Preview des Finales : la bataille des coaches, les rookies vont se chamailler !
Le 02 juin 2015 à 19:30 par Alexandre Martin
Ils sont tous les deux dans leur première année sur un banc NBA et – après des saisons régulières différentes – ils se retrouvent directement en Finales ! Voilà qui n’est pas banal, voire unique puisque c’est la première fois dans l’histoire de la Grande Ligue que deux “coaches rookies” vont s’affronter pour l’obtention de la bague.
Les cadres de chaque côté
Steve Kerr : l’entraîneur blondinet des Warriors est ce qu’on pourrait appeler un “faux coach rookie”. Il a passé 15 années (de 1988 à 2003) sur les parquets NBA où il a glané 5 titres de champion. Ensuite, il a directement bifurqué vers la Télé en devenant commentateur et analyste pour TNT. Un job qu’il a quitté entre 2007 et 2010 pour devenir le General Manager des Suns avant de revenir sur les plateaux du petit écran jusqu’en 2014. En prenant place pour la première fois sur un banc NBA en tant qu’head-coach, Steve Kerr était donc déjà très au courant du fonctionnement de la Grande Ligue, de certains pièges à éviter et il avait aussi quelques idées issues de toutes ces années passées à observer, à scruter les parquets nord-américains. Résultat : de très bons choix, une équipe qui adhère totalement à ses principes et enfile les victoires (67, record absolu pour un coach rookie). L’ami Steve aime varier entre du jeu traditionnel avec deux intérieurs et ce small ball si dévastateur. Il a su trouver les bons ajustements en Playoffs notamment en demi-finale de conférence quand les Oursons de Memphis n’ont pas voulu rendre les armes sans donner quelques coups de griffes. Kerr arrive donc en Finales avec la pression du favori mais également très en confiance et avec l’ambition de réaliser la plus grande saison jamais réussie par un coach lors de ses débuts.
David Blatt : à l’instar de son homologue des Finales, l’Israelo-américain n’est pas véritablement un coach rookie. Si sa carrière de joueur professionnel fut moins riche que celle de Kerr, du haut de ses 56 ans, Blatt traîne sur les bancs du coaching depuis 22 ans dont 6 en tant que sélectionneur de la Russie et ce, non sans amasser les trophées. Le haut niveau n’a donc pas de secret pour ce bon David. Cependant, la NBA est un environnement hostile et très concurrentiel qu’il a dû découvrir en vitesse accélérée étant donné qu’il lui a été confié une équipe avec pour unique objectif : le titre. Une équipe comprenant le meilleur joueur de la planète et quelques excellents lieutenants ou role players. L’adaptation a pris un peu plus de temps que pour Kerr, la saison a été plus chaotique car il y avait beaucoup plus de choses à mettre en place avec ce roster qui n’a cessé de se modifier durant l’été et ensuite en début d’année 2015. Mais, au final, Blatt a tenu le choc. Il a même été récemment adoubé par le roi LeBron ce qui est un signe fort de l’osmose qui règne dans le vestiaire de Cleveland actuellement.
Que peut-on retenir de ces Playoffs ?
Quand on voit les Cavaliers défendre depuis le début de ces Playoffs, il apparaît évident que Monsieur Blatt est parvenu à faire passer quelques messages… Que ce soit contre les Bulls ou contre les Hawks, LeBron et sa troupe ont vraiment élevé leur niveau en termes d’efforts défensifs. Les aides sont inspirées et toujours bien à l’heure, le rebond est bien verrouillé et la ligne à trois-points est parfaitement tenue (il y aura intérêt à ce que ça continue lors des Finales). En un mot : les Cavs jouent dur ! Et lorsqu’une équipe joue ainsi c’est parce qu’elle a les joueurs pour mais aussi parce que le coach a su trouver les bons boutons sur lesquels appuyer. D’autant plus que Blatt a dû faire sans Kevin Love à partir du deuxième tour et avec un “demi Kyrie”. En revanche, à partir de jeudi, un nouveau défi attend Blatt et ses Cavaliers : la meilleure équipe de la Ligue.
