Preview des Mavs 2015-2016 : un seul Jordan vous manque et tout est Dédépeuplé

Le 07 oct. 2015 à 17:17 par Giovanni Marriette

Après un été pas forcément négocié de la façon dont Mark Cuban l’avait prévu, cette saison 2015/16 s’annonce compliquée pour les Mavs. Le roster a beau être solide, il faudra être très costaud pour s’extirper des filets de l’Ouest et accrocher une place dans les huit. Pas de DeAndre donc mais un Dirk Nowitzki toujours solide malgré ses 37 piges, les départs de Monta Ellis et Tyson Chandler, les arrivées de Wes Matthews et JaVale McGee… On fait le point tout de suite sur ce qui s’est passé récemment à Dallas et on sort la boule de cristal pour essayer d’anticiper cette nouvelle saison.

Que s’est-il passé l’an dernier ?

Une saison à plusieurs vitesses. Tout d’abord un départ à la Usain Bolt (12 wins sur les 16 premiers matchs) puis une période de flottements durant l’hiver. Action, réaction : Mark Cuban prend le problème à bras-le-corps et décide de rameuter Amar’e Stoudemire et surtout Rajon Rondo dans le Texas, histoire de redonner aux Mavs, enfin, la place qu’ils méritent selon lui à l’Ouest. Sauf que si le Stoud’ est efficace à défaut d’être exceptionnel, c’est surtout le cas Rondo qui électrise la franchise dans tous les sens du terme. Car après avoir semé un vent d’espoir dans l’air texan, le fantasque meneur de jeu confirme les doutes de certains en s’inscrivant dans une relation compliquée avec Rick Carlisle. Pas facile il est vrai de voir cohabiter un joueur réputé “difficile” et un coach aux valeurs bien militaires, adage que nous auront donc prouvé la saison passée les deux protagonistes de cette sombre affaire. Quoiqu’il en soit, et malgré une saison somme toute pas dégueu (50-32), l’ensemble sera bien trop faible en Playoffs pour chatouiller des Rockets en route pour la finale de Conf’. Malgré la belle saison d’un Monta Ellis affirmé en tant que franchise player, malgré un Dirk Nowitzki toujours affûté (en attaque). Caramba encore raté pour le Wunderkind, qui doit se dire chaque jour qu’il aurait mieux fait de garder son pognon au lieu d’en faire don à Mark Cuban…

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Wes Matthews, Deron Williams et sa brioche, JaVale McGee et son flow de MVP, Samuel Dalembert, Zaza Pachulia, Jeremy Evans, John Jenkins, Justin Anderson et DeAndre Jordan.
  • Ils s’en vont : Rajon Rondo, Amar’e Stoudemire, Al-Farouq Aminu, Tyson Chandler, Monta Ellis, Richard Jefferson, Ricky Ledo et DeAndre Jordan

On aura vécu cet été, avec le “emoji gate”, l’un des épisodes les plus rocambolesques de l’ère moderne au niveau de la free agency. Malgré cela, c’est bel et bien sans DeAndre Jordan que les Mavs attaqueront cette nouvelle saison, avec du coup un roster qui aura toutes les peines à se mêler à la lutte pour les Playoffs, alors que la présence de “Dédé” aurait sans conteste placé les coéquipiers de Nowitzki dans de toutes autres dispositions. Du coup on se rabat cette année à Dallas sur l’arrivée de Wes Matthews et Deron Williams pour prendre la suite de Monta Ellis et Rajon Rondo, et sur le débarquement d’une trentaine d’intérieurs qui auront la lourde tâche de faire oublier le coup dans l’eau de Mark Cuban avec le pivot des Clippers.

Effectif pour la saison 2015-2016

  • Meneurs : Deron Williams, J.J. Barea, Raymond Felton, Devin Harris
  • Arrières : Wesley Matthews, John Jenkins
  • Ailiers : Chandler Parsons, Jeremy Evans, Justin Anderson, Jamil Wilson
  • Ailiers-forts : Dirk Nowitzki, Dwight Powell, Charlie Villlanueva, Greg Smith
  • Pivots : Zaza Pachulia, Samuel Dalembert, JaVale McGee, Salah Mejri

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de la saison.

