Nicolas Batum, l’enfant prodige devient grand : prochaine étape le All-Star Game ?
Le 14 déc. 2015 à 20:35 par Alexandre Martin
Les fans et observateurs américains le surnomment souvent “Nic”. Les speakers – comme celui du Moda Center de Portland ou celui de la Time Warner Cable Arena de Charlotte – l’appellent “Nicolaaaaaaaassssssssssss Batoummmmme”. Pour nous c’est Nico, l’enfant prodige, celui qui est tellement facile athlétiquement et techniquement, celui qui peut aussi bien nous faire trépigner d’énervement que bondir du canapé sur un coup d’éclat. C’est notre Batman national, Nicolas Batum.
Il fête aujourd’hui ses 27 ans. L’occasion est donc idéale pour se poser, le temps de quelques lignes, afin de revenir sur ce savoureux début de saison que nous offre l’ailier des Bleus. L’été dernier, après 7 ans de bons et loyaux services, le frenchie a été échangé par les Blazers qui l’ont envoyé chez les Hornets contre Gerald Henderson et Noah Vonleh, deux joueurs dont les talents cumulés arrivent tout juste à la malléole du natif de Lisieux. Toujours est-il qu’après avoir été drafté en 2008 par la franchise d’Oregon et avoir participé à 481 matchs de saison régulière sous ses couleurs, Nico Batum a fait ses bagages et a filé en Caroline du Nord, rejoignant ainsi une équipe au sein de laquelle un gros rôle l’attendait.
Ce rôle, Nico l’a parfaitement endossé depuis son arrivée sur les terres de Michael Jordan. Titulaire lors des 23 matchs joués par les Hornets, il est l’un des moteurs principaux de ces Frelons qui pointent aujourd’hui à la quatrième place de l’Est avec un bilan de 14 victoires pour 9 défaites. Deuxième scoreur, meilleur passeur (ex-aequo avec Kemba Walker), deuxième rebondeur et deuxième intercepteur de l’équipe, il est aussi celui qui prend le plus de 3-points par match et le joueur le plus utilisé par Steve Clifford (34,5 minutes en moyenne). Bref, Nico est partout à Charlotte. C’est bien simple, il est sur les bases de sa meilleure saison en carrière avec donc 17 points à 43% au tir ce qui n’est pas dingue mais compensé par 39% de réussite derrière l’arc. Ensuite ce sont presque 6,7 rebonds, 4,7 caviars et 1 interception qui viennent noircir une ligne de stats très sérieuse. Le savoir attendu et le voir répondre présent d’aussi belle manière est un vrai bonheur pour les fans de basket et du maillot bleu que nous sommes.
D’autant plus qu’au-delà des chiffres, c’est aussi dans l’attitude sur le parquet que Nico montre qu’il est en train de passer un cap. Il est beaucoup plus agressif vers le cercle – ce qui d’ailleurs se voit dans le nombre de lancers qu’il shoote par match – et, dans les soirs où les tirs ne veulent pas tomber dedans, il peut donc proposer un scoring décent mais surtout en continuant de faire de tout à côté. C’est ainsi qu’on le retrouve en train de planter 18 points sur la tête des Kings (à seulement 5/16 au tir) en y ajoutant 10 rebonds et 8 passes décisives. C’est ainsi qu’il nous envoie un sympathique triple-double (10/11/11) et qu’il permet notamment aux siens de disposer du Heat alors qu’il n’a rentré que trois de ses neuf tentatives au shoot. L’attaque passe beaucoup par lui. On le cherche au poste, on l’isole tout autant que Kemba, il joue les playtmakers sur de nombreuses phases de jeu. Et, le plus important, ça paie !
Quand Michael Kidd-Gilchrist va revenir, il sera très intéressant de suivre ce que donnera cette triplette Walker – Batum – MKG dont la complémentarité sur le papier est plus qu’alléchante. En attendant, le Français est en train de se tracer une belle route qui pourrait bien l’emmener vers un deuxième gros contrat dans la Grande Ligue (échéance l’été prochain) et pourquoi pas vers le All-Star Game. C’est loin d’être gagné mais si les Hornets maintiennent leurs bons résultats collectifs (Top 5 ou max 6 de l’Est), il sera forcément dans la discussion. Car derrière des gars comme John Wall, Jimmy Butler, Kyle Lowry, Dwyane Wade et malheureusement sûrement DeMar DeRozan qui vont vraisemblablement être indélogeables, il y aura un spot à prendre. Et ce spot semble a priori destiné à Kyrie Irving (gros favori, en fonction de sa forme et de comment il revient) mais Isaiah Thomas par exemple, Reggie Jackson auront leur mot à dire tout comme Nico et son coéquipier Kemba Walker d’ailleurs.
Ce n’est pas encore fait donc pour le Match des Etoiles mais c’est déjà tellement beau de pouvoir mettre notre “Batman” dans cette conversation surtout qu’il a encore de la marge. Il peut aller chercher les 20 points accompagnés de 7 rebonds et de 7 passes décisives. Il serait alors une sorte de Scottie Pippen français. Là, il n’y aurait plus de discussion. Ce serait All-Star, Playoffs et gros gros kiff pour nos petits cœurs bleus…
Source image : nba.com