C’était il y a seulement 10 ans : Nets – Kidd, Jefferson et Carter vers les sommets ? A un banc près

Le 02 juil. 2016 à 08:24 par Francois M

2006, ça sonne comme hier mais c’était il y a 10 ans. Avoir un MySpace ou un Skyblog était alors top tendance et Daniel Powter cavalait en tête des charts avec “Bad Day”. Alors imaginez un peu à l’échelle NBA, sachant que les joueurs ne restent en moyenne pas plus de 5 ans dans la ligue. Des dizaines de journey men ont écumé les terrains pendant ce ce laps de temps. Certaines stars d’aujourd’hui étaient encore des petits jeunes à potentiel, d’autres rentraient à peine en high school.

Ben Simmons et Brandon Ingram avaient tout juste 8 ans et les jeunes draftés serraient encore la main de David Stern. La NBA venait d’instaurer le Dress Code pour en terminer avec l’invasion du bling-bling et de la culture street, ce qui donnera naissance à des monstres de style – prenez-le comme vous voulez – comme Russel Westbrook. Même la carte des franchises NBA était différente. Trashtalk revient sur cette saison si proche et si loin à la fois, en faisant le bilan pour chaque franchise.

Aujourd’hui, c’est au tour des New Jersey Nets…

Il y a 10 ans, les Nets étaient bien loin de la hype de Brooklyn et de ses spectateurs “stars” attirés par le branding de Jay-Z. Non, bien loin de là, les Nets jouaient dans le New Jersey, plus précisément à East Rutherford. A titre de comparaison : pour un habitant de New York, le New Jersey est l’équivalent du Limousin – big up à nos lecteurs limougeaud(e)s  – pour un habitant de Paris. Bref on oublie le bling-bling et Beyonce sur le bord du terrain, et bonjour la banlieue calme et paisible.

Bilan : 49-33, 3ème à l’Est

Le 5 :  Jason Kidd – Vince Carter – Richard Jefferson – Nenad Krstic – Jason Collins

Le banc : Clifford Robinson, Jacques Vaughn, Scott Padgett, Zoran Planinic

Le(s) MVP(s) : Vince Carter, 24,2 points à 43%, 4,3 passes, 5,8 rebonds, 1,2 interception. All-Star // Jason Kidd : 13,3 points, 8,4 passes, 7,3 rebonds, 1,9 interception. Meilleur passeur et rebondeur de l’équipe, All-NBA 1st Defensive team.

Les Nets étaient une des places fortes du début des années 2000, plus précisément depuis 2001 et l’arrivée de Jason Kidd, qui avait transformé la franchise. Certes la conférence Est était à l’époque bien plus faible que la conférence Ouest – avec un écart plus conséquent qu’aujourd’hui, c’est dire – mais “Mr Triple Double” avait mené son équipe deux fois aux finales NBA en 2002 et 2003. La saison 2005 est l’année de la relance pour les Nets. Lors de l’exercice précédent, le front office avait sorti un gros blockbuster trade en Décembre pour aller chercher Vince Carter à Toronto. Mais avec le début de saison difficile et les blessures ils n’avaient décroché que la 8ème place et s’étaient faits sortir par le Miami Heat.

Du coup, les Nets abordent la saison 2005-2006 avec pour ambition de se ré-installer au top de la conférence. Le trio Kidd-Carter-Jefferson est un des meilleurs de la ligue, et fonctionne bien ensemble. Sous les ordres de Lawrence Frank, les Nets proposent une défense solide mais une attaque bien faible malgré une bonne circulation de balle. Il faut dire que les Nets ne peuvent compter sur personne d’autre que leur big three et le jeune Nenad Krstic pour planter plus de 10 points. Sur le banc, seul un Cliff Robinson en pré-retraite, arrivé l’année précédente également, a un apport significatif avec de la dureté et quelques points. Pire même, le très dévoué mais bien limité Jason Collins est dans le 5, pour 3,6 points et 4,8 rebonds en quasiment 27 minutes. On vous laisse imaginez la gueule des mecs du banc, ambiance. Bien sûr cette hétérogénéité du groupe va impacter la saison des Nets, qui va être un enchaînement de séries, façon yo-yo. Ces séries de hauts et bas sont dues à leur dépendance au scoring de Carter, Jefferson et dans une moindre mesure Krstic. La défense sauce Est est très souvent présente mais elle ne suffit pas à compenser l’apport famélique du banc. Un départ de saison médiocre, puis 10 victoires d’affilée, puis retombée dans la médiocrité puis… A partir du 12 mars, les Nets décident d’enclencher le mode super-sayan et commencent la plus grosse série de victoire de l’histoire de leur franchise -14- avec une bonne plâtrée de succès de prestige : une victoire à la sauce Est 79-74 chez les Pistons champions en titre ; 38 points dans la musette et un run and gun éteint pour les Suns de Steve Nash ; Dirk est invité à rentrer chez lui avec ses Mavs, et enfin les Nets prennent une victoire franche face au Heat, limité à 78 points. Avec ce rush de ‘W’ sur la fin de saison, les Nets récupèrent la 3ème place.

