Pilote d’élite : Brett Brown ralentit le tank pour caler le rythme des Sixers sur Jahlil Okafor

Le 14 nov. 2015 à 14:53 par David Carroz

À son arrivée à Philly, Brett Brown a accéléré le jeu de ses ouailles, lui qui venait de quitter des Spurs au rythme soutenu avant de prendre son poste en Pennsylvanie. Mais après les Drafts de Nerlens Noel, Joel Embiid et Jahlil Okafor -même si le Camerounais ne foulera pas les parquets de si tôt -, il a dû changer son fusil d’épaule : avec les forces en présence, on met le pied sur le frein et on file la balle au rookie.

Ce n’était pas dans ses objectifs ou ses envies. Le coach des Sixers ne s’en est jamais caché, le small ball et la vitesse l’attirent clairement et correspondent à sa philosophie. Sauf qu’avec les joueurs qui composent son effectif, difficile de vouloir faire courir tout le monde pour imprégner un rythme élevé aux rencontres. Finie la mode actuelle, retour à un basket plus old school avec des attaques basées sur le demi-terrain et le jeu au poste des intérieurs, avec regret. Mais Brett Brown a décidé de faire contre mauvaise fortune bon coeur en acceptant le challenge.

Je dois coacher un programme basé sur ce qu’on me donne. Vous m’entendez me la raconter tout le temps au sujet du rythme, et c’est vrai. Je ne fais pas machine arrière. Mais il faut aussi prendre conscience qu’il faut utiliser ce qu’on a à sa disposition… – Brett Brown

Et en ce moment, même sans Joel Embiid, c’est dans la raquette que le talent se trouve à Philly, entre un Jahlil Okafor (19 points) dont les moves au poste peuvent faire rêver la grande majorité des pivots de la Ligue et les progrès d’un Nerlens Noel (12,3 points) dans ce secteur du jeu. Plutôt que de s’acharner et tenter d’adapter ses joueurs à ses idées, Brett Brown a l’intelligence de reconnaitre les points forts de son équipe pour construire dessus plutôt que d’essayer de faire une Mike D’Antoni aux Lakers misant sur le run and gun avec D12 et Pau Gasol dans l’effectif.

Est-ce que cela portera ses fruits ? Dans le processus des Sixers, c’est à long terme qu’on pourra évaluer si ce choix est le bon, mais les joueurs adhèrent puisque le rythme a bien baissé dans la Cité de l’Amour Fraternel. Premiers de la Ligue il y a deux ans, septièmes l’an derniers, les ouailles de Brown sont aujourd’hui dans la seconde moitié du classement en nombre de possessions par 48 minutes. On est loin du tempo endiablé mis par Michael Carter-Williams ou Tony Wroten au début du plan tanking à Philly. En même temps, on aime bien Isaiah Canaan et T.J. McConnell, mais à la place du coach des Sixers, on miserait aussi plus facilement sur Okafor et Noel pour s’en sortir.

Reste à savoir quel sera le discours de Brett Brown s’il finit par obtenir des extérieurs de qualité. Avec Dario Saric qui devrait poser ses valises chez Rocky l’an prochain ainsi que des premiers tours de Draft en provenance de la moitié des franchises NBA qui vont tomber dans l’escarcelle des Sixers, on pourrait enfin voir débarquer des gars capables d’apporter un peu de niveau pour aider les intérieurs déjà en place. De quoi viser le titre en 2025.

Source : NBC Sports

Source image : Hardwood Paroxysm


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