Les Warriors giflent les Spurs à la maison : 120 à 90, la concurrence n’existe plus en NBA
Le 26 févr. 2016 à 07:56 par Bastien Fontanieu
On l’attendait, impatiemment. On en avait fait une tartine pendant des semaines, puis finalement ? Golden State a bouclé une semaine historique en donnant la leçon de l’année aux Spurs : 30 points d’écart pour Curry et ses soldats, la suite est effrayante.
Après le tsunami créé chez les Cavs lundi dernier, un Martin Luther King Day transformé en destruction à domicile chez LeBron, la planète NBA se tournait vers la troupe de Gregg Popovich afin d’offrir un peu de substance aux Dubs. Match entouré par chaque fan de basket, match analysé et préparé dans les moindres détails, match proposant clairement les deux meilleures équipes de cette saison à la mi-janvier. Mais match ce lundi ? Il n’y eut point. Face à des Spurs orpelins de Tim Duncan mais forcément motivés par le challenge installé devant eux, les hommes de Steve Kerr ont proposé une participation phénoménale en pratiquant un basket exceptionnel afin de réduire en cendres le plan de jeu texan. Dès le premier quart, la discipline offensive des hôtes alliée à une pression défensive de choix imposait d’entrée le tempo, la soirée s’annonçant très longue pour Tony Parker et compagnie. Le frenchie justement, qu’on voyait un peu plus à son avantage depuis le début de la régulière, fût constamment ciblé par l’attaque adverse, afin de le pénaliser en défense. Tour à tour, les Warriors s’en donnent à coeur joie pour faire gonfler le score, Harrison Barnes et même Shaun Livingston profitant des switchs défensifs pour respecter la sublime préparation de match de Steve Kerr. Le coach californien était tellement concentré sur cette rencontre que la moindre erreur effectuée par ses hommes se transformait en temps-mort, signe d’une application et d’un souci du détail proche de la perfection. Et pendant qu’Andrew Bogut et Draymond Green faisaient passer la pire soirée de la saison à LaMarcus Aldridge ? Stephen Curry enchaînait les perles offensives, nous laissant presque croire que les Spurs possédaient une défense douteuse cette saison. Même Kawhi Leonard, envoyé en sacrifice sur le monstre, mangeait épicé à plusieurs reprises…
Rapidement, l’écart gonfle et la sensation de se retrouver à Cleveland réapparaît. Pendant que certains blaguent sur le fait que Popovich va probablement se faire virer vendredi, en référence au pauvre David Blatt désormais en jogging dans son canapé, d’autres se délectaient du festival proposé par le champion en titre, chaque catégorie statistique étant respectée même si les balles perdues s’accumulaient à un rythme alarmant. Ce qu’il y avait de pire ce lundi ? Ce n’était pas forcément le fait de voir les Spurs se prendre une leçon d’expérience et de concentration sur un match de saison régulière. Ce n’était pas forcément le fait de voir Curry planter 37 points en 28 minutes (!) sur le cadenas le plus respecté du circuit. Ce n’était ni le regard désabusé des cadres devant une telle domination, ni les contre-performances de Leonard et Aldridge, dans un match où les visiteurs comptaient clairement sur eux. Non, ce qu’il y avait de pire ce lundi, c’était de voir que cette semaine exceptionnelle commencée par la démolition des Cavs et le babysitting des Bulls se terminait avec un putain de point d’exclamation. Un message, clair, net, vif et sans feux d’artifice au reste de la Ligue, afin de confirmer les pensées installées depuis le 27 octobre dernier. Cette saison appartient aux Warriors, et on pourrait même s’avancer un peu plus en disant que la NBA leur appartient également à l’heure où ces lignes sont écrites. Hier soir, ce n’était ni une passation de pouvoir ni un coup de poing envoyé droit dans les fondations des Spurs, au point d’envoyer Popovich chez David Blatt. Non, hier soir c’est un index immense qui a été placé devant la bouche des quelques détracteurs, pensant voir la troupe de Manu Ginobili créer la surprise en terre californienne. La réalité est celle-ci, intouchable, exceptionnelle, sans discussion possible et démontrée une nouvelle fois ce lundi : Golden State possède la meilleure équipe de basket au monde, et une des meilleures équipes de basket de l’histoire. Point ? Barre.
Bien évidemment, il restera trois autres rencontres entre ces deux superbes franchises, et on a du mal à imaginer les Spurs n’effectuer aucun ajustement d’ici la fin du mois de mars (date du prochain duel). Mais plus qu’une histoire d’analyse vidéo ou de rotations à modifier, c’est davantage une question de dictature que de négociation dont il est question aujourd’hui. Les Warriors veulent la peau des Bulls de 96 et leur record ? On peut désormais rayer San Antonio de la carte concernant les derniers remparts s’y opposant.
Source image : @Wolrd_Wide_Wob