Après s’être fait des frayeurs face aux Pacers de Jermaine O’Neal, les Nets jouent le Miami du duo Wade-Shaq, en route pour le titre. Plutôt confiants après les avoir battu 3 fois au cours de la saison, les Nets prennent le game 1 à Miami. A l’image de la saison, la franchise du New Jersey est trop dépendante de son Big Three et lorsque Jefferson est absent au game 2, personne ne peut compenser son apport et les Nets s’inclient. Puis c’est au tour de Robinson -soit la quasi intégralité du banc- de se blesser, et les blancs prennent un 4-0 pour boucler la série. Sans gros écart certes, mais 4 défaites consécutives pour finir à 4-1 et rentrer à la maison.

La saison des Nets est celle de la morale habituelle : un Big three, c’est bien, mais sans role players, ce n’est rien. Le trio se séparera d’ailleurs l’année suivante avec les départs de Jefferson et Kidd. Les Nets n’auront pas su rebondir après leur glorieuse époque, faute de joueurs corrects pour entourer leur trio star. La franchise s’enfonce dans les tréfonds de la ligue et les habitants du New Jersey ne connaîtront plus jamais les Playoffs, la franchise étant déménagée à Brooklyn en 2012.

Le moment marquant de la saison : 23 Décembre 2005, Vince Carter s’énerve tout rouge à Miami. 51 points (23/24 aux lancers), 8 rebonds, 4 passes en 44 minutes.

Après avoir affiché leur mauvais visage sur le début de saison (9-12), les Nets montrent cette fois-ci le bon côté et se lancent dans une première série de 10 victoires. Alors qu’ils sont sur 4 succès d’affilée, les Nets se déplacent chez le Heat, qui les a éliminés des Playoffs la saison précédente et qui fait partie des favoris au titre.

Kidd fait comprendre à Wade pourquoi il finira dans le meilleur cinq défensif en limitant l’arrière à 17 points à 4/20 et de l’autre côté du terrain, Vince Carter sort la panoplie du scoreur : 3 points, jeu poste bas, pull-up en tête de raquette, et surtout attaque le panier encore et encore. A l’image de la saison, la défense des Nets est en place, et si les scoreurs du Big Three sont dans un bon jour, les Nets s’imposent.

La gestion de Mikhail Prokhorov, le proprio actuel des Nets – et grand milliardaire mafieux russe sur son temps libre  – est discutable. Cependant le déménagement de la franchise à Brooklyn en 2012 ne peut que faire du bien à la médiatisation de cette franchise. Ce pilier de la conférence Est des années 2000 apparaît déjà comme transparent dans de l’histoire alors qu’un trio Kidd-Carter-Jefferson athlétique à souhait et spectaculaire pouvait faire le show tous les soirs. Dans un cadre comme celui de Brooklyn, il aurait été beaucoup plus simple d’attirer des free agents. D’ailleurs, 10 ans plus tard, ce n’est pas le marché qui les repousse mais la situation sportive catastrophique. Les Nets doivent repartir de zéro + Brook Lopez, mais sans tour de Draft, bonne chance à eux. Enfin sait-on jamais, Jeremy Lin pourrait réactiver le mode Linsanity… 

Source image : netstime.com


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