Les Sixers, carte gold du tanking : et s’ils égalaient le record de défaites sur une saison ?

Le 31 mars 2016 à 21:33 par Bastien Fontanieu

Sixers

Oh les coquins ! Oh que c’est fourbe, dans notre dos, sans prévenir, avec discrétion et efficacité. Doucement mais sûrement, les soldats de Pennsylvanie sont en train de réaliser une des -si ce n’est la- pires saisons de l’histoire. Vous les aviez oubliés, n’est-ce pas ?

Il faut dire que l’actualité était clairement tournée vers des sujets plus positifs, ces derniers temps. Non, on ne vous parle pas de D’Angelo Russell qui se prend pour le téléphone rose et enregistre les cochonneries de ses coéquipiers dans leur dos, mais bien des Playoffs. Un terme devenu presque tabou du côté de Philadelphie, quand on voit la régularité avec laquelle cette franchise a dominé l’art du tanking depuis trois ans. Et à quelques jours de la fin de la saison régulière, nos yeux étaient forcément attirés par ce foutu classement qui change au quotidien, et que les Warriors utilisent pour nettoyer leurs chiottes en sifflant. Eux aussi, mine de rien, font la une des journaux, grâce à ce fabuleux record de 1996 détenu par les Bulls. Y arriveront-ils ? Se louperont-ils miraculeusement ? Pendant ce temps-là, sans faire de bruit, les Sixers enchaînent les défaites et personne ne semble s’intéresser à leur bilan général. Sauf que si la probabilité d’obtenir le plus de balles de ping-pong à la Lottery est désormais quasiment égale à 100 en surveillant les Lakers de loin, le bilan pour y parvenir nous impose une question nettement différente. Car dans l’ombre des grosses cylindrées rechargeant leurs armes avant les joutes printanières, Philadelphie reste bloqué… à 9 victoires.

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Oui, 9 petites victoires, sur un rythme qui défie les lois de la bavure, repousse la limite de l’inadmissible et encourage l’incompétence professionnelle. Le 6 février, quelques jours avant le All-Star Game, il était hors de question d’envisager cette douloureuse interrogation. Une victoire contre Brooklyn qui donnait 8 victoires pour 43 défaites, ambiance peinard. Peinard dans le sens où, avec 31 matchs à jouer, il ne fallait qu’un seul succès pour éviter la honte ultime, et deux pour sortir du siège dont la place semble actuellement partagée. Seulement… 13 défaites consécutives plomberont le moral des troupes, avant un nouveau succès contre… Brooklyn, tout à fait, rassurant les fans dans un premier temps. Sauf que depuis ce 11 mars, pas le moindre succès, 10 revers consécutifs et seulement 7 matchs à jouer. L’image ? C’est la suivante. Au sommet de la honte se trouvent nos Sixers de 1973, qui avaient terminé leur saison avec 9 victoires pour 73 défaites. L’équipe actuelle en est à 9 victoires… pour 66 défaites ! Ce qui laisse donc encore un peu de marge afin de rejoindre une autre troupe illustre de Philly, dans les profondeurs méconnaissables de la Ligue. Les plus pointilleux mentionneront le fait que nos Bobcats de 2012 sont eux aussi rois dans le temple de la déprime, mais il s’agissait d’une saison écourtée par le lock-out, ce qui donne moins de saveur à un record penchant pour la longévité dans le désarroi.

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Ainsi, la question qu’on doit se poser semble évidente : les Sixers de 2015-16 vont-ils rejoindre leurs illustres aînés de 73 en égalant leur record de défaites ? Non seulement l’envie nous donne envie de crier oui, mais le programme s’y porte aussi. Car mine de rien, même avec 7 adversaires à jouer et donc 7 opportunités d’éviter l’infamie ultime, nos valeureux participants -déjà morts de rire devant la perspective de jouer Philly- sont assez lourds. On est même plutôt sur de la blanquette de veau pour le goûter, si vous voyez où on veut en venir. Sept opposants, 3 sont en Playoffs (Toronto, Indiana, Charlotte) et 4 en sont privés ou à la bataille (Pelicans, Knicks, Bucks, Bulls). Mais à la limite, ce n’est pas ce qu’il y a de plus important. Car à une telle période de la saison, le but est de savoir qui fait encore jouer ses meilleurs joueurs, et qui peut laisser passer une soirée pour la bonne cause. Là-dessus, on peut tout de suite barrer les Raptors, Pacers, Hornets et Bulls, qui joueront leur place jusqu’au bout. Peut-on rajouter les Bucks ? Peut-être, en tout cas cela joue encore assez bien. Ne restent donc plus que les Knicks et Pelicans, avec le tas d’or placé sur notre oiseau de Louisiane le 5 avril. Si Philly ne s’impose pas ce soir-là, on devra très clairement envisager un deuxième coussin sur le trône de l’inefficacité collective, avant d’avoir la confirmation le dernier soir. Un mercredi, comme par hasard…

Un détail dans leur histoire ? Peut-être, mais une médaille qu’on retiendra aussi. Car même si la pensée générale se focalise sur ces 72 victoires bientôt accrochées par les Warriors, on doit aussi s’occuper des plus petits en bas du classement. Un record all-time au sommet, un record all-time dans la cave : y’a pas à chier, cette saison est vraiment historique.

Source image : Montage TrashTalk


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