C’était il y a seulement 10 ans – Magic : les clés de Disney World étaient remises à Dwight Howard
Le 13 juil. 2016 à 19:56 par Francois M
2006, ça sonne comme hier mais c’était il y a 10 ans. Avoir un MySpace ou un Skyblog était alors top tendance et Daniel Powter cavalait en tête des charts avec “Bad Day”. Alors imaginez un peu à l’échelle NBA, sachant que les joueurs ne restent en moyenne pas plus de 5 ans dans la Ligue. Des dizaines de journeymen ont écumé les terrains pendant ce laps de temps. Certaines stars d’aujourd’hui étaient encore des petits jeunes à potentiel, d’autres rentraient à peine en high school.
Ben Simmons et Brandon Ingram avaient tout juste 8 ans et les jeunes draftés serraient encore la main de David Stern. La NBA venait d’instaurer le Dress Code pour en terminer avec l’invasion du bling-bling et de la culture street, ce qui donnera naissance à des monstres de style – prenez-le comme vous voulez – comme Russell Westbrook. Même la carte des franchises NBA était différente. TrashTalk revient sur cette saison si proche et si loin à la fois, en faisant le bilan pour chaque franchise.
Aujourd’hui, on s’en va chez Mickey, au Orlando Magic
Bilan : 36 – 46, 10ème à l’Est
Le 5 : Jameer Nelson – DeShawn Stevenson – Hedo Turkoglu – Tony Battie – Dwight Howard
Le banc : Kenyon Dooling – Carlos Arroyo – Trevor Ariza – Darko Milicic – Pat Garrity
Le grand blessé : Grant Hill
Le MVP : Dwight Howard, 15,8 points, 12,5 rebonds, 1,4 contres. Meilleur scoreur, rebondeur et contreur de l’équipe.
Le Magic aborde la saison 2005-2006 avec le sourire même s’il n’étaient pas parvenus à décrocher les Playoffs l’année précédente. Pour commencer, Steve Francis, arrivé en Février, va entamer sa première saison complète en Floride après avoir balancé plus de 21 points, tandis la signature de l’été 2004, Hedo Turkoglu, a agréablement surpris dans le rôle de 6ème homme. De plus, le Magic a réalisé une Draft de premier plan en sélectionnant le prodige lycéen Dwight Howard avec le first pick en récupérant – par échange – le meneur Jameer Nelson, qui avait – contre toute attente – glissé au 20ème choix. Les deux rookies ont été très solides tout au long de la saison, récompensés par des sélections dans les 1ère et 2ème All-Rookie Team. Il faut dire qu’à 18 ans, D12 balançait déjà un double double de moyenne tout en étant le premier rookie de l’histoire à démarrer les 82 matchs de sa première saison. Mais surtout, l’énorme attraction de la saison a été le retour tant attendu de Grant Hill. Après 47 matchs joués en 4 ans au Magic, le chouchou du public a pu enfin jouer 67 matchs, ses chevilles lui accordant un répit. Un retour à 19,7 points à 50%, 4,7 rebonds, 3,3 passes, qui a rendu les fans tellement heureux que l’ailier sorti de Duke a été dans le 5 majeur de l’équipe de l’Est du All-Star Game. A cause d’un enchaînement de pépins physiques, les Floridiens ont été coupés dans leur élan et ne sont pas allés en Playoffs. Mais avec en plus le retour de Brian Hill, entraîneur du duo Hardaway-O’neal lors de leur épopée vers les finales NBA, tous les feux sont au vert…
Mais les fans déchantent très rapidement. Avant même le début de la saison, le rookie Fran Vasquez, 11ème choix, refuse de venir car il préfère rester en Espagne. Aberration pour les médias ricains et gros raté pour le front office puisque l’intérieur ne viendra d’ailleurs jamais en NBA. Le pseudo-miraculé Grant Hill n’en est malheureusement pas au bout de ses peines et doit se faire opérer d’une hernie dès le début de l’année, ne lui permettant de jouer que 21 matchs dans l’année. Le meneur Steve Francis est le meilleur marqueur de l’équipe, mais on lui reproche son individualisme, qui entraverait le développement des sophomores Nelson et Howard. En même temps dans le genre bouffeur de balle typique des années 2000, le meneur explosif se pose là. Comme l’équipe n’est qu’à 18-24 fin janvier, les dirigeants décident d’abandonner leur objectif Playoffs et de lancer une bonne fois pour toute la reconstruction, et ainsi tourner la page définitivement sur l’échec de l’association McGrady – Hill. L’objectif est de filer les clés de Disney World au duo Nelson – Howard en les entourant d’un groupe qui pourra évoluer en même temps qu’eux. Le pivot Kelvin Cato est envoyé avec un tour de Draft contre l’arrière Carlos Arroyo et le jeune pivot Darko Milicic, dans l’objectif de rajeunir le banc. Le contrat encombrant de Steve Francis est envoyé à New York en échange du contrat expirant de Anfernee Hardaway – qui malheureusement est coupé et ne reviendra donc pas sur la terre de ses exploits – ainsi que l’ailier sophomore Trevor Ariza. Sans surprise, l’équipe s’enfonce sur les mois de février et mars en ne gagnant que 2 fois en 16 rencontres. Cependant, alors qu’une alchimie commence à s’installer entre les joueurs, la franchise de Mickey enchaîne avec 16 victoires sur les 20 matchs suivants et n’échoue qu’à 4 victoires de la 8ème place. Le tout en passant en revue le gratin NBA : San Antonio, Detroit, Dallas, Miami, tout le monde s’empale sur la défense des Floridiens, bien dirigée par son jeune pivot.
