Les 4 scénarios de ce dimanche à l’Euro : émotionnellement, comment se préparer à l’invivable ?

Le 20 sept. 2015 à 10:28 par Bastien Fontanieu

La défaite de ce jeudi face à l’Espagne était déjà assez difficile à digérer pour les tricolores fans de balles oranges, la victoire de la Lituanie le lendemain rendra la suite encore plus joyeuse : aujourd’hui, tout peut arriver à Villeneuve d’Ascq. On fait donc le tour des maisons afin de vérifier si tout le monde possède un kit de survie dans son salon…

Il y a d’abord eu ce coup, le premier, le plus violent et compliqué à avaler pour l’équipe de France et ses apôtres. L’impossibilité de pouvoir disputer une finale devant son public, la fin d’un rêve construit depuis longtemps et qui devait forcément se réaliser si Pau Gasol n’était pas descendu sur notre planète il y a quelques années. Gueule de bois, bassine de Doliprane, mais encore un espoir dans le coeur de nombreux fans qui voulaient empêcher la torture suprême, c’est-à-dire la célébration de la Roja sur nos terres. Un espoir qui sera rapidement réduit par des Lituaniens de plus en plus forts, montant en puissance après un premier tour mi-figue Milaknis et qui triompheront en battant l’armée serbe ce vendredi. Une façon de décrédibiliser la troupe de Jonas Valanciunas ? Absolument pas, puisqu’elle est tout à fait capable de mettre à terre l’Espagne sur une rencontre. Disons simplement que de toutes les équipes que la Gaule souhaitait voir affronter Scariolo en finale, la Serbie remportait la majorité des suffrages. L’heure est donc venue d’aborder chaque scénario avec son lot de conséquences, afin de ne pas décéder devant une potentielle complète oeuf-jambon-fromage…

L’Espagne gagne et la France gagne

Pas le meilleur des scénarios envisageables, mais pas la pire des insultes non plus. Si la simple vision de Rudy Fernandez brandissant son trophée à quelques kilomètres de chez nous provoque des nausées immédiates, celle d’une équipe de France réussissant à se regrouper pour un dernier bel effort devant son public a de quoi donner le sourire. Face à une Serbie qui a clairement déconné contre la défense lituanienne en demi-finale, l’EDF pourrait se refaire une santé et du coup terminer sur le podium sous un vacarme d’applaudissements. Tony se rattrape, Boris se bouge, Vincent fait les bonnes rotations et tout le monde rentre ses lancers : la demi-finale du Mondial 2014 et le match de jeudi sont apaisés par cette victoire jouée au coeur et aux tripes, le bouquin de la compétition qui aurait pu brûler depuis deux jours trouve un point d’exclamation finalement assez joyeux. Oui, Pau Gasol célèbre avec ses copains en France et ça fait mal au rectum, mais quand on tape la Grèce puis l’EDF puis la Lituanie on ne peut que s’incliner. Nouveau podium pour l’EDF, on repart avec la banane. Violence des dégâts : 30%

L’Espagne perd et la France gagne

Celui-là, c’est peu dire si on le signe tout de suite : on vend même nos mères afin que cela se produise. Après avoir proposé une des plus belles performances de sa carrière en demi, Pau Gasol redevient enfin un être humain et bute sur une défense lituanienne encore plus physique. Les cris sont toujours aussi stridents mais les arbitres ne bronchent pas, puisque l’intéressé a eu 257 lancers face à la France. L’Espagne cafouille son basket et le public jaune et vert continue sa domination dans le love game, les audiences sont presque plus fortes pour la grande finale que pour la petite. Sachant qu’on leur a brisé le coeur en 2013 (finale) et en 2014 (petite finale), les copains de Kalientis méritent de triompher pendant que Sergo Rodriguez enlève ses tongs. Un peu plus tôt, la Serbie est écartée de justesse et la médaille de bronze est dédicacée à tous ceux qui sont allés au boulot sans se pendre vendredi. On a du mal à y croire, mais ce scénario-là est bien envisageable. Il faut simplement que tout le monde fasse son boulot, que ce soit les Français comme les arbitres les Lituaniens. Violence des dégâts : 0%

L’Espagne perd et la France perd

On appellera ça le scénario 100% cheh. Battus par des Serbes bien énervés puisqu’ils roulaient sur la compétition avant de déjouer totalement contre la Lituanie, les fans de l’EDF se barbouillent la gueule de peinture jaune et verte entre 16h et 18h, tout en apprenant l’hymne lituanien. Pierre-Mauroy est donc à 90% derrière le squad de Kazlauskas, car la défaite française ne peut être suivie par un succès espagnol. C’est comme ça. On est donc cramponnés à nos sièges en espérant que Nikola Mirotic ne prenne pas feu, sachant que Boris a encore une fois été remarquable en défense sur les feintes serbes : 38 points pour Bjelica sans transpirer, ou comment terminer sa compétition sur une énième mixtape défensive. Plus sérieusement, on s’aime et on se déteste en se voyant tout donner pour que la Roja s’incline, alors que notre propre équipe termine sur deux défaites consécutives. C’est peut-être ça, finalement, notre plus gros problème. Au lieu de pleurer sur l’arbitrage. Violence des dégâts : 60%

L’Espagne gagne et la France perd

Bon, là par contre il faudra mettre en place un système de relais exceptionnel dans les hôpitaux de chaque grande ville, car c’est plus ou moins la pire chose qui pourrait arriver dans notre histoire de fans des Bleus. Déjà que la défaite de jeudi avait collé une bonne droite dans nos gueules ainsi que dans celles des joueurs, la grosse gauche envoyée par la Serbie sera encore plus dure à soigner car elle sera suivie par la consécration espagnole. D’abord, il y a ce match pour la troisième place que l’EDF foire mentalement. Tout le monde a encore la tête dans sa demi, sauf les hommes de Djordjevic qui se sont fait fouetter bien comme il faut en début de weekend. Le score n’est même pas serré et on oublie presque que c’était la grosse teuf du basket en France pendant 6 semaines. Pas de médaille, pas de sourires et des déclarations moyennes en après-match serviront d’apéro pour l’Espagne d’un énorme… Rudy Fernandez. Quitte à enfoncer le couteau jusqu’au bout, autant y aller avec une tronçonneuse puisque l’ailier rentre le panier de la gagne et fait le tour du terrain majeur en l’air. On a carrément zappé Rio, on a carrément zappé notre basket : la définition de la déprime. Violence des dégâts : 86428468426%

On y est, c’est là, devant nous. Les quatre scénarios qui se présentent devant nous sont installés, à l’EDF d’en éliminer deux afin d’éviter le drame absolu : en remportant leur match, comme des grands, pour la médaille de bronze.

Source image : Montage TT


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