Byron Scott vous propose sa perle du jour : “On essaye de remporter chaque rencontre”
Le 25 févr. 2016 à 10:42 par Bastien Fontanieu
Plus les semaines passent, plus on se rapproche d’une fin de carrière qui nous émeut déjà : celle de Byron Scott à la tête des Lakers. Un petit plaisir quotidien, dont on profite encore avec la dernière pépite venue du Los Angeles Times.
Pas facile tous les jours de devoir faire bonne figure devant les caméras, quand les ordres qui viennent du dessus consistent à tanker comme un porc jusqu’au 13 avril. Depuis le début de saison, on le sait comme deux et deux font quatre, les Lakers veulent toucher les profondeurs abyssales de la Ligue afin de conserver leur choix de Draft (protégé Top 3), ce qui passe par des séries de défaites assez flagrantes à domicile comme en déplacement. Seulement, quand on est dans le siège de Scott, on ne va pas se ramener face aux micros et avouer platement que tout ce qui importe c’est la défaite afin de satisfaire les envies de recrutement en terme de talent. Et du coup, lorsqu’on lui pose la question -en l’occurrence le LA Times- Byron ne botte même pas en touche afin de changer de sujet. Non, son registre à lui, c’est plutôt celui de l’acteur qui va vous convaincre que c’est un chat, alors que c’est juste un gars comme les autres. Je suis un chat, je ronronne, regardez ma moustache et la façon dont je pionce sur le banc, ne réalisez-vous donc pas que je suis tout sauf un entraîneur ? Une performance exceptionnelle qu’on vous propose ci-dessous, car une journée sans une perle de Byron Scott, c’est comme un déplacement de Kobe sans une standing-ovation : c’est peut-être chiant, mais on se régale.
Vous ne vous rendez pas sur le terrain en espérant que vous allez perdre. Je pense que c’est une mauvaise chose à présenter à toute l’équipe, du genre ‘On essaye de perdre autant que possible afin de conserver un choix de Draft protégé’. C’est un mauvais présage selon moi, cela met une mauvaise image sur moi, et cela met surtout une mauvaise image sur cette franchise et les gens qui y ont bossé depuis beaucoup de temps. Qui comprennent comment cette franchise fonctionne, qui savent qu’on n’a jamais agi et qu’on agira jamais ainsi. […] Donc même en coulisses, je n’irai jamais voir mes joueurs, mes assistants ou mes préparateurs, afin de leur dire qu’on doit perdre des rencontres pour garder notre choix de Draft. Je n’entraîne pas cette équipe en regardant la montre, tout en me disant ‘Ok, donc, si on peut perdre encore une ou deux fois la balle ou manquer un ou deux tirs, le match sera plié et ce sera une défaite assurée.’ Ce n’est pas moi, ça. On essaye de remporter chaque rencontre et on tente de construire quelque chose avec les jeunes qu’on a ici.”
Du coup, on ne sait pas vraiment ce qu’il y a de pire. Car si Scott nous dit ainsi qu’il se donne à fond actuellement, là on atteint des profondeurs que ni Vinny Del Negro ni Mike Woodson n’ont pu toucher dans leur carrière. Si Scott veut nous faire croire qu’actuellement, le plan de la franchise n’est pas de vouloir tanker version hardcore pour que le mois de juin se transforme en grosse teuf lors de la Draft, c’est loupé. On le sait, être dans sa position est assez tendu et il régale en permanence dès qu’il s’exprime, mais même quand il essaye de se justifier, ça finit en grosse tentative d’acting bien foireuse. Le mieux serait soit de ne rien dire, soit de justement expliquer qu’en effet il y a un plan de reconstruction en cours, qui consiste notamment à faire en sorte que la dernière année de Kobe se passe bien et que le choix de Draft soit protégé. Car entre les affaires entourant Nick Young, les jeunes comme D’Angelo Russell ou Julius Randle qui en ont marre, et maintenant ça ? On ne sait plus vraiment où creuser, le coach des Lakers va bientôt atteindre la Chine à force de s’enfoncer ainsi et ce serait plus ou moins la destination idéale pour ses stratégies finement élaborées. On peut d’ailleurs demander aux Cavs ce qu’ils en pensent, eux qui ont aussi eu droit à un peu de Byron récemment, au point de proposer l’une des pires séries de défaites de l’histoire de la NBA. C’était quoi le but, remporter le plus de matchs possible ou faire en sorte que Cleveland puisse repartir avec du gros choix de Draft ? Merci bien.
Le plus triste dans toute cette affaire, ce n’est pas que les perles s’enchaînent à une vitesse folle. Non non, loin de là. Le plus triste, c’est qu’on ne sait pas qui va nous faire rire au quotidien l’an prochain, si la franchise aux 16 titres décide de se séparer de lui… Pitié, faites qu’un miracle le conserve en NBA.
Source : Los Angeles Times
Source image : Reddit