La saison 2005-2006 est le point d’orgue du projet construit autour de Hill, après un ultime sursaut, au profit d’un nouveau projet autour du 1er choix de 2004. Cette reconstruction autour de D12 va d’ailleurs vite porter ces fruits – malgré quelques accrocs – puisque quelques années plus tard, le Magic est de nouveau une place fort de l’Est, et l’équipe va même en finales NBA en 2009, à la surprise générale. Quant à Grant Hill, il ne participera pas à cette épopée, mais prendra part aux 82 matchs de la saison cette même année, en passant près de 30 minutes par match sur le parquet grâce aux sorciers du staff médical des Suns. Une belle histoire également, après tant d’années de galères. La franchise floridienne peut se féliciter de la transition effectuée entre l’échec du duo Hill – T-mac et le projet Howard. En fin de compte pour réussir une reconstruction, deux bons choix sur une seule Draft peuvent suffire à créer un nouveau noyau…
Le moment marquant de la saison : 15 Avril 2006, Dwight Howard atomise les Sixers avec 28 points à 64% et 26 rebonds
L’équipe de “Superman” est sur une dynamique très positive et reçoit les Sixers du duo Chris Webber – Allen Iverson. Howard, plus fin qu’aujourd’hui, domine déjà les raquette de la ligue et est en route pour la 2ème de ses 4 saisons d’affilée à 82 matchs. Face à lui c’est pourtant une peinture bien chargée qui se présente, formée de Samuel Dalembert et de l’ex franchise player des Kings. Pourtant le grand gamin de 20 ans prend 9 rebonds offensifs sous leur nez – soit plus que l’équipe entière de Philadelphie – tout en dunkant sur tout ce qui bouge. Son effort sera récompensé d’une victoire 102-97, mais à 3 matchs de la fin de saison les espoirs de Playoffs des deux équipes sont déjà réduit à néant. Mais à l’inverse des 76ers, l’équipe floridienne voit un avenir brillant se dessiner.
C’est l’occasion pour nous de se rappeler d’un Dwight Howard souriant, s’éclatant sur le terrain comme un gosse qu’il était, tout en faisant le mariole pour ses coéquipiers. Bien loin du pivot un peu tristouille de ces dernières années, critiqué pour son manque de moves esthétiques, le 1er choix de la Draft 2004 se contentait de dominer ses adversaires avec son intensité et son physique surdimensionné, même pour la NBA. Un joueur, bien différent de son fantôme aperçu à L.A. et Houston, qui manque à la grande ligue, et qui pourrait – sait-on jamais, Grant Hill est bien revenu de ses blessures – repartir de l’avant avec son retour dans sa ville natale, Atlanta.
10 ans après, le bilan de l’ère Dwight Howard est plutôt bon : même s’il n’a pas mis ses mains sur le trophée Larry O’Brien, le vainqueur du concours de dunk 2008 est parvenu a rétablir Orlando parmi les places fortes de la NBA, tout en attirant les médias avec son sens du spectacle. Le divorce de 2012 a été mal géré, mais en les prévenant tôt de sa décision, il a offert à la franchise de Disney la chance – pas comme un certain Kevin – de récupérer quelques pièces pour leur reconstruction. Cependant la gestion discutable des dirigeants floridiens fait que la franchise n’a pas participé aux Playoffs depuis. Ce sera peut être pour cette année, menée par un Frenchie reposé après un été non-Olympique, bien aidé par une raquette bétonnée et d’un nouveau coach apôtre de la défense.
Source image : wanhuajing.com