Dirk Nowitzki face à Kristaps Porzingis : le maître a gagné, mais l’élève a vraiment cartonné

C’était un des duels les plus attendus de cette nuit en NBA, loin derrière celui opposant Isaiah Canaan à Patty Mills en Pennsylvanie. Hier soir au Madison Square Garden, c’est bien l’ancien qui est reparti avec la victoire mais le plus jeune qui a tenu le regard : Dallas 104, Knicks 97.

On se demandait justement si l’un allait défendre sur l’autre. Si Rick Carlisle ou Derek Fisher n’allaient pas nous troller ça avec des matchups visant à gâcher l’affrontement, celui qu’on souhaitait voir opérer en tête de raquette depuis si longtemps. Ne possédant pas vraiment les mêmes qualités athlétiques ni le même palmarès, Kristaps et Dirk restent cependant liés par leur profil semblable au premier abord : grands tireurs venus d’Europe, avec une brouette bien large et la capacité à faire trembler de la ficelle tous les soirs. C’est justement ce que Nowitzki fera d’entrée en sanctionnant le Letton grâce à son expérience, utilisant tout son bagage technique et sa connaissance des défenses pour punir les Knicks avec des bombes venues de tous les endroits du parquet. Déjà plutôt à l’aise en général lors de ses visites au MSG, l’Allemand montrera une motivation supplémentaire ce lundi, et de façon assez compréhensible connaissant l’esprit de compétition du géant. Si vous comparez un jeune à moi, soyez sûrs qu’à la première rencontre il aura droit au tarif 41. Et même si Dirk ne plantera ‘que’ 25 points ce lundi, c’est surtout avec la victoire qu’il repartira, sur un back-to-back peu aisé puisque les Mavs avaient laissé quelques plumes à Washington la veille. Merci Deron (21 points), merci l’adresse longue-distance en première mi-temps, merci les anciens pour ce quatrième succès en six rencontres.

Mais en face ? Impossible d’affirmer que Porzingis s’est fait marcher dessus, loin de là même. On connait un paquet de rookies qui auraient pu se faire dessus en voyant un joueur aussi fort que Dirk, on connait bon nombre d’Européens qui ont grandi en regardant le ‘Wunderkind’ enchaîner les ficelles et espérer lui serrer la main un jour, mais Kristaps n’est pas de ceux-là. Non, encore une fois, c’est tout en agressivité et en culot que le rookie tiendra le regard avec son voisin européen, notamment dans le dernier quart où Melo n’arrivera toujours pas à trouver ses points pour ramener les siens. Bien plus adroit sur ce début de saison et surtout poussé par un public acquis à sa cause, Porzingis fera rugir le Garden grâce à quelques bombes ‘à la Dirk’ mais l’écart était déjà trop important en deuxième mi-temps pour espérer un vrai miracle. Au final ? Ce sont 28 points à 13/18 au tir que le phénomène plantera face à son idole, une sacré performance sachant que la rencontre avait dû trotter dans sa tête pendant quelques heures ce lundi. Mais voilà aussi ce que les Knicks ont récupéré sur cette dernière Draft, du moins en se basant sur ces premières semaines de compétition. Un joueur au physique hors-norme certes, un sniper déjà bien réglé certes, un imberbe éternel au footwork bien développé certes, mais surtout un gros compétiteur. Le genre à ne pas baisser le regard, à clasher les ‘fans’ des Nets et à montrer à un type comme Dirk que la relève des stretch blancs comme des cachets d’aspirine est bien assurée. Dans la défaite, encore une fois marquée par la maladresse d’Anthony (6/18), les fans de New York ont une nouvelle fois compris que Kristaps n’était pas qu’un futur projet : c’est aussi une réalité du présent.

Hier soir, Kristaps a administrativement perdu, mais il a mentalement gagné. Car ce type de performance renforcera encore plus son statut comme sa confiance au sein des Knicks. Le garçon a une technique folle, un corps exceptionnel, mais surtout une confiance étourdissante. Et quand on voit le passé rencontrer le présent comme ce lundi, ça donne forcément des frissons. On en redemande, rende-vous le 30 mars prochain.

Source image : New York Daily Sports