Où bien choisir son rookie pour bien assaisonner sa saison : tops et fails des derniers lottery picks
Le 20 mai 2015 à 19:11 par Ludovic
Ca y est, c’est fait : on connait depuis hier l’ordre de la prochaine Draft NBA qui se tiendra le 25 juin prochain au Barclays Center. Du coup, on a eu envie de se replonger dans les cinq dernières années afin de savoir quels picks avaient été les plus prolifiques, et peut-être essuyer la morve qui coule du nez de chaque fan des Knicks.
Timberwolves, Lakers, 76ers, Knicks, Magic d’un côté. Karl Anthony-Towns, Jahlil Okafor, D’Angelo Russell, Justise Winslow et Emmanuel Mudiay. Cinq franchises, cinq hommes et bien un maximum de possibilités. D’autant plus que derrière, le bordel est au moins aussi énorme. Alors plutôt que de faire des plans sur la comète, exercice qu’on se réserve pour les vacances, on va revenir sur les dernières années : quels picks ont été les plus prolifiques ?
Draft 2013
Picks 1 à 5 : On commence par du très lourd. Qui a dit que le first pick était synonyme de succès ? Sans doute pas Michael Jordan et encore moins Dan Gilbert. Il y a deux ans, les Cavaliers sélectionnaient Anthony Bennett (1), et laissaient Victor Oladipo (2) filer en Floride. La suite ? Otto Porter part à Washington (3) et a un peu galéré pour ses débuts. Il semble avoir passé un cap lors des Playoffs. Par contre, les fans des Hornets pestent toujours contre la sélection de Cody Zeller (4). Alex Len (5) semble prometteur à Phoenix.
Picks 6 à 10 : Nerlens Noel (6), blessé en 2013/2014 avait été déçu de descendre aussi bas. Il a fait une bonne première saison cette année et son potentiel défensif semble intéressant. Difficile de situer précisément le potentiel des quatre choix suivants (Ben McLemore, Kentavious Caldwell-Pope, Trey Burke et C.J. McCollum) qui semblent pouvoir devenir de bons joueurs de rotation.
Picks 11 à 14 : le Rookie of the year est là ! Michael Carter-Williams (11), choisi par les 76ers et depuis bazardé à Milwaukee, n’a peut-être pas le plus gros potentiel de la cuvée, mais il est solide. On peut en dire de même pour Steven Adams (12) et Kelly Olynyk (13), deux autres bons picks. Shabazz Muhammad (14) semble avoir été un peu surestimé.
Draft 2012
Picks 1 à 5 : Attention, Hall of Famer en vue ! Cette saison là, Anthony Davis (1) ne sera pas élu Rookie of the Year. Nul ne doute que le bonhomme devrait un jour dominer la ligue. On n’en dira pas autant de Bradley Beal (3), mais Washington a mis la main sur un potentiel All Star. Le reste ? Thomas Robinson (5) est un vrai fail, et on se demande s’il arrivera à faire un jour son trou, Dion Waiters (4) a du jeu mais le QI d’un mammifère en rut, et Michael Kidd-Gilchrist (2) n’aura jamais de tir extérieur, à moins de manger beaucoup de Kinder surprises.
Picks 6 à 10 : En 2012, après les Hornets, les grands gagnants se trouvent sur les picks 6 à 10. Car Damian Lillard (6), c’est quand même du lourd, non ? Rajoutez à ça Harrison Barnes (7), titulaire dans ce qui semble être la meilleure équipe de la ligue, un Terrence Ross (8) peu régulier mais prometteur, un pivot monstrueux avec Andre Drummond (9) et un fils à papa qui semble prendre du niveau en la personne d’Austin Rivers (10).
Picks 11 à 14 : Bon, là, on retombe dans du milieu de gamme. Meyers Leonard (11), Jeremy Lamb (12), Kendall Marshall (13) et John Henson (14) ne sont pas horribles, mais sont loin d’un possible poste de titulaire régulier dans une équipe prétendante au titre. Une honte, alors qu’on sait que Robert Sacre était encore disponible.
Draft 2011
Picks 1 à 5 : Kyrie Irving (1) et Jonas Valanciunas (5) ont été les meilleurs picks, sans conteste. Ensuite ? Derrick Williams (2) a disparu du côté de Sacramento, Enes Kanter (3) s’est fait dégager d’Utah par un Frenchie. Tristan Thompson (4), raillé lors du premier soir avec la casquette des Cavs sur la tête, s’avère finalement être un très solide joueur et un rebondeur exceptionnel.
Picks 6 à 10 : 2/5, c’est déjà pas si mal. Si Jan Vesely (6) et Jimmer Fredette (10) ont presque disparu de la circulation, Bismack Byombo (7) est simplement un joueur de rotation. Kemba Walker (9) et Brandon Knight (8), s’ils ne sont pas des stars, sont les visages des Hornets et des Suns.
