Preview des Pistons 2015-2016 : le retour du basket en mai à Détroit ?

On continue notre tour des franchises NBA avant l’entame de la saison. Aujourd’hui, TrashTalk pose ses valises à Detroit où les Pistons version Stan Van Gundy continuent de prendre forme après une première année compliquée. Suffisant pour faire vibrer Auburn Hills et/ou retrouver les Playoffs ?

Que s’est-il passé l’an dernier ?

La saison des Pistons s’est divisée en trois parties. Une première aussi moche qu’un tir à 3 points de Josh Smith, durant laquelle Motor City continuait sur sa lancée de 2014 : encombrement dans la raquette entre J-Smoove, Greg Monroe et Andre Drummond, de la maladresse de loin et Brandon Jennings incapable de manœuvrer tout cela. Puis Stan Van Gundy décide de trancher dans le vif en coupant l’ancien Hawk. Banco, les victoires commencent à venir, le meneur prend une nouvelle dimension et entraine l’équipe dans le sillage de ses bonnes prestations. Jusqu’à sa blessure et la fin des ambitions des Pistons. Le boss de Detroit décide alors de reconstruire à son image sans attendre l’été en récupérant Reggie Jackson. Dans l’anonymat général, pas de Playoffs et une année de transition plus compliquée que prévu.

Résumé des transferts de l’été

Ils arrivent : Stanley Johnson, Ersan Ilyasova, Marcus Morris, Steve Blake, Reggie Bullock, Aron Baynes
Ils s’en vont : Greg Monroe, Caron Butler, Shane Williams, Tayshaun Prince, Quincy Miller

Sans surprise, Greg Monroe a quitté le navire pour laisser le champ libre dans la raquette à Andre Drummond, comme le confirme l’arrivée d’Esan Ilyasova pour prendre la place dans le 5 de l’agent libre parti faire les beaux jours de Milwaukee. Le gros coup des Pistons pourrait bien être la draft de Stanley Johnson, un joueur au physique taillé pour le poste 3 NBA malgré son jeune âge (19 ans) et débordant d’ambition. Les autres départs sont majoritairement anecdotiques et sont les conséquences de la volonté de Stan Van Gundy de s’appuyer sur des joueurs qu’il a choisi. Blake et Baynes apporteront de l’expérience, tandis que Marcus Morris sortira certainement du banc pour ajouter de la jeunesse et des qualités athlétiques aux Pistons.

Effectif pour la saison 2015-2016

Meneurs : Reggie Jackson, Brandon Jennings, Steve Blake, Spencer Dinwiddie
Arrières : Kentavious Caldwell-Pope, Jodie Meeks, Adonis Thomas
Ailiers : Stanley Johnson, Reggie Bullock, Danny Granger, Darrun Hilliard III,
Ailiers-forts : Ersan Ilyasova, Marcus Morris, Cartier Martin, Anthony Tolliver
Pivots : Andre Drummond, Aron Baynes, Joel Anthony

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Les Pistons ont encore le temps d’ajuster leur effectif avant le début de saison et certains no-name vont sauter d’ici là. On pense en particulier à Hilliard et Thomas. Une chose est sûre, le groupe porte clairement le sceau de Stan Van Gundy avec un pivot athlétique appelé à être la pièce centrale du puzzle, un stretch 4 et un meneur pour driver le tout. La mayonnaise n’a plus qu’à prendre chez les Pistons.

Question de la saison : Reggie Jackson peut-il faire une James Harden ?

Source : http://hoopshabit.com

La dernière fois que le Thunder a préféré transférer un joueur plutôt que de prendre le risque de le voir partir lors de la free agency, on a vu James Harden exploser totalement dans le Texas. Bis repetita avec Reggie Jackson dans le Michigan ? C’est certainement ce qu’espère Stan Van Gundy qui a prolongé son meneur au prix fort (80 millions sur 5 ans). Il faut dire que depuis son arrivée aux Pistons le 19 février, l’ancienne doublure de Russell Westbrook a explosé ses stats pour tourner à 17,6 points et 9,2 assists par rencontre, accompagnés de 4,7 rebonds. S’il confirme cette belle impression laissée lors des 27 derniers matches de la saison, il pourrait bien se rapprocher du statut d’All Star et emmener Motor City aux portes des Playoffs dans son sillage. Pour y entrer ?

