Preview des Finales : la bataille des pivots, une bonne bagarre de bestiaux à prévoir
Le 02 juin 2015 à 19:55 par Giovanni Marriette
Exit Tiago Splitter et Tim Duncan, bye-bye Chris Andersen ou Udo Haslem. Cette saison, on change de décor et par la même occasion de gabarits, puisqu’on aura droit à partir de jeudi soir à une guerre de molosses dans les raquettes, entre des mecs dégageant tout sauf la moindre touche d’esthétisme. Du gros balourd bien costaud à tous les étages et des chocs qui s’annoncent violents. On fait le point tout de suite sur la trousse de secours.
Les forces de chaque côté
Golden State : Andrew Bogut (5,3 points, 8,6 rebonds et 1,9 block) et Festus Ezeli (3,2 points et 3 rebonds), sans oublier un potentiel retour de Marreese Speights avec des minutes au poste 5, ce dernier étant out depuis le Game 3 face à Memphis. Annoncé sur le retour en fin de Finales de Conf’, le sixième homme officiel des Guerriers cette saison ne sait toujours pas s’il sera de la partie face à Cleveland, ce qui constituerait un apport non-négligeable vu la très belle saison offerte par le bonhomme (10,4 points et 4,3 rebonds). Rien de vraiment sexy donc pour le moment tant que “la Maryse” sera absente mais une paire d’intérieurs qui s’est avérée diablement complémentaire au fur et à mesure que les Playoffs avançaient et que les Warriors déglinguaient tout ce qui passait. Le premier a enfin réussi à mettre ses bobos de côté, ceux-là même qui empêchaient les Dubs de passer d’outsiders à favoris depuis plusieurs saisons. Après avoir certes souffert face à un Dwight Howard en pleine bourre en Finales de Conf’, l’Australien est attendu comme l’un des facteurs X de la série, si tant est qu’il accepte de ne prendre ne serait-ce que 3/4 shoots par match (4,4/match face aux Rockets, 2 tirs pris en 40 minutes lors des Games 4 et 5). Car pour la défense : merci, tout va bien. Libéré du poids D-12, on pourrait retrouver en Finales un Bogut agressif et avec des envies de mordre, un dernier rempart parmi les meilleurs défenseurs de la Ligue quand l’envie lui en prend et qu’il pense à cette règle qui oblige un joueur avec 6 fautes à quitter le terrain… En cas de faillite ou de fatigue de son starter, Steve Kerr pourra compter sur Festus Ezeli, l’une des révélations de ces Playoffs côté Warriors. De plus en plus investi dans le roster (et plus uniquement lors du garbage time), Festus a fait oublier le small-ball à son coach qui a préféré face aux Rockets jouer quasiment chaque minute avec un vrai poste 5. Tantôt la robustesse et les coups de vices de Bogut, tantôt la fraîcheur et l’apport plus offensif de Festus “Easy-Li”, qui ne donne d’ailleurs pas sa part au chien quand il faut envoyer quelques mandales, n’est-ce pas Tyler Hansbrough… En bref, un beau mélange que devront se coltiner les pivots de l’Ohio…
Cleveland : Timofey Mozgov pour assurer l’essentiel (9,1 points, 7,2 rebonds et 1,9 blocks) et Kendrick Perkins pour nous faire marrer ou vomir 3 minutes par match. On oublie pas non-plus Tristan Thompson qui risque de goûter aux joies du poste 5 quand le besoin s’en ressentira mais on parlera aujourd’hui uniquement des pivots de “formation” de la franchise de l’Ohio. De ceux qui jouent, donc pas d’Anderson Varejao (qui préfère les french kiss lors des temps-morts) ni Brendan Haywood qui s’est vu confirmer des talents indéniables pour couper les citrons et remplir les gourdes de ses partenaires. Pour Kendrick Perkins l’analyse sera rapide, sa présence n’est due qu’à son expérience des Finales et à un côté thug (si, si, on vous jure) qui pourra peut-être servir à des moments où les Cavs auront tout intérêt à faire sortir les fêlés de GS de leur match. Des coups vicieux donc, le seul job qui sera probablement demandé au gros Perk’ les deux prochaines semaines. Timofey aura lui un rôle autrement plus important puisqu’il est évidemment le seul véritable pivot frais et dispo pour ces Finales, en plus d’en posséder le cou le plus opulent. Considéré au même titre que ses anciens potes de New York comme l’un des picks les plus audacieux de la saison quand il a rejoint l’Ohio en cours d’exercice, le Russe donne une dimension de quasi-champion à Cleveland. Ça va au charbon en défense quitte à prendre des posters sur la tronche, ça met des brins dans tous les sens et ça met même ses shoots de temps en temps quand le mec d’en face ne le respecte pas assez. Du très très solide pour David Blatt qui n’en demandait peut-être pas tant en début de saison…
Les rencontres en saison : qui a dominé ?
Lors de la victoire des Cavs, si le Big Three de l’Ohio avait fait du sale avec 84 points marqués (…), Timofey Mozgov avait tout de même eu le temps de se fendre d’un bon petit double-double des familles (10 points, 10 rebonds). Côté Warriors, le small-ball avait été privilégié et ni Bogut ni Speights n’avaient réussi à se sortir du piège tendu par Blatt. Quand à Festus Ezeli, il avait passé ce match comme beaucoup d’autres à roupiller au bout du banc. Comme lors de la victoire des Dubs d’ailleurs, où cette fois-ci “Maryse” avait pris le meilleur sur les intérieurs adverses avec 12 points, 8 rebonds et 2 contres. Quant à l’Australopithèque, il avait été gêné une fois de plus par les fautes et n’avait inscrit que 4 petits points et pris 5 rebonds. Timofey Mozgov avait de son côté envoyé 9 points et 8 rebonds en sortant du banc ce jour-là.
Quel véritable vainqueur sur ce duel ?
Les pivots de Cleveland ont dominé de la tête et des épaules la concurrence depuis ce début de post-season. Néanmoins, Andrew Bogut et “Fesse-Tousse” paraissent plus solides que les intérieurs des Hawks et le renfort de Marreese Speights pourrait faire tourner la bagarre des costauds en faveur des Warriors. Léger doute quand même puisque David Blatt biaisera sans aucun doute tout ceci en envoyant Tristan Thompson, voire LeBron James (!) jouer le pivot de temps en temps. Léger avantage quand même aux Dubs (allez, un petit 52/48 sans Marreese) sur cette match-up des pivots si l’on ne prend en compte que les véritables joueurs à ce poste.
Et vous, plutôt Ivan Drago ou Crocodile Dundee ?
Source image : cleveland.com