Sans Tyson Chandler parti à Phoenix, la raquette texane parait aujourd’hui bien faible. Car si Dalemebert et JaVale peuvent défendre et que Zaza est l’officieux PDG des pivots intelligents et roublards, aucun d’entre eux ne semble aujourd’hui capable d’être un pivot dominant dans un starting five. Même délire sur les postes arrières où le scoring et la créativité de Monta Ellis risquent malgré tout de manquer à Rick Carlisle, malgré l’arrivée de Wes Matthews. Ce dernier représentera d’ailleurs avec Chandler Parsons la principale arme extérieure des Mavs. Gros pari par contre sur le poste 1 puisque Dallas pourra jongler avec une grosse rotation sans vraiment pouvoir compter sur un point guard vraiment costaud, à moins que Deron Williams se rappelle au bon souvenir de l’époque où il avait encore un corps d’Apollon et un jeu de All-Star. Un pari risqué ?

Question de la saison : Reverra-t-on un jour Dirk Nowitzki en Playoffs ?

Avec 13 apparitions en postseason sur les 14 dernières saisons, ce bon vieux Dirk avait pris l’habitude à chaque printemps de faire durer un peu le plaisir. Sauf que cette année la donne pourrait peut-être changer car, si le roster des Mavs est toujours plutôt costaud, la Conférence Ouest continue elle d’opérer sa mue et ne fera cette saison encore de cadeaux à personne. Du coup, les Mavericks feront donc partie cette année de la bande de franchises qui se battront pour ne pas rester à quai au printemps prochain. On espère se gourer mais pour le moment on voit pas trop comment Dirk et sa bande pourraient intégrer le Top 6 de ce côté-là des States. Du coup on s’interroge et on essaie d’imaginer comment le “Wunderkind” pourrait réagir à une absence des siens au printemps prochain. Car même s’il a annoncé récemment qu’il comptait en reprendre encore pour deux ans, une désillusion texane pourrait mettre du plomb dans l’aile d’un homme habitué à jouer en avril et en mai. Dans tous les cas, il faudra être très fort pour être dans les huit…

Candidat sérieux au transfert : Samuel Dalembert

Le Dalembert n’est pas seulement un fromage à pâte molle et à croûte fleurie fabriqué le plus souvent en Normandie. C’est aussi le nom d’un grand baobab de retour cette année à Dallas après une expérience douloureuse à New York. Et si le pivot Haïtien était encore titulaire dans la raquette texane il y a tout juste deux ans, c’est cette fois-ci le bout du bout (du bout) du banc qu’il devrait voir de près. Celui qui tournait jadis à un double-double de moyenne est aujourd’hui sur la pente descendante et le recrutement intérieur des Mavs ne laisse rien de bon à augurer pour Sammy… En effet, si Zaza Patchouli devrait être le titulaire au poste 5, JaVale McGee et même Salah Mejri semblent aujourd’hui passer devant dans la rotation de Rick Carlisle. Et en imaginant le jeune Dwight Powell passer un peu de temps poste 5 (voire même un peu de Charlie Villanueva), tout ça ne laisse que guère de place à Dalembert. Signé 1 an par Mark Cuban, le grand Sam sera donc probablement un faire-valoir cette année, et cela dans le meilleur des mondes. Et dans un monde logique, on voit bien notre ami dégager rapidement vers d’autres cieux en échange d’un second tour de draft ou autre business du genre…

Candidat sérieux pour la surprise : JaVaaaaaaale McGee !

