De Stephen Curry à “Gérard”, TrashTalk fête ses lumières du 8 décembre

Le 08 déc. 2015 à 13:27 par David Carroz

Fête des lumières lumière NBA

8 décembre. Fête des Lumières à Lyon, reposant sur le dogme de l’Immaculée-Conception, même si la portée religieuse est désormais bien loin. Pour vous redonner la foi, nous allons nous tourner vers les lumières que nous connaissons le mieux, celles de la Ligue. Mais au fait, comment les trouve-t-on ?

C’est très simple. La lumière est un phénomène physique, un transport d’énergie sans apport de matière. Est-ce que cela exclut donc par conséquent LeBron James ? Parce qu’il y a quand même une légère quantité de matière quand il rentre dans une raquette avec énergie non ? Idem pour tous les meneurs, même si le corps comme le potentiel carburant ne sont pas aussi visibles – ou du moins impressionnants de prime abord – que ceux dégagés par le cyborg. Sommes nous donc sans véritable lumière en NBA ? Non, impossible de le croire. Impossible de se dire qu’il n’y a aucune étoile qui brille. La preuve, si on sort de cette définition très terre à terre proposée par Wikipédia, nombreux sont les joueurs qui illuminent les parquets de leur talent, soir après soir, et pas seulement le 8 décembre quand les Gones posent leurs petits lumignons sur le rebord de leurs fenêtres pour remercier Marie qui a éloigné la peste ou les Prusses en fonction des histoires qui courent dans la capitale des Gaules.

Qu’elle soit incandescente comme un Stephen Curry en ce moment, qu’il s’agisse de celle du crépuscule, dont l’éclat perd en visibilité et en beauté tel un Kobe ou bien même qu’elle ne soit qu’à l’orée de sa période dorée à l’instar d’un Andrew Wiggins, la lumière est partout en NBA. Indispensable à la vision, elle manque peut-être à Derrick Rose en mode borgne, mais elle attire les fans qui se massent tels des papillons qui cherchent à se bruler les ailes en approchant leurs idoles. Mais ces stars ne sont pas les seules lumières de la Ligue. En effet, elle est associée dans notre culture à l’intelligence, ou plutôt la connaissance. Comme le mouvement intellectuel ayant vu le jour au dix-septième siècle, au milieu des Spinoza, Bayle ou encore Newton. Cette volonté de tout connaitre, symbolisée par les encyclopédies, on la retrouve chez ceux qui se considèrent comme des “étudiants du jeu”, assoiffés de comprendre et maitriser le basket sur le bout des doigts. Qu’ils soient sur le banc de touche, à se nourrir de basket avant de partager leur savoir, ou sur les parquets pour être capable de dompter son adversaire ou les systèmes des différentes équipes. Bien sûr, tous ne sont pas de cette école, Byron Scott n’ayant toujours pas appris la définition du mot “système”, Tom Thibodeau ayant zappé la matière “offense” lors de son cursus ou Rudy Gay se contentant d’assimiler le simple schéma “iso”. Mais peu importe, on peut trouver, si on le veut, des dignes représentants du siècle des Lumières.

De ce siècle également est née une véritable critique de l’ordre social. Une remise en cause du système établi. Comment ne pas voir en Nick Young plaçant sa punchline discrète et ciblée à l’encontre de son coach et de son franchise player un amoureux de cette contestation ? Et que dire des frères Morris, génies incompris pour qui leur gémellité réclament plus de proximité que de gros billets ? C’est dans ces esprits libres que le changement se met en marche. Bon, pas sûr que cela soit pour le meilleur avec ces loustics, mais comme le signalait Louis Aragon, il n’y a pas de lumière sans ombre, il faut donc forcément s’attendre à quelques composantes plus tumultueuses chez nos vedettes, leur part plus sombre.

Mais ne cherchez pas celle-ci dans leur accoutrement. En effet, ne sortent-ils pas régulièrement leurs habits de lumières ? Russell Westbrook, Dwyane Wade ou encore “Swaggy-P” – définitivement le plus lumineux de tous le bougre – sont à la pointe de la mode. Même si ce ne sont pas les paillettes des matadors, ils n’hésiteront pas à mettre à mort leurs adversaires sur les parquets – enfin surtout les deux premiers cités – avant de laisser leurs fringues briller à leur place par la suite. Ils ne sont pas les seuls d’ailleurs à préférer rayonner en dehors du terrain, faisant la part belle à la pensée d’André Beucler – peut-être un cousin éloigné de Jud Buechler ayant fumé son hasch – qui disait “que la lumière soif… et la lumière bu.” Un précepte suivi à la lettre par notre idole “Gérard” Smith et qui nous permet de le cataloguer lui aussi dans la catégorie des lumières, aussi différent soit-il de nos autres vedettes. Plus dans le style des secouer de l’encéphale, comme au bon vieux temps des Jail Blazers ou actuellement de notre asile des Kings. Des originaux, mais qui eux aussi servent à l’éclairage de la Ligue, car comme le déclarait Michel Audiard, heureux soient les fêlés car ils laisseront passer la lumière.

Il y en a donc pour tous les goûts, des phares pour guider les personnes égarés aux étoiles filantes en passant par les originaux. Voilà pourquoi ce soir pour les Illuminations, sur mes fenêtres, des verres à l’effigie de mes idoles abriteront chacun une petite bougie. Un hommage pour toutes nos lumières.

Source image : Montage @TheBigD05 pour TrashTalk via Stephen Lew via SportsNOLA


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