Pas de Playoffs pour les Wizards : merci Randy et bon vent !
Le 09 avr. 2016 à 18:33 par Alexandre Martin
En perdant la nuit dernière sur le parquet de Detroit, les Wizards ont fait d’une pierre deux coups… Ils ont ainsi permis aux Pistons de valider une bonne fois pour toute leur billet pour les Playoffs tout en annihilant leurs derniers espoirs de remontée dans le Top 8 de l’Est. Et oui, nous sommes le 9 avril 2016, c’est maintenant sûr : Washington n’ira pas en post-season. L’imposture de Randy Wittman va pouvoir éclater au grand jour.
Enfin, on l’espère que ce soit pour les fans des Wizards tout d’abord et ensuite pour les fans de balle orange tout simplement. En lisant ces mots, certains vont peut-être se dire “Oh, c’est dur, il est quand même allé deux fois en Demi-Finales de Conférence Wittman !”. Mais non, désolé ce n’est pas dur, c’est juste réaliste. Il en va de l’avenir de la franchise de la capitale, qu’elle arrête de survivre péniblement chaque année et qu’elle puisse un jour véritablement briller, réaliser de grandes choses et être considérée comme un outsider sérieux. Car cela aurait dû être le cas cette saison et on en est tellement loin…
Alors évidemment, l’infirmerie des Wizards a été plutôt bien remplie tout au long de l’exercice avec notamment Bradley Beal qui a raté presque 30 matchs ou Alan Anderson qui n’a quasiment pas joué de la saison mais franchement cela fait tout de même très léger pour expliquer les résultats assez pitoyables de cet effectif bien garni en talents et en joueurs d’expérience. Il y a deux ans, les Wizards avaient gagné 44 matchs en régulière avant de faire pleurer Chicago au premier tour de Playoffs mais en passant pour des enfants contre les Pacers dans la foulée. L’an dernier, après avoir remporté 46 rencontres, ces mêmes Wizards ont tapé du poing sur la table d’entrée de Playoffs en sweepant des Raptors sans mental. On avait alors loué ces nouveaux Wizards, qualifiés pour les Demi-Finales de Conférence pour la deuxième année consécutive. On avait même dit du bien de Wittman dont le choix – plus ou moins forcé par les blessures – de mettre Otto Porter au poste 4 s’était avéré le bon. La série molle et mal négociée face à des Hawks à leur portée nous avait déjà tout de suite un peu calmés sur le “génie” tactique de Wittman. Et cette saison, de nauséabonds relents de coaching bas de gamme sont clairement remontés à la surface.
En fait, ces Wizards n’ont aucune identité. Ils ont un meneur numéro 1 de Draft qui, certes, connait quelques déchets dans son jeu mais reste un monstre capable d’envoyer 18 points et 10 passes décisives tous les soirs. Ils ont un pivot costaud, travailleur et pas mauvais du tout en attaque. Mais leur jeu ressemble à celui d’une équipe de départementale. Pourtant, rien qu’autour cet axe John Wall – Marcin Gortat, il y a de quoi mettre en place un collectif qui va en Playoffs à l’Est cette année. Surtout avec des gars comme Bradley Beal, Jared Dudley, Otto Porter donc, voire Nene Hilario et même Markieff en guise d’entourage. La raison principale de ce marasme porte un nom : Randy Wittman. En un peu plus de quatre ans sur la banc de Washington, ce coach qui ne sait pas dans quel sens tenir sa tablette, n’a jamais réussi à instaurer quoi que ce soit. Dans le vestiaire ? L’unité et l’osmose n’ont pas l’air au rendez-vous. Sur le parquet ? L’iirégularité est de mise, le rythme mal maîtrisé et on sent que les joueurs manquent de repères. Et alors en défense… On aimerait pouvoir un peu prendre la parti de l’ami Randy mais c’est malheureusement impossible tant ses joueurs ont trop souvent donné l’impression de s’en battre les cou*****. Et quand les joueurs ne fournissent pas les efforts pour protéger leur cercle, il faut les critiquer bien sûr mais il ne faut jamais oublier que le souci vient grandement du discours de l’entraîneur. Quand on parle de Wittman et qu’on cherche à qualifier son discours, on hésite plutôt entre inexistant ou inefficace. Ou les deux.
Limité tactiquement et piètre meneur d’hommes donc, Wittman a pourtant toujours su faire illusion. Pourtant, quand on se penche sur la carrière de coach de ce bon Randy, on se rend vite compte de l’étendue des dégâts et on relativise instantanément l’invraisemblable crédit dont il jouit au sein de la Ligue. En 10 ans sur les bancs NBA, Wittman a coaché plus de 680 matchs de saison régulière dont il n’a gagné qu’à peine plus de 40% d’entre eux. Ce n’est pas rassurant. Pour autant avec les Wizards, à chaque fois que ça a commencé à se voir, il a toujours eu le petit coup de pouce qui calme les ardeurs de ses détracteurs (une grosse victoire à l’extérieur, un sweep au premier tour de Playoffs, etc…) mais cette fois-ci, la porte des Playoffs est bel et bien fermée. Au jeu très pauvre vient donc désromais s’ajouter l’absence de résultats et Washington n’a plus le choix : il lui faut se débarrasser de ce coach pour enfin mettre sur son banc un tacticien digne de ce nom qui saura tirer le maximum d’un roster loin d’être inintéressant.
Cela semble évident et malgré tout, l’inquiétude quant à la clairvoyance du propriétaire Ted Leonsis grandit. Il a déjà déclaré vouloir garder Ernie Grundfeld le boss du sportif dont on ne peut pas forcément faire que critiquer les choix mais il est en place depuis 2003 et c’est donc lui qui a fait venir Wittman. Un peu de renouveau ne serait pas forcément une mauvaise idée mais Leonsis n’a pas l’air dans cet état d’esprit.
On espère quand même que ce duo propriétaire – manager ne va pas se fourvoyer au point de garder un coach qui ne les emmènera nulle part si ce n’est dans le mur. Quatre ans à la Maison Blanche c’est amplement suffisant pour Wittman, l’élection d’un vrai entraîneur est aujourd’hui nécessaire si les Wizards veulent redorer un blason bien trop terni depuis des années.
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