Combien de semaines tiendra Steve Clifford, avec un Michael Jordan qui aiguise son couteau ?
Le 06 oct. 2015 à 14:01 par Bastien Fontanieu
La saison n’a pas encore commencé, et pourtant on doit déjà rappeler une triste vérité : quand un bateau navigue mal, c’est souvent le coach qui trinque en premier. Et dans le cas de celui des Hornets, on pourrait bientôt sortir la ficelle puis appeler les requins…
En place depuis 2013 et avec pour mission de réinstaller la franchise de Caroline du Nord dans le Top 8 de sa Conférence, le gentil Clifford avait assez bien entamé sa mission puisque son équipe s’était qualifiée pour les Playoffs dès sa première année au poste, un sweep certes face au Heat de LeBron mais de quoi donner un peu d’espoir à Al Jefferson et ses potes. Pendant l’été, le bandwagon local se remplissait d’ailleurs de façon conséquente, notamment avec le retour des Hornets pour définitivement supprimer les horribles Bobcats, l’installation des nouvelles couleurs de la franchise et l’arrivée de Lance Stephenson via le marché des agent-libres : de quoi créer un buzz monumental autour de la troupe au long dard, en plus de verrouiller une place dans les huit. Seulement, comme certains peuvent encore en témoigner après avoir vécu le fiasco de la saison passée, les Hornets version 2014 seront dépassés de tous les côtés, dont l’infirmerie puisqu’elle verra la colocation Jefferson (17 matchs manqués) – Kemba (20) – MKG (27) cartonner de novembre à avril. Les cadres à-moitié présents, l’intégration de Lance impossible à réaliser et le jeu ultra-défensif de Clifford qui ne tient pas toute la saison : on passe de 43 à 33 victoires sur la régulière, le coach sent que son siège prend chaud, Jordan veut aller plus loin.
Et donc cet été, on voit les choses en plus grand, en plus mieux comme dirait JaVale. Au revoir Lance, bonjour Spencer Hawes, histoire d’apporter un peu d’expérience et de précision à distance. Au revoir Vonleh et Henderson, bonjour Nico Batum sur qui la franchise souhaite énormément miser. Chacun fait en sorte que son corps soit définitivement prêt pour la saison suivante, la Draft apporte Frank Kaminsky tout droit venu de Wisconsin, en bref il ne manque qu’un ballon et trois arbitres pour que ces Hornets se rattrapent enfin. Ce weekend, justement, le premier match de présaison démarre pour la franchise de Jojo. Et là, c’est le drame. Sur une action anodine et sur laquelle personne ne semble trop réagir, Michael Kidd-Gilchrist se déchire l’épaule. L’ailier doit donc quitter le terrain, le staff médical fait son boulot et l’IRM est réalisée dans la foulée. Bang, 6 mois sans basket. Encore un coup dur, surtout quand on sait que la franchise aurait pu drafter un Justise Winslow il y a quelques mois. Encore un membre du cinq qui doit déjà rejoindre l’infirmerie, celui dont l’importance fût tant sous-estimée l’an passé, alors que les chiffres parlaient pour lui.
Le petit calcul du soir, sponsorisé par Kleenex. Les Hornets 2015 avec MKG : 27 victoires / 28 défaites Les Hornets 2015 sans MKG : 6V / 21D
— TrashTalk (@TrashTalk_fr) 5 Octobre 2015
Du coup, même s’il ne s’agit pas de l’absence d’un Al Jefferson, Nicolas ou Kemba Walker, les gouttes de transpiration commencent déjà à couler sur le front de Clifford. Et pour cause ! La pression de devoir réussir, vite, ne pas foirer les deux premiers mois de la régulière, parvenir à intégrer Nico et faire en sorte que l’attaque générale s’améliore, sans oublier d’augmenter la défense puisque le patron vient de remballer son matos pour 6 mois. Comment faire ? Sur qui compter ? Marvin Williams ou Jeremy Lamb ? Aller en Playoffs avec des noms pareils dans son cinq majeur ? Allumant son cigare et esquissant un sourire jaune dans son fauteuil en cuir, Jordan doit probablement commencer à perdre patience. Lui qui s’est pas mal donné cet été et a tenté d’investir dans du joueur de qualité, pour tenter de ramener à sa ville un peu d’espoir et surtout de bonheur au printemps, que décidera-t-il ? Connaissant la capacité de la légende à attendre avant de faire un choix, on veut justement mettre deux doigts sur l’alarme avant d’appuyer sur le bouton fatidique. De quoi donner à Clifford un peu de marge de manoeuvre, peut-être un ou deux mois pour maintenir le bateau dans le rang 6-10. Mais si on se retrouve rapidement dans les profondeurs et que le trio Kemba-Nico-Al ne parvient pas à installer leur équipe dans le wagon des Playoffs, on sait déjà qui trinquera en premier…
C’est la triste réalité du business, mais cela a toujours été ainsi. Quand ça tangue et que personne n’arrive à stabiliser la machine, on tranche la tête du commandant pour en mettre un autre au poste. Avec un moussaillon aussi important que MKG désormais out, on se demande ce que Captain Jordan fera avant Noël. On a déjà une petite idée…
Source image : CBS Sports