Candidat sérieux au transfert : Brandon Jennings

Source : Bleacher Report

Avant sa blessure, Brandon Jennings sortait la meilleure saison de sa carrière. Après le départ de Josh Smith, il avait trouvé son rythme de croisière au point d’offrir un 20-20 points-passes en parfaite illustration d’une nouvelle forme de maturité. Mais sa rupture du tendon d’Achille l’a stoppé en plein élan, tout comme la remontée des Pistons. Depuis, Reggie Jackson a rejoint les troupes de Stan Van Gundy et a offert à son tour un 20-20. Chienne de vie. Aujourd’hui, c’est un rôle de doublure qui l’attend à son retour. Même s’il se dit prêt à sortir du banc, pas sûr que les Pistons l’entendent de cette oreille, surtout que l’ancien meneur des Bucks est en fin de contrat l’été prochain. Detroit souhaitera probablement obtenir une contrepartie plutôt que le laisser partir librement en 2016. À moins que SVG décide de payer grassement deux joueurs sur le même poste, ce qui serait surprenant. Mais pour pouvoir l’échanger, il faudra que Jennings retrouve la forme et prouve que sa blessure est derrière lui.

Candidat sérieux pour la surprise : Kentavious Caldwell-Pope

Source : pistonpowered.com

Après une saison rookie en deçà des espérances, Kentavious Caldwell-Pope a relevé la tête l’an dernier pour s’affirmer comme un titulaire à part entière, même s’il a bénéficié de l’absence de Jodie Meeks (convalescent) en début d’exercice. Avec 12,7 points et 34,5% depuis le parking, ses progrès sont visibles. Maintenant qu’il a pris ses marques et que son rôle est bien plus clair dans l’effectif, il doit franchir un palier et gagner en efficacité. En profitant du chantier que le duo Reggie Jackson – Andre Drummond va faire sur l’axe 1-5, il doit rentrer les shoots ouverts qui vont s’offrir à lui comme à Ersan Ilyasova. Cela signifie dépasser les 40% aux tirs et faire mieux que l’an passé à longue distance. Le tout en offrant plus de défense – registre où il a déjà montré des dispositions intéressantes et dans lequel on est en droit de l’attendre comme le stoppeur extérieur. Sans être le franchise player des Pistons (faut pas déconner non plus), c’est à lui de devenir la troisième option de l’équipe et de prendre plus de responsabilités. Dans ses cordes, surtout que le jeune est bosseur.

Meilleur et pire scénario possible

Avec un noyau jeune et athlétique, les Pistons deviennent une sorte de Clippers du pauvre pour la Conférence Est. Andre Drummond maltraite de nombreux pivots grâce à son physique et devient All Star, tout comme Reggie Jackson. Comme dans le même temps Stanley Johnson fait preuve d’une maturité insolente pour son âge et est en course pour le titre de rookie de l’année, Motor City atteint les Playoffs avant de se faire sortir au premier tour par les Cavs. Ben oui, Ersan Ilyasova est moins adroit que Kevin Love, Johnson ne fait pas le poids face à LBJ, Reggie Jackson n’a pas le niveau de Kyrie Irving et Brandon Jennings ne tient pas aussi bien l’alcool que Gérard. Mais ce retour en post season fait du bien.
Pas de bol pour Stan Van Gundy qui comptait sur Ilyasova pour écarter le jeu, c’est le Turc version 2013-14 qui est arrivé dans le Michigan. De quoi faciliter les prises à 2 sur Andre Drummond qui ne progresse pas techniquement au point de faire passer DeAndre Jordan pour Hakeem Olajuwon. Reggie Jackson ne supporte pas la pression de son énorme contrat et est incapable de se comporter en leader. Les relations se tendent entre lui et Brandon Jennings qui juge qu’il apporte plus aux Pistons que l’ancien du Thunder. Comme avec Josh Smith l’an dernier, SVG ne fait pas dans la diplomatie et coupe Reggie Jackson à la stupeur générale. Detroit semble se relancer jusqu’à la blessure de Stanley Johnson, qui était le seul joueur irréprochable depuis le début de la saison. Encore une année de perdue à Auburn Hills…

Pronostic de la rédaction : 38 victoires – 44 défaites

Progression de 6 victoires pour les Pistons par rapport à l’an dernier qui devrait leur permettre de se mêler à la lutte pour les Playoffs. De là à les atteindre ? Tout dépendra de l’association Reggie Jackson – Andre Drummond, qui bien que prometteuse en fin de saison dernière, doit prouver qu’elle peut briller sur la durée. Stanley Johnson peut aussi être le facteur déterminant qui fera grandir plus vite cette équipe s’il confirme tout le bien que ses coéquipiers et son coach disent de lui.

Mine de rien, le taf abattu par Stan Van Gundy en un an est prometteur. Il ne lui reste plus qu’à faire prendre la mayonnaise après en avoir soigneusement choisi les ingrédients. Notre petit doigt nous dit de nous méfier du trio Jackson-Johnson-Drummond pour l’avenir. Dès cette saison ?

Source image : Raj Mehta-USA TODAY Sports