Stephen Curry tente de calmer la tempête : “Nous n’allons pas faire 82-0 et éclater tout le monde”
Le 09 juil. 2016 à 23:13 par Francois M
Les Warriors impressionnent avec leur 5 cinq de All-Star en puissance -oui, même Zaza-, et forcément on anticipe sur le carnage qu’ils risquent de faire l’an prochain. Stephen Curry souhaite calmer la tempête et minimiser les attentes. L’effet n’est pas garanti, mais la déclaration montre qu’il a conscience de la pression qu’il s’est mise sur les épaules en participant à faire venir le MVP 2014.
Au cas où vous étiez sur Mars ou obnubilés par l’Euro de foot ses dernières semaines, Kevin Durant vient de rejoindre les Warriors. Forcément quand on fait des maths, ça a pour résultat des attentes très hautes : 73-9 + KD MVP 2014 = ça va tout exploser. L’équation n’est néanmoins pas aussi simple. D’abord, les doubles finalistes vont devoir trouver un nouvel équilibre. Intégrer un des -si ce n’est le- meilleur scoreur de la ligue dans un effectif n’est pas si évident. Il va falloir distribuer les tickets de shoots, créer des automatismes, trouver une forme d’équilibre. Quand on recrute un joueur de ce calibre, on en fait une plaque tournante de son attaque. Justement, cet équilibre pourrait prendre un peu de temps à se mettre en place, d’autant que l’effectif a beaucoup changé avec pas moins de 6 départs, même si les 4 joueurs principaux, Curry, Thompson, Green et Iguodala, sont restés. La pression va déjà être monstrueuse entre les résultats des Warriors ces deux dernières années et la controverse autour de l’arrivée de Durant. Du coup, le double MVP se dit que ce n’est pas plus mal de calmer les attentes quand on lui demande si les Warriors vont rouler sur la ligue :
Parce que nous avons KD, parce que nous avons ces autres gars dans l’équipe, nous avons effectivement une des équipes les plus talentueuses de la NBA, mais ça ne veut pas dire que nous allons éclater tout le monde. Ce n’est pas comme les Catholic Youth Organizations [ndlr: des ligues de basket-ball entre jeunes entre 8 et 14 ans, de confession catholique] où on lance la balle et c’est l’équipe la plus talentueuse qui gagne. Nous allons devoir bosser. Nous allons devoir bien jouer. Rien ne va nous être donné. Nous n’allons pas faire 82-0 et éclater tout le monde. Il va y avoir du challenge.
Comme le souligne Stéphane, la NBA ne fonctionne pas comme un championnat de poussins : il ne suffit pas d’avoir le petit Kevin, qui lui sait dribbler, pour exploser tout le monde. L’alchimie d’une équipe réserve toujours des surprises, certains assemblages de joueurs de fonctionnent simplement pas aussi bien que sur le papier – Lakers 2012 – tandis que certaines équipes se transcendent autour de leur collectif – Pistons 2004 ou Spurs presque tous les ans -. Du coup rien ne sert d’annoncer dès maintenant la pluie de victoire, d’autant que les adversaires vont venir le couteau entre les dents, tant affronter les Warriors sera vu comme un défi et comme l’occasion de briller. Selon ce que Golden State nous proposera sur ses premiers matchs, on pourra probablement pronostiquer plus facilement leur saison. Néanmoins, pour ce qui est des Playoffs, le meneur assume les attentes : quand on lui demande si c’est le titre ou rien, il répond.
C’était la même chose l’an dernier. Nous sommes habitués à ce type de pression. Nous savons à quoi ça ressemble.
Il est vrai qu’entre le potentiel repeat, le départ historique, la quête du record des Bulls et ses propres records individuels, Stephen Curry et son équipe ont eu de quoi faire cette année. Mais cette pression était produite par une masse plus bienveillante que celle qui va les entourer cette année. Les Warriors avaient beaucoup de pression venant de personnes qui souhaitaient les voir gagner. Cette année ils vont également avoir celle de ceux qui veulent les voir perdre, et ils ne vont rien leur laisser passer. LeBron peut témoigner de la pression de cette masse de hater qu’il a pu expérimenter après son échec de 2011 avec le Big Three.
Stephen Curry veut calmer la tempête médiatique, mais sa déclaration ne sera très probablement pas entendue. L’équipe propose une situation trop nouvelle, une association de shooteurs et de joueurs trop exceptionnelle pour qu’on n’en attende pas un jeu et des résultats tout aussi exceptionnels.
Source : mercury news
Source image: Benoît Carlier – TrashTalk