Retour sur le dernier Cavs – Warriors : une branlée monumentale qui servira d’électrochoc à Cleveland
Le 02 juin 2016 à 21:18 par Benoît Carlier
Aux alentours de 3 heures du matin à Oakland, les sept derniers mois deviendront anecdotiques pour les deux équipes qui se trouveront à quatre victoires d’un titre NBA. Pourtant, on peut avancer sans trop se tromper que tous les protagonistes auront gardé dans un coin de leur tête les images de leur dernière confrontation qui avait tourné à la boucherie, un soir de janvier.
Alors qu’ils s’étaient déjà rencontrés un mois plus tôt pour un match à couteaux tirés le soir de Noël (victoire des Warriors, 89-83), la revanche promettait d’être exquise dans une Q Arena survoltée pour le retour des champions en titre dans l’Ohio. Le MVP s’était même occupé de faire monter la température de quelques degrés supplémentaires avec une décla qui avait fait mouche en demandant si les vestiaires de l’enceinte sentaient toujours le champagne. Tous les ingrédients étaient supposés être présents pour faire de ce rematch le point d’exclamation d’une grande soirée de basket à l’occasion du Martin Luther King Day. Supposés seulement car il n’y aura en fait pas de match ce 18 janvier à Cleveland. 34-21 à la fin du premier quart, 70-44 à la pause puis 132-98 au bout du compte, l’écart aurait même pu grimper bien plus haut tellement les Warriors étaient au-dessus lors de cette rencontre notamment marquée par les 35 points de Steph Curry à 7/12 du parking. Une statistique banale dans la saison du meneur, certes, mais pas face à un tel adversaire qui avait réussi à le museler une bonne partie de la série lors des Finales 2015. Les locaux n’ont tout simplement pas existé dans ce match et alors qu’il était le seul à surnager un peu pour Cleveland, notre ami Gérard perdra les pédales en début de deuxième mi-temps avec une poussette sur Harrison Barnes digne de ce pote bourré qui cherche le conflit avec tout le monde sur le dancefloor vers 4 heures du mat’ et qui lui vaudra une flagrante 2 synonyme d’expulsion immédiate. D’un côté on comprend presque notre idole, personne ne voulait faire partie de cette rouste qui a provoqué un petit raz-de-marée dans l’Ohio pendant les jours qui ont suivi.
En effet, malgré deux victoires pour se remettre la tête à l’endroit face aux Nets et aux Clippers lors des trois jours qui ont suivi cette claque mémorable, David Griffin annoncera le licenciement de David Blatt après un an et demi passé à la tête de l’équipe pour sa première expérience sur un banc NBA. La rumeur avait enflé plusieurs fois par le passé mais le timing choisi par le front office des Cavs a de quoi laisser perplexe alors que Cleveland entamait sa deuxième partie de saison solidement installé à la première place de la Conférence Est avec un bilan solide de 30 victoires pour 11 défaites. Mais l’humiliation infligée par les Warriors était l’affront de trop pour les instances dirigeantes de la franchise, ou bien l’excuse parfaite pour éjecter un entraîneur qui n’avait jamais semblé conquérir son vestiaire qui était en réalité contrôlé par LeBron James avec une casquette d’entraîneur-joueur à la Bill Russell. À la place, c’est Tyronn Lue qui sera convié à venir se dépuceler avec en prime une invitation au All-Star Game quelques jours après sa grande première, perdue face aux Bulls. La suite on la connaît, Cleveland se prend quelques gamelles mais assure l’avantage du terrain jusqu’en Finale de Conférence et ne fait qu’une bouchée des Pistons et des Hawks alors qu’il leur en faudra deux pour avaler des Dinos volontaires mais trop faibles pour espérer faire chuter un LeBron en mission et revanchard qui a aujourd’hui hâte d’en découdre avec ses bourreau de la saison dernière pour ses sixièmes Finales NBA consécutives.
À Oakland, on garde un souvenir différent de cette promenade de santé de la mi-janvier qui avait précédé de quelques jours une autre démonstration de force face aux Spurs à la maison. Après avoir montré quelques failles dans le moteur de leur rouleau compresseur avec deux défaites en trois jours à Denver et chez les Pistons, les champions avaient répondu de la meilleure des manières à Cleveland pour faire progresser leur bilan à un solide 38-4 dans leur quête d’un record de victoires en saison régulière qu’ils obtiendront par la suite. Si le contexte est totalement différent et qu’il ne faudra sûrement pas s’attendre à un tel blow-out à partir de ce soir – les deux premiers matchs des Finales 2015 étaient allés en prolongation – l’avantage psychologique est clairement dans le camp des tarés de la Bay Area qui viennent en plus de remonter un déficit de 3-1 pour finalement s’imposer en Finale de Conférence face au Thunder.
Autant dire que travailler les vidéos de cette dernière opposition ne servira pas à grand chose pour les Warriors puisque même les images d’un scrimmage d’entraînement seraient plus pertinentes. À l’inverse, Tyronn Lue aura peut-être forcé tout son petit monde à regarder cette torture de bout en bout dans l’avion qui les menait à San Francisco pour motiver un peu plus ses joueurs. Comme s’ils en avaient besoin.
Source image : NBA League Pass