Les fautes flagrantes sur Jeremy Lin : un sujet tabou ou un tarif qu’il faut pointer du doigt ?

Le 09 avr. 2016 à 12:23 par Bastien Fontanieu

Public service announcement. Le but de cet article n’est pas de réaliser une classification des athlètes en fonction de leurs origines, mais d’ouvrir un débat pacifique autour d’une question épineuse en NBA. Allons-y, main dans la main.

Cette petite vidéo trouvée dans les entrailles de YouTube nous montre en quoi le meneur des Hornets est victime d’un arbitrage parfois… borderline, surtout concernant les fautes flagrantes qu’il se mange depuis plusieurs années. Un montage assez bien foutu et calmement déroulé, qui compare notamment le traitement réservé à Lin à celui d’autres joueurs de son époque. Et le premier réflexe, forcément, est de vouloir valider ce travail en affirmant tout de suite que la NBA doit y faire quelque chose. Mais ce serait trop facile et surtout trop… maladroit. Car là où il y a en effet des points à mettre en avant, notamment sur la séparation réalisée par les arbitres entre joueurs américains et joueurs non-américains, d’autres sont plus douteux et doivent être soulignés. Comme le fait que Jeremy a un jeu agressif, porté vers la pénétration, ce qui va forcément créer des situations physiquement tendues. On pourrait faire le même montage avec LeBron, avec Harden ou DeMarcus Cousins, en dirigeant le tout vers un angle victimaire, et cela passerait probablement comme une lettre à la poste. C’est ça, aussi, le travail de sélection vidéo, lorsqu’on souhaite mettre la lumière sur un aspect précis du jeu.

Sauf qu’un des points soulignés par cette vidéo et qui fait notamment clic dans nos têtes, c’est sur cette différence de traitement qui peut avoir lieu en NBA, en fonction du… lieu de naissance. On l’a vu plus d’une fois, notamment pour des clients qui reçoivent environ un call par trimestre, certains arbitres peuvent avoir tendance à rendre la vie dure pour les européens, comme les cainfris ou nos confrères d’Asie. On ne compte plus sur nos doigts le nombre de fois où un Dirk ou un Manu ont été sifflés pour un marché départ, alors que James ou Durant feront de véritables valses dans la raquette, entre 4 et 6 pas histoire d’arriver jusqu’à l’arceau paisiblement. De même pour le jeu ultra-physique, pas la peine de mentionner Gorgui Dieng ou Bismack Biyombo, obligés de devoir terminer une mi-temps avec 3 ou 4 fautes pendant que Perkins ou DeAndre pourront envoyer des tartes à gogo. Différents statuts certes, différents jeux aussi, mais un aspect de l’arbitrage qui a déjà été aperçu plus d’une fois et qui fait malheureusement partie du poids supplémentaire avec lequel les joueurs non-américains débarquent lorsqu’ils entrent dans la Ligue. C’est comme ça ! Hélas. De là à en faire une généralisation impartiale, non. Mais ajouter cette vidéo au dossier gros comme Orly-Sud, qui nous fait doucement sourire lorsqu’un Tony Parker est sanctionné pour un porté de balle ? You damn right.

L’arbitrage fait partie du jeu, et ce n’est certainement pas le premier aspect à pointer du doigt lorsqu’un match doit être décortiqué. Mais dans une NBA qui devient de plus en plus internationale et qui a longtemps menée la vie dure aux foreigners, il serait fort sympathique de voir quelques micro-changements à l’avenir… Allez, on y croit, Jeremy.

Source image : Charlotte Observer


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