Bilan de saison 2015, version Nets : le fric c’est chic mais sans âme c’est triste

Le 06 mai 2015 à 14:41 par Alexandre Martin

Comme l’année dernière, les Nets avaient la plus grosse masse salariale de la ligue cette saison (plus de 93 millions). Comme l’année dernière, les stars grassement payées de Brooklyn ont déçu en saison régulière. Puis, ils se sont fait sortir au premier tour de Playoffs par une équipe beaucoup moins garnie en individualités mais qui joue réellement au basket. En clair, entre rumeurs insistantes concernant l’éventuelle vente de la franchise et un jeu mou et sans saveur, les pensionnaires du Barclays Center ont vécu une saison bien morose. Bilan. 

Ce que TrashTalk avait annoncé

Avec l’arrivée de Lionel Hollins – coach reconnu et expérimenté -, le retour de blessure de Brook Lopez enfin en pleine forme et des Deron Williams ou autre Joe Johnson toujours présents et possiblement capables de tirer cers le haut l’équipe, nous voyions bien les Nets se positionner en haut de la Division Atlantique avec 49 victoires (ici). Inutile de préciser que nos amis de Brooklyn nous ont encore bien surpris sur cet exercice 2014/2015. Et pas dans le bon sens…

Ce qui s’est passé

Après deux premiers mois honorables sans être non plus incroyables (16 victoires pour 16 défaites début janvier), les Nets vont petit à petit baisser de pied avec par exemple un grosse série de matches perdus courant  janvier (7 d’affilée) puis un autre enchaînement de 4 défaites plus tard et les protégés de Mikhail Prokhorov ont terminé le mois avec 3 petites victoires pour 12 défaites. Février fut morose et mars démarra par 5 rencontres laissées à l’adversaire que la série de 6 victoires à cheval sur fin mars et début avril n’effacera pas vraiment. Bref, Lionel Hollins a eu beau se donner et tenter tout ce qui était en son pouvoir, les Nets n’ont pas décollé. Car oui, le nouveau coach de Brooklyn a tout essayé. Il a fait de nombreuses déclarations dans les médias afin de piquer au vif son équipe et notamment ses joueurs stars comme Deron Williams et Brook Lopez. Il les a même relégués sur le banc (surtout D-Will) afin de donner une autre allure et un esprit plus combatif à son 5 majeur. Nous rappelons ici que Deron Williams a gagné presque 20 millions de dollars cette saison pendant que Brook Lopez encaissait 16 millions. Sans oublier Mister Joe Johnson qui lui aura vu la modique somme de 23 millions tomber sur son Livret A. Au moment de la trade deadline, Brooklyn a échangé Kevin Garnett contre Thaddeus Young qui a apporté son peps habituel mais sans vraiment fondamentalement changer les choses et les Nets finiront leur saison avec 38 victoires pour 44 défaites en 8ème position de la conférence Est. En Playoffs, Lionel Hollins et sa troupe ont résisté comme ils ont pu au collectif léché des Faucons venus d’Atlanta mais ils n’ont pu faire mieux que deux victoires et sont sortis, sans surprise, dès le premier tour sans avoir donné – à quelque moment que ce soit – l’impression de pouvoir ou de vouloir faire mieux…

L’image de la saison

Lionel Hollins

“Mais qu’est-ce que je fous là moi ??” Courage Lionel… (Image : AP/Gerald Herbert)

On ne l’attendait pas, il a cartonné : Jarrett Jack

Nouvel arrivant l’été dernier, Jarrett Jack avait été recruté pour être le back-up de Deron Williams. Il a fait bien plus que ça ! 28 minutes de temps de jeu moyen pour plus de 12 points, presque 5 caviars et 3 rebonds. Des statistiques quasiment équivalentes à celle de D-Will auxquelles ce bon Jarrett a ajouté quelques tirs bien clutch. Lionel Hollins a bien évidemment apprécié et il a fait de ce joueur son sixième homme attitré à qui il n’hésite pas à donner la balle dans les fins de match tendues. Jack a trouvé sa place à Brooklyn !

On l’attendait au taquet, il a abusé : Deron Williams

On croyait que D-Will avait fait la pire saison de sa carrière l’an dernier mais en fait, il nous réservait le “meilleur” pour cet exercice 2014/2015. Seulement 13 points par match pour le meneur avec un pourcentage au tir en chute libre (38%), à peine plus de 6 passes décisives par rencontre et une envie digne de celle d’un chat confortablement installé sur un coussin douillet au fond du canapé… Le Williams du Jazz, ce joueur indéfendable – gros scoreur et altruiste  – a disparu c’est un fait mais, vu le prix auquel il est payé aujourd’hui, il serait de bon ton qu’il se montre un peu plus concerné par ce qui se passe dans son équipe. Un gros match par an, ça ne suffit pas Deron !

La vidéo de la saison

Ces messieurs les Nets devraient prendre exemple sur les Brooklynettes : énergie, coordination, qualités athlétiques et sens du collectif…

Ce qui va bientôt se passer

Lionel Hollins a signé pour 4 ans à raison de 5 millions par an. Ce coach – qui a emmené Memphis en finale de conférence en 2012 – ne va donc pas s’en aller comme ça et va tenter de changer les choses au sein de cette franchise des Nets dont le propriétaire Prokhorov a toujours dit que son objectif est une bague de champion. Un objectif qui semble évidemment bien lointain aujourd’hui. D’autant plus qu’Hollins ne pourra pas vraiment influer sur une “reconstruction” avant l’été 2016 car avant il faudra encore supporter les indécents salaires de Joe Johnson et Deron Williams. Le cas Brook Lopez – qui semble avoir regagné en estime dans la tête de son entraîneur – est moins clair car il n’est pas sûr que le pivot de 27 ans reste chez les Nets étant donné que la dernière année de son contrat est soumise à une player option. Perdre Lopez et se garder Joe Jo et D-Will, voici une perspective qui n’enchante certainement pas Hollins mais il va devoir faire avec et façonner – avec l’aide de Billy King – son roster autour des ces joueurs aux rendements moyens voire pitoyables par rapport à leurs salaires. A moins d’un trade surprise, la saison 2015/2016 devrait ressembler aux deux dernières du côté de Brooklyn…  

Source image : Robert Sabo/New York Daily News


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