Picks 11 à 14 : Le steal de ces lottery picks est sans aucun doute Klay Thompson (11), All-Star et médaillé d’or olympique. Alec Burks (12) est logiquement titulaire à Utah lorsqu’il n’est pas blessé, et Markieff Morris (13) est titulaire aux Suns, tandis que son frère Marcus (14) est un remplaçant très solide. Comme quoi, pas forcément besoin de choisir en premier pour assurer un bel avenir à sa franchise. Ah, juste en passant : les choix 15 (Kawhi Leonard) 16 (Nikola Vucevic) et 17 (Iman Shumpert) étaient pas mal non plus.
Draft 2010
Picks 1 à 5 : Du lourd et du fail. John Wall (1) et DeMarcus Cousins (5) font aujourd’hui partie du top de la ligue. Difficile d’en dire autant d’Evan Turner (2) qui se refait malgré tout une santé à Boston et de Wesley Johnson (4), disparu en Californie. Derrick Favors (3), sans être sous les spotlights, fait le boulot à Utah.
Picks 6 à 10 : Bon, on ne taillera pas le choix d’Ekpe Udoh (6) par les Warriors, mais quand même : quand on a la possibilité de prendre Greg Monroe (7), Gordon Hayward ou surtout Paul George (10), c’est triste. De son côté, Al-Farouq Aminu (8) est devenu un bon role player dans le Texas.
Picks 11 à 14 : Eric Bledsoe ne sera choisi à la 18ème place, derrière Cole Aldrich (11), Xavier Henry (12), Ed Davis (13) et Patrick Patterson. Difficile de s’en sortir tous les ans avec un steal après le top 10.
Draft 2009
Picks 1 à 5 : La plus grosse Draft de ces dernières années. Blake Griffin (1), que dire de plus ? Ah, oui, James Harden (3). Deux franchise players dans ce top 5 et candidats certains aux prochains trophées de MVP. Bon, on a aussi le vainqueur du trophée “pick improbable” avec Hasheem Thabeet (2), ses 221 centimètres, et son passeport Tanzanien. Tyreke Evans (4) et Ricky Rubio (5) sont de solides titulaires, mais il y avait sans doute mieux à faire.
Picks 6 à 10 : D’ailleurs, les Wolves récidivent avec le poste de meneur en choisissant Jonny Flynn (6) avant un certain Stephen Curry (7). Jonny qui ? Oui, bon, passons. Jordan Hill (8) est aujourd’hui titulaire à Los Angeles. Plus pour longtemps, me siffle-t’on dans l’oreillette. Suivront un All Star avec DeMar DeRozan (9) et un potentiel qui ne deviendra sans doute jamais leader d’une franchise qui gagne, Brandon Jennings (10), malgré une hype certaine. Là encore, un MVP et un All Star, c’est plus que solide, et ça rivalise presque avec le top 5.
Picks 11 à 14 : Bon, on la fait vraiment ? Ok, mais rapide : rien à dire cette fois ci. Terrence Williams (11) a disparu de la circulation, Gerald Henderson (12) est titulaire mais ne cassera jamais trois pattes à un canard boiteux, Tyler Hansbrough (13) a l’air honnête, et Earl Clark (14)… bref, passons. Quelques picks plus loin, les 76ers choisiront Jrue Holiday (17), Jeff Teague (19). Taj Gibson (26) et DeMarre Carroll (27) qui a mis du temps à faire son trou mais est aujourd’hui titulaire d’une équipe en Finale de Conférence.
Alors c’est bien beau tout ça, mais on en retient quoi ?
Et bien… rien. Enfin si, attendez, on enfile notre costume de Captain Obvious pour vous le dire : une loterie, si elle est un beau coup de pouce, ne peut à elle seule bouleverser l’avenir d’une franchise. Il n’empêche : 4 fois sur 5, le 1st pick est ou devrait devenir une figure marquante de la ligue. Il est rare de voir des membres du top 5 se planter au point de se demander si leur avenir se trouve toujours dans la Grande Ligue, mais la probabilité existe, on a pu le voir avec Hasheem Thabeet et Thomas Robinson.
Une fois le top 5 passé, les GMs voient souvent leurs choix facilités entre les picks 6 à 10, et en général, ça a l’air de bien payer. Enfin, des coups sont toujours possibles jusqu’au quinzième choix et l’émergence des joueurs pris entre la moitié et la fin du premier tour de la Draft 2009 le prouve : bonne cuvée + scouting aguerri = une franchise susceptible de recevoir un sacré boost. Alors certes, cette année, Towns, Okafor, Winslow, Mudiay et Russell semblent, selon la hype, au dessus du lot. Mais on prend le pari qu’en 2020, quelques joueurs moins considérés donneront quelques regrets aux GMs soumis à leurs présidents ou trop absorbés par les dernières mixtapes.
Du coup, fans des Knicks, respirez. Il n’est pas impossible qu’en récupérant le quatrième choix, Phil Jackson vous sorte un joueur qui dans quelques années aura un pass annuel pour le All-Star Game. Et finalement, la loterie 2015 vous semblera n’être rien de mieux qu’un mauvais souvenir.
Source image : Bleacher Report