Les Warriors sans Andrew Bogut : du bien, du moins bien, mais plus que des chiffres une identité

Le 16 juin 2016 à 14:26 par Bastien Fontanieu

La nouvelle étant tombée hier, on a pris le temps de peser le pour, le contre et les bourses de Steven Adams avant de se pencher sur la question suivante : Golden State sans son bûcheron australien, ça va donner quoi à Cleveland ce soir ?

La tentation, évidente, est de se réjouir du retour de Draymond Green, et faire de l’absence de Bogut un détail à ranger sur le côté. Oui, quelque part, il est assez évident de voir que le pitbull suspendu au dernier match est ‘plus’ important dans la réussite actuelle des Warriors qu’Andrew. Cependant, limiter l’argumentaire à ce ressenti ou aux Finales de l’an dernier est un exercice bien maladroit, quand on connaît la différence des contextes et surtout l’importance de Bogut dans chaque pièce de l’immeuble tenu par Steve Kerr. Coller des statistiques au géant barbu ? Possible, on en a quelques unes d’ailleurs. Comme le fait que Golden State n’a joué que 12 matchs sans lui cette saison. Comme le fait que sur ces 12 matchs, 11 ont été remportés. Comme le fait que la seule défaite était à San Antonio, dans une rencontre où Andre Iguodala était également absent et San Antonio avait le couteau entre les doigts. Oui, il y a du chiffre à balancer dans tous les sens, des victoires courtes par-ci (Toronto) mais des branlées phénoménales par-là (Memphis), une efficacité défensive moins évidente un soir (Clippers) et un défilé fabuleux le lendemain (Spurs). Toutes ces catégories chiffrables sont audibles et lisibles, seulement elles font un déshonneur total à ce qu’apporte un joueur comme Bogut dans son ensemble : bien plus que de la calculette.

C’est son jeu de passes, ses écrans, son expérience, son autorité, sa sérénité, son sacrifice, sa capacité à faire le sale boulot en fermant sa gueule. C’est une gueulante auprès des jeunes pour leur sonner les cloches, sa simple présence dans la raquette qui permet aux extérieurs d’harceler les manieurs de balles adverses. On l’a vu, et plus d’une fois sur ces Finales comme pendant les Playoffs, Andrew est très important dans le fonctionnement des Warriors et son absence pourrait vite jouer des tours aux Dubs. Car on peut retourner le problème dans tous les sens, la conclusion resterait la même. Les Finales de l’an passé ont été remportées par GS une fois qu’il a été mis sur le banc ? Blessé, contexte différent et adversaire bien différent. Le champion en titre est bien meilleur en small ball ? Le champion en titre est bien meilleur lorsqu’il peut défendre avec son phare sur deux jambes. Ezeli peut faire le boulot ? Le jour où il a son jeu de passes et son expérience, on s’appelle. Draymond va pouvoir tout reprendre à lui seul ? Demandons à Curry de quels écrans XXL il a bénéficié pour réaliser un match tip-top lors du Game 4. Toutes les données peuvent être décortiquées et étendues sur la table, mais une dominante reste : Bogut sera absent et ça va demander un effort énorme aux Warriors afin de l’emporter. C’est d’ailleurs en partie pour ça, mine de rien, que le vétéran a fait le déplacement à Cleveland avec son équipe. Non pas pour vérifier si le genou irait mieux, mais simplement car son apparition impose une confiance et une sérénité dans le groupe, car le dirty work sera géré par Bibi.

C’est probablement le challenge le moins mentionné mais le plus important qui arrivera ce soir dans le groupe de Steve Kerr. Une victoire pour le titre, une victoire pour Bogut, sans sa présence en short : pas simple. Si Golden State est intouchable depuis deux ans, c’est pour une multitude de raisons, mais l’absence de pépins physiques majeurs pour Andrew en était une. A vérifier dans la Q, dès 3h du matin.

Source image : news.yahoo.com (AP Photo)


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