Blake Griffin veut se faire respecter avec ses Clippers : il faut dépasser les demis mon grand…
Le 14 oct. 2015 à 11:27 par Bastien Fontanieu
Demi-finale en 2012, demi-finale en 2014 et demi-finale en 2015. Les saisons californiennes se ressemblent pour Blake, sauf que le monstre en a marre et qu’il a envie de voir les gens applaudir plutôt que rire lorsque le destin son équipe est mentionné…
Même si le recrutement fût impressionnant cet été, il est encore difficile d’être fan des Clippers de nos jours, notamment à cause de la fameuse série du printemps dernier face aux Rockets et surtout cette incapacité à pouvoir atteindre la finale de la Conférence Ouest. Les blagues s’enchaînent lorsque Chris Paul est placé au centre de la discussion concernant les meilleurs meneurs en activité, les points de côtés nombreux quand DeAndre Jordan est évoqué dans le débat des meilleurs pivots actuels, les barres de rires incalculables au moment où Doc Rivers est associé à Gregg Popovich au sommet des entraîneurs planifiant leur saison en ce moment même. C’est comme ça, malheureusement, pour la bande à Blake, car le respect se gagne avec le succès. Et la campagne qui arrive sera plus décisive que jamais, il en a bien conscience. Le marsupial a donc bossé comme un boeuf cet été afin de proposer une future saison de MVP pour sa franchise, lui qui a passé un vrai cap lors des derniers Playoffs. Mais comme il le sait si bien, ce sera en groupe que cette équipe pourra prendre le plus grand des virages, celui d’équipe rarement respectée à celui d’armée quotidiennement redoutée. Interviewé par Alex Kennedy de BasketballInsiders, l’ailier-fort a été totalement honnête sur la situation identitaire de son équipe.
On a un gars comme DeAndre (Jordan) qui est une force intimidante et qui peut devenir Défenseur de l’Année. On a un meneur en Chris Paul qui, quelle que soit l’année, fait partie des meilleurs à son poste si ce n’est le meilleur. On a un entraîneur comme Doc qui a une bonne réputation et déjà connu le succès. On a un ailier comme Paul Pierce qui a déjà été champion et sera un jour au Hall of Fame. Tout cela est vrai, mais pour nous on n’a encore rien fait et on le sait bien. Paul, par exemple, c’est sa première année avec nous donc on sait que rien ne sera automatique et c’est ce qui fait que les gens ne nous voient pas comme des potentiels champions. Le coeur du groupe est resté intact et on a remporté deux titres de divisons, mais ce n’est pas réaliser grand chose tu vois ce que je veux dire ? D’ailleurs, si vous allez parler au reste de l’équipe, je suis sûr qu’ils diront la même chose. Cependant, cela nous sert de motivation, car on veut se faire respecter. Et pour mériter ce respect, il faut réaliser quelque chose de grand, ce qu’on n’a pas encore fait. Personne ne va nous donner le titre, il va falloir le mériter. Et c’est pareil pour le statut de potentiel champion, on ne l’a pas car on n’a jamais atteint les Finales de Conférences. C’est cette bataille là qu’on va aborder cette année et je crois que tout le monde est prêt.
Pas d’excuse, serrer la ceinture et assumer son statut, voilà un discours mature et intelligent de la part de Griffin, qui se conforte de plus en plus dans son rôle de leader à Los Angeles. Alors que la couronne restait sur la tête de son meneur et qu’il fallait justement un changement hiérarchique pour évoluer, Blake s’est emparé du pouvoir et cela s’est notamment concrétisé en sortant le champion en titre au premier tour des derniers Playoffss. La suite fût plus compliquée, mais revenons-en plutôt au présent et à ce statut d’équipe redoutée qui a du mal à s’installer chez les Clippers. Aujourd’hui, il est évident que le quatuor dont tout le monde parle est composé par les Warriors, les Cavs, les Spurs et le Thunder. La raison ? Ces 4 franchises sont allées en Finale NBA avec le coeur de leur groupe, ce qui n’est pas encore le cas pour les Clippers, Rockets, Bulls ou Grizzlies. Voilà ce qui fait que les médias comme les fans ne peuvent automatiquement placer ces formidables armées au-dessus des autres, car leur historique n’est pas aussi brillant que celui des autres. Cependant, c’était le cas avec Golden State l’an dernier, n’est-ce pas ? Voilà un aspect qui pourrait intéresser Griffin, lui qui cherche justement à se placer individuellement comme collectivement au sommet, et qui ne pourra ce faire qu’en jouant au mois de juin.
Souvenons-nous de LeBron avant son arrivée à Miami, et son statut de joueur fabuleux qui n’arrivait pas à tenir le regard avec les plus grands. Aujourd’hui ? Son image est nettement différente : à BG et ses Clippers d’en faire autant.
Source : BasketballInsiders
Source image : ClippersCentral