C’est officiel : Tim Duncan prend sa retraite, après 19 saisons d’excellence et d’exemplarité en NBA
Le 11 juil. 2016 à 17:41 par Bastien Fontanieu
La nouvelle devait tomber, dans la semaine, et ses proches étaient prévenus. Tim Duncan a rendu celle-ci officielle ce lundi, en mettant un terme à l’une des plus grandes carrières de l’histoire : le meilleur ailier-fort de tous les temps, pour beaucoup de monde.
Déjà que le weekend n’était pas des plus faciles, le début de semaine démarre dans une ambiance aussi tristounette que la veille. L’information est tombée sur les réseaux sociaux aux alentours de 16h, lorsque Duncan a informé aux Spurs que le numéro 21 ne serait plus porté la saison prochaine, une vingtième qui aurait pu avoir lieu mais finalement n’existera pas. Dix-neuf, dix-neuf saisons jouées pour une seule franchise, pour un seul maillot, avec un niveau d’excellence rarement atteint dans l’histoire du sport. Un des 3 joueurs dans l’histoire à avoir 1000 victoires sur leur CV, un pilier aussi fondamental que son surnom et qui a remporté un titre dans trois décennies différentes (1999, 2003, 2005, 2007, 2014), des statistiques fabuleuses individuellement, une domination exemplaire collectivement, Timmy était cet espèce d’extra-terrestre du basket qui n’attirait pas les marques, ne faisait pas lever les foules, mais écrasait la concurrence dans deux aspects du jeu : le professionnalisme, et la victoire. Et s’il manque peut-être à son palmarès un succès avec sa sélection nationale ou un back-to-back qui lui a toujours dit non chez les Spurs, Duncan partira cet été avec un titre que peu de monde peut contester. Celui de meilleur joueur de l’histoire à son poste.
Et si la discussion était encore possible, on comprendrait les Malone, les Barkley, les Dirk et compagnie. Sauf que même au sein du circuit, chez les plus jeunes comme les anciens, le titre lui est donné sans même bafouiller. Sans même trembler du poignet, comme ces kiss avec la planche qui résonneront plus de la même façon à San Antonio. Tim Duncan part aujourd’hui, et il part à sa façon : en paix, et en toute discrétion. Pas d’hommage de la part de marques, pas de ‘match’ terminé à 60 points, pas d’intervention médiatique hors-normes ou de texte de 150 lignes sur The Players’ Tribune, on s’y attendait mais voici enfin le moment annoncé. C’est donc une page immense, on peut même dire un bouquin qui se ferme, dans la ville de San Antonio, après deux décennies passées en compagnie d’un monstre sacré du basket moderne. Les Spurs sont devenus les Spurs d’aujourd’hui, en immense partie grâce au travail réalisé par la légende vivante, formé notamment par les versets de David Robinson lorsque les deux cohabitaient dans la même raquette. Dans quelques semaines, les deux se retrouveront sur le côté, l’Amiral probablement impeccablement rasé pendant que Timmy arrivera au stade dans des fringues immondes et trop larges. Mais c’était ça, aussi, ce que représentait Duncan. Un vainqueur qui allait totalement à l’encontre des envies de la Ligue, qui flinguait les audiences, qui répondait de façon monotone aux journalistes et effectuait les mêmes routines soir après soir. Quelques semaines après Kobe, c’est donc un nouveau roi de la balle orange qui raccroche et part entre l’ombre et la lumière, entre la satisfaction du boulot accompli et l’envie de rejouer ce Game 6 à OKC, mais aucune véritable discussion sur son héritage.
Quand les bouquins d’histoire raconteront quels étaient les joueurs les plus spectaculaires à avoir traversé la Ligue, le Big Fundamental ne sera certainement pas mentionné aux côtés des plus grands. Mais lorsque le chapitre sur les plus immenses vainqueurs sera ouvert, un des premiers noms sera le sien : Tim Duncan, un joueur fabuleux et surtout coéquipier modèle. Mer-ci, thank-you.
Source texte : ESPN