Quatre victoires pour en finir avec la loose : la malédiction des Cavaliers a déjà trop duré
Le 02 juin 2016 à 17:18 par Benoît Carlier
Chaque année c’est la même chose. On se replonge dans le palmarès des franchises finalistes en attendant le début des hostilités et on se rend compte du vide intersidéral de la vitrine à trophées du côté de Cleveland. Cette année, les Cavaliers auront encore l’occasion de mettre fin à cette disette qui a déjà trop duré dans l’Ohio.
Il faut donc remonter plus de cinquante ans en arrière, en 1964, pour trouver le signe de la dernière victoire de Cleveland dans l’un des quatre sports majeurs américains. À l’époque, l’équipe des Browns en NFL ne savait pas qu’elle venait de marquer le point de départ de la plus longue sécheresse de l’histoire pour une ville représentée dans au moins trois grands championnats. Mais recentrons nous sur la NBA, puisque c’est ce qui nous intéresse aujourd’hui. À partir de trois heures du matin du côté de la baie d’Oakland, les Cavaliers se verront offrir une nouvelle opportunité de mettre le sourire sur les visages de toute une ville, qui attend toujours une parade de célébration depuis 1970 et la création de la franchise. Il y a bien eu l’époque des Mark Price, Brad Daugherty et Larry Nance ou l’avant “The Decision” mais les Cavs étaient toujours tombés sur plus fort qu’eux sur la route escarpée qui mène au trophée Larry O’Brien. Les Bulls de Michael Jordan ont plusieurs fois refroidi les ardeurs des fans de l’Ohio avec l’épisode de “The Shot” notamment, puis les Spurs d’un Manu Ginobili encore chevelu et d’un Tony Parker en mode MVP des Finales s’étaient occupés de punir un LeBron James trop jeune et esseulé pour espérer quoi que ce soit pour sa première apparition à un tel stade de jeu. Mais à 31 ans, le souverain n’en est plus à ses débuts et il n’a jamais semblé aussi près de réaliser sa promesse ultime de ramener une bannière chez lui, à quelques kilomètres de là où sa mère l’a mis au monde un soir d’hiver 1984, soit déjà 20 ans après le titre des Browns.
Le destin est parfois ingrat et jamais le numéro 23 n’était arrivé aussi bien entouré pour aborder la dernière ligne droite de la post-saison sous le maillot de sa franchise de cœur. L’an dernier, Kyrie Irving avait tenu un match avant d’abandonner son chef de route pour rejoindre Kevin Love à l’infirmerie. Un défi trop grand pour LeBron face aux snipers californiens. Mais la chance a tourné et tout le monde sera là cette nuit à l’Oracle Arena pour tenter de prendre une revanche sur les Warriors dans un affrontement à la régulière et sans aucune excuse. Les disciples de Tyronn Lue ne sont plus qu’à quatre victoires d’un sacre historique qui pourrait briser plus d’un demi-siècle de loose tellement installée qu’elle est presque devenue identitaire dans cette région du Midwest. Même si Golden State ne vendra pas sa peau si facilement, c’est donc face à un adversaire plus grand que joueront les Cavaliers lors des deux prochaines semaines. Une malédiction héréditaire qui les poursuit depuis leur naissance et face à laquelle ils n’ont jamais réussi à trouver de réponse jusqu’à présent. Une victoire cette année signifierait alors bien plus qu’un trophée pour LBJ et ses potes. Elle signerait le début d’une nouvelle ère dans l’Ohio, une ère dans laquelle Cleveland aurait aussi droit à sa parade pour fêter les champions qu’elle supporte avec passion depuis si longtemps sans être jamais récompensée.
Les témoins du dernier sacre de Cleveland dans un grand sport US commencent à se faire vieux et il faudrait songer à leur trouver des successeurs. On pourra alors conter les exploits du Roi LeBron et de son fou Gérard au coin du feu pendant des décennies, le temps qu’une nouvelle équipe ne place l’Ohio sur le toit du monde…
Source image : Gregory Shamus – Getty Images