Et si JaVale redevenait ce pivot efficace en attaque et dominant en défense ? Et si notre chouchou réapparaissait de temps en temps dans les Top 10 et se faisait un peu plus discret dans le Shaqtin’ A Fool hebdomadaire ? Encore capable d’envoyer quasiment 12 points, 9 rebonds et presque 3 contres par rencontre il y a quelques années dans l’asile des Wizards, McGee pourrait bien cette année profiter des conseils d’un vrai coach pour retrouver un peu d’efficacité, le tout au contact d’un roster relativement expérimenté qui ne se fera pas prier pour lui dire qu’il s’est trompé de panneau au moment de shooter… Probablement au relais de Pachulia, JaVale devrait être l’une des premières rotations intérieures et on le sent tout à fait capable de nous sortir un petit 10/8/3 des familles en 20/25 minutes. Ce qui sonnerait déjà comme une petite victoire pour un homme que la majorité des jeunes fans de NBA prennent pour une mascotte, sans même savoir que c’est en fait un joueur de basket… On gardera également un œil sur le petit Dwight Powell, efficace sur de très courtes séquences l’an passé et durant la dernière Summer League. Mais ne nous mentons pas, si on matera cette année les Mavs pour voir encore un peu Dirk Nowitzki à l’œuvre , c’est bien notre héros national JaVale qui attirera la plus grosse part de notre attention…

Meilleur et pire scénario possible

  • Portés par une doublette Parsons/Matthews finalement prête à temps pour la reprise, les Mavs proposent un jeu sexy et efficace. Dirk gonfle même sa moyenne de points et tutoie les 25 unités tous les soirs, rassuré de voir que JaVale McGee est derrière pour rattraper ses errements défensifs. Monta Ellis n’est plus qu’un mauvais souvenir puisque Deron Williams semble avoir retrouvé le pep’s qui faisait de lui l’un des meilleurs meneurs de la Ligue. Ses 10 caviars de moyenne lui donnent d’ailleurs le droit de retourner au All-Star Game pour la première fois depuis 2012. Malgré un petit coup de mou évident à la sortie de l’hiver, la septième place est assurée avec 45 victoires et le bonheur est double puisque les Mavs retrouvent les Clippers et DeAndre en Playoffs. Une joie de courte durée car Dede va tout simplement marcher sur la raquette des Mavs en tournant sur la série à 18 points, 22 rebonds et 6 contres, malgré un affreux 9% aux LFS. Malgré le sweep infligé par les Clippers, Dirk Nowitzki annonce vouloir repartir pour une dernière saison afin de passer le flambeau correctement au futur franchise player : Satnam Singh.
  • Comme beaucoup le prédisaient, le manque de talent dans la raquette fait cruellement défaut à la franchise de Mark Cuban. Pour couronner le tout, Dirk Nowitzki semble complètement carbo et Chandler Parsons n’arrive pas à enchainer 3 matches sans passer par l’infirmerie. Dans l’enfer de l’Ouest, tout cela ne suffit évidemment pas pour survivre et Dallas apprend à vivre en compagnie des Kings et autres Blazers dans le ventre mou du classement… Avec finalement un bilan pas jojo de 38 wins, Dirk et ses potes terminent à une très moche 11ème place, loin des objectifs de début de saison. Il faut dire qu’avec un  Deron Williams déclaré obèse par le diététicien des Mavs et un JaVale McGee ayant réussi l’exploit de taper un triple-double exceptionnel en février (10 points, 10 contres et 16 balles perdues), l’année a été longue dans le Texas…

Pronostic de la rédaction :  37 victoires –  45 défaites

Comme prévu, l’équipe de rédaction n’a pas eu à s’écharper longtemps sur le cas Dallas. 37 wins, soit treize de moins que l’an passé, un total qui s’il se réalise n’autorisera évidemment pas les Mavs à jouer les Playoffs. Trop de départs, trop peu d’arrivées et et un roster finalement trop déséquilibré et constitué de trop nombreux paris. Alors oui bien-sûr, on peut évidemment être aussi visionnaires que Brandon Jennings lors des Playoffs 2013, mais franchement, on imagine pour le moment très mal Dallas être suffisamment au point pour se mêler à la lutte. A eux de nous faire passer pour des trompettes en matière de pronostic…

Source image : http://www.whotalking.com


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