000, que le voir raccrocher les sneakers à 33 ans n’est pas sans déclencher une certaine émotion. De l’autre côté, c’est une petite aigreur qui vient assaisonner cette retraite du Stoud. “En tant que Knick” ?? Sérieusement Amar’e ?? Certaines sources racontent que STAT aurait voulu faire une dernière pige à Phoenix mais que les Suns ne se seraient pas montrés intéressés. Ainsi, il aurait pris la décision de raccrocher “en tant que Knick”… Pour autant, dans les faits, l’ami Amar’e a tout de même pris le temps de préciser que “son coeur avait toujours été à New York”, finissant sa déclaration par le fameux “Once a Knick, always a Knick”. Enfin, après tout, il fait bien ce qu’il veut et si prendre sa retraite en tant que Knick était son souhait, personne ne peut lui en tenir rigueur.
Néanmoins, cela a dû mettre un petit coup, voire une bonne vieille gifle à la plupart des fans des Suns. Car si Stoudemire a eu une véritable mais courte heure de gloire du côté du Madison Square Garden, s’il en a visiblement grandement apprécié la teneur et s’il gardera un souvenir fort de son passage dans la ville qui ne dort jamais, Amar’e reste pourtant un joueur arrivé en NBA par Phoenix à 19 ans directement en sortie de lycée. C’est en Arizona qu’il a été rookie de l’année. C’est en Arizona qu’il a fait la connaissance de Steve Nash, de Mike D’Antoni ou de Shawn Marion avec lesquels il va passer les plus belles – en tous cas les plus prolifiques – années de sa carrière. Bien évidemment, on se souvient qu’à l’été 2010, le Stoud a été l’une des stars a bien vouloir accepter le challenge new yorkais. Il a ensuite envoyé des performances magnifiques sur la première moitié de saison avec notamment ces 9 matchs d’affilée à 30 points ou plus pour effacer un record pourtant posé dans le marbre par Pat Ewing ou ces 41 points à 17/21 au tir au début du mois de février 2011. Et puis, on se souvient également que des blessures, le trade de Carmelo Anthony et un extincteur sont venus tout gâcher.
On s’en souvient et Amar’e semble y être très attaché mais il ne faudrait pas qu’on en oublie tout ce qu’il avait accompli avant, pendant ces 8 années à Phoenix. Car 8 années sur une carrière de 14 ans, ce n’est pas rien. Car 6 saisons – dont une à se faire soigner un genou – à plus de 20 points de moyenne sur les 8, ce n’est pas rien surtout. Car le souvenir de ce jeune et monstrueux athlète portant le numéro 32 et un bandeau autour de la tête est bien présent non seulement dans les têtes de tous les fans des Suns mais aussi dans les mémoires de beaucoup de fans de NBA tout simplement. Sans oublier tous les gars qu’Amar’e a maltraités et/ou postérisés que ce soit avec le numéro 32 (jusqu’en 2006) ou avec le numéro 1 (de 2007 à 2010). Ce ne sont pas Michael Olowokandi, Anthony Tolliver, Dirk Nowitzki, Tim Duncan, Josh Smith ou encore Richard Jefferson qui vont venir nous dire le contraire. En 2004-2005, Amar’e Stoudemire a proposé un exercice qui peut clairement être considéré comme son meilleur en carrière : 26 points et 8,9 rebonds en régulière puis 29,9 points et 10,7 rebonds en Playoffs au sein d’une équipe de Cactus qui ne pourra que s’incliner – en Finales de Conférences – contre des Spurs en route vers le titre et malgré un Stoud à 37 points et 10 rebonds sur la tête de Timmy D.
Il était alors avec Steve Nash au coeur du système run-and-gun à base de pick-and-roll voulu par Mike D’Antoni. Il était vu comme une des nouvelles forces dominantes des raquettes NBA alors qu’il n’avait pas encore 23 ans… Mais, une grave blessure au cartilage du genou droit le priva de quasiment toute la saison suivante. A son retour, il semble pouvoir de nouveau bondir à volonté et les Suns sont toujours une place forte de la Ligue sans pour autant réussir à dépasser le stade des Finales de Conférence ce qui ne les empêche pas d’influer sur le style d’autres équipes, de faire rêver les amateurs de NBA aux quatre coins de la planète et de nourrir la Grande Ligue en highlights à couper le souffle. Stoudemire était au centre de tout cela, il était le meilleur scoreur de cette escouade, un All-Star indiscutable. Un gars qui en plus de 500 matchs de saison régulière à Phoenix a envoyé 21,4 points et 8,9 rebonds de moyenne mine de rien ! Mais à l’été 2010, quand les Knicks lui ont fait un pont d’or alors que les Suns se sont montrés plus réservés, Stoud a choisi le défi du Madison Square Garden.
Personne ne peut lui en vouloir. Personne ne peut minimiser le fait qu’il ait adoré jouer devant ce public fabuleux qu’est celui des Knicks. Personne ne peut lui contester d’avoir réussi à redonner de la vie à une franchise mythique. Mais personne ne peut pour autant oublier que si le coeur d’Amar’e Stoudemire a choisi les Knicks pour prendre sa retraite, sa carrière est bel et bien celle d’un grand bonhomme des Suns.
Source image : YouTube / NBA