Pour Steve Kerr, cet affrontement avec les Cavs sera l’occasion de mettre à l’épreuve son coaching et ses hommes face à ce qui se fait de plus féroce et de plus dangereux actuellement sur un parquet : LeBron James. Car, depuis le début de cette campagne, les étapes ont été passées sans trop de difficultés par les hommes de la baie d’Oakland et leur entraîneur. Les Pelicans n’ont posé aucun souci en termes de coaching à Kerr, les Rockets un peu plus car il y a eu une réflexion à avoir sur le cas Harden. Kerr a choisi de placer Klay Thompson la plupart du temps sur le Barbu. Un choix assez surprenant étant donné la présence dans le roster d’un gars comme Andre Iguodala notamment mais un choix qui s’est révélé gagnant. Face aux Grizzlies, Kerr a su improviser par moment et se montrer créatif pour gêner Memphis sur le plan tactique comme quand il a décidé de positionner Andrew Bogut sur Tony Allen par exemple. Bref, nous allons assister à un duel entre deux jeunes coaches qui ont déjà une belle expérience et qui ne vont pas hésiter à tenter des “coups”, s’ils sentent que ça peut aider leurs équipes ou faire basculer un match.
Les rencontres de la saison : qui a dominé ?
Difficile de juger la match-up des coaches sur les deux rencontres de saison régulière car le contexte était à chaque fois différent. Lors du premier, les Cavs – encore en plein doute – se sont rendus à l’Oracle Arena sans LeBron James, ni Iman Shumpert qui étaient tous deux blessés. Les Warriors l’ont emporté tranquillement à domicile malgré l’absence d’Andrew Bogut que Kerr avait remplacé poste pour poste par Marreese Speights dans le 5 majeur. Lors du match retour, ce sont les Cavs qui ont largement dominé chez eux grâce à un LeBron en mode cyborg (42 points, 11 rebonds). Blatt n’a donc pas eu à forcer son talent de coach pour gagner cette rencontre. On notera que Kerr avait essayé tout d’abord Draymond Green puis Andre Iguodala sur le “King” mais sans succès.
Autre point intéressant, notamment concernant ce match retour qui est un peu plus significatif car les deux équipes étaient au complet : la défense extérieure de Cleveland – qui était alors en pleine bourre – a très bien fonctionné pour gêner les “Splash Brothers” qui ont envoyé un tout petit 10/30 ce soir-là. Voilà de quoi méditer pour Steve Kerr qui n’avait pas su trouver les bons ajustements offensifs pour une des rares fois de l’année.
Un véritable vainqueur sur ce duel ?
Steve Kerr ! Il n’a pas le choix, il doit sortir vainqueur de ce duel avec David Blatt car non seulement il a le meilleur effectif entre les mains à la base mais en plus son homologue ne dispose pas de toutes ses armes pour ces Finales. La gestion des match-ups sera bien évidemment capitale et les interrogations tactiques sont légion : comment défendre sur James ? Comment mettre à mal ces bons défenseures extérieurs que sont Matthew Dellavedova, Iman Shumpert et LeBron James ? Comment limiter l’activité de Tristan Thompson au rebond si “D-Ray” est sur LeBron James donc pas toujours là pour aider à l’intérieur ? Voici autant de questions autour desquelles l’ami Steve doit cogiter depuis une semaine. Pour David Blatt, la pression est finalement un peu moins grande car il la partage avec un certain LeBron. Le coach des Cavs va tout de même avoir quelques choix importants à faire quant à l’utilisation de sa superstar et la titularisation ou non de Tristan Thompson. Des choix qui s’avéreront décisifs à n’en pas douter !
Rendez-vous demain pour la suite de cette preview des Finales avec les ailiers-forts et les ailiers. Deux secteurs de jeu dans lesquels ces deux équipes ne manquent pas de répondant.
Source image : Source : montage/USA Today