Grandir, c’est apprendre à finir : Utah galère dans le money-time, la leçon est inévitable…

Le 13 nov. 2015 à 05:56 par Bastien Fontanieu

La défaite de ce jeudi à Miami était difficile à avaler pour le Jazz, car même en l’absence de Rudy Gobert c’est une nouvelle fois dans le dernier quart que les hommes de Quin Snyder ont flanché : la dure réalité d’une équipe dont les dents de lait ont à peine fini de pousser…

Le 28 octobre à Détroit, début du quatrième quart-temps, 5 points de retard.

Le 10 novembre à Cleveland, début du quatrième quart-temps, score à égalité.

Le 12 novembre à Miami, début du quatrième quart-temps, score à égalité.

Trois rencontres, trois occasions de prendre du poil au menton, trois malheureuses défaites pour cette troupe dont les fondamentaux semblent excellents et la cohésion d’équipe exemplaire. Le problème ? La vie, tout simplement. Ou du moins, pour développer en des termes moins philosophiques, le processus de maturation lorsqu’on évolue en NBA. Dans une jungle aussi terrible que cette Ligue, et encore plus lorsqu’on évolue à l’Ouest, avoir un groupe bourré de talent est idéal mais cela peut aussi avoir ses inconvénients. Du genre ? L’âge. On ne souhaite pas faire en sorte que chaque membre du Jazz puisse commander une bière sans autorisation parentale chez l’Oncle Sam, mais force est de constater que ce jeune groupe, dont on parle depuis des mois avec le mots Playoffs à proximité, apprend en ce moment une dure leçon sportive. Celle implacable et dictée par les vétérans depuis des décennies, tamponnée pendant les joutes printanières et rappelées en permanence pendant la régulière. Il faut des vieux pour finir, il faut de l’expérience pour grandir, il faut des défaites serrées pour mûrir. Et sur ce début de saison, on peut dire que la marmite de déceptions dans le dernier quart a été remplie à ras-bord.

Jingle please. Attention, question culture générale. Quelles sont les trois équipes possédant les vestiaires les plus jeunes de la NBA cette saison ? Les Spurs, dommage. Les Clippers, erf. Les Mavericks, allons-y. Non, le trio de tête (et de tète) est composé par les Sixers, les Bucks et… le Jazz. D’où les galères rencontrées également en Pennsylvanie, ou bien celles que Jason Kidd pourrait rapidement rencontrer en ne pouvant plus bénéficier des tartes psychologiques comme physiques envoyées par Jared Dudley et Zaza Pachulia. Avec 24.6 ans de moyenne d’âge, Rudy Gobert et ses potes figurent parmi les équipes les plus vertes donc, ce qui se ressent par moment dans leur jeu. Non pas dans les choix réalisés, loin de là, puisque cette armée de Salt Lake a étonné un paquet d’équipes en montrant une abnégation et une discipline remarquable sur ce début de saison. Disons plutôt dans cette capacité à taper du poing sur la table, rassembler le groupe et prendre les bonnes décisions. Aller chercher des lancers, exécuter des sets sans trembler des mains. Savoir qui se trouve où et quand en profiter. Tout ça ? Gordon et ses potes l’apprendront ensemble, sur le terrain, une fabuleuse expérience qui les rendra plus forts, plus sereins. Mais pour aujourd’hui, la leçon restera inévitable. Et dans une Conférence Ouest qui ne pardonne pas dans la course aux Playoffs, on espère voir une addition correcte plutôt que cruelle vers le début du mois d’avril…

Il leur reste encore du temps, des matchs à remporter, à perdre aussi, des caps psychologiques à passer et des résolutions à prendre. S’il fallait changer quoi que ce soit dans l’attitude ou le jeu proposé, on le ferait instantanément. Cependant ? Rien de tout ça au menu du Jazz aujourd’hui. Bosser, encaisser, assumer et apprendre, voilà la ligne à suivre. En apprenant à enlever la tétine, petit à petit.

Source image : SLCDunk.com


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