Loin de la hype, Washington avance tranquillement et passe de proie facile à outsider crédible
Le 28 avr. 2015 à 15:06 par Giovanni Marriette
Le premier tour a donc été une formalité pour les hommes de Randy Wittman. Face à une équipe de Toronto complètement passée à côté de sa série, les Wizards n’ont pas perdu de temps et peuvent désormais attendre sereinement le second tour en regardant Deron Williams faire les montagnes russes entre Brooklyn et la Georgie. Et si la grande partie des observateurs s’écharpent pour savoir qui de Cleveland ou Chicago sortira vainqueur du bracket à l’Est, c’est bien de Washington que pourrait venir la grosse surprise de ces Playoffs.
Sweep face à une équipe de D-League mais sweep quand même
+7 pour commencer, +11 pour confirmer, +7 et +31 pour fermer le couvercle. Une série gérée de main de maître par les Wizards, sortis indemnes d’une prolongation dans le Game 1 pour ensuite ne plus jamais être inquiétés au cours de la série. On pourrait pointer sans sourciller la faiblesse de l’adversaire mais il faut avant tout rendre à Cesar ce qui lui appartient. A savoir un roster diablement équilibré et des rotations intelligentes de la part de Wittman, qui s’il ne bénéficie malheureusement pas du playbook le plus abouti de la ligue, a au moins la chance de pouvoir compter sur des mecs talentueux pour faire oublier ses incompétences passagères… On a ainsi vu une connexion John Wall / Marcin Gortat se régaler sur pick’n’roll pendant que Bradley Beal, Otto Porter et même ce vieux sherpeï de Drew Gooden profitaient des espaces et s’amusaient en balançant les grenades du parking. Une exécution fluide et sans fioritures, bien aidée il est vrai par la passivité de la défense des Raptors, mais regardez-donc Lou Amundson et Alexei Shved à l’oeuvre et vous comprendrez que ce genre de perfection n’est pas donnée à tout le monde.
Aucun doute, la performance des joueurs de la capitale n’est en rien biaisée par le faible niveau de l’opposition. Sur les lignes arrières, John Wall a tout simplement prouvé qu’il était capable d’être l’un des 3 meilleurs meneurs de la ligue quand il le décidait (premier joueur depuis Steve Nash en 2006 à aligner 15 passes lors de deux matches de Playoffs consécutifs) et Bradley Beal est revenu à son meilleur niveau après avoir raté les 20 premiers matches de la saison. Dans les ailes, Paul Pierce is still The Truth et Otto Porter a laissé loin derrière lui sa “air defense Shaqtinesque” pour prouver à tous qu’il était l’un des joueurs les plus importants du groupe, et ce des deux côtés du terrain. A l’intérieur tout est toujours aussi solide puisque Marcin Gortat et Nene représentent une menace offensive non négligeable en plus d’être une belle bande de thugs en défense, à défaut néanmoins d’en maîtriser tous les fondamentaux.
Petit bémol cependant au niveau du fond du banc puisque la rotation de Wittman s’annonce limitée, Randy ayant apparemment fait le choix de s’appuyer sur une rotation de 7/8 joueurs, Kris Humphries (passé sentimental trouble), Rasual Butler (prénom moche) et Kevin Seraphin (préparation de l’Euro) ayant ainsi vu leurs minutes se réduire de façon drastique.
Les stats des Sorciers sur les quatre fessées du premier tour :
Quel(s) adversaire(s) pour la suite , et surtout dans quel état ?
Avec cette série aussi bien ficelée qu’un bon rôti, les Wizards vont donc pouvoir attendre quelques jours avant de repartir au combat. Car si les Hawks, forts d’une saison exceptionnelle, se présentaient en bourreaux tout désignés pour d’apathiques Nets, la léthargie des Faucons couplée à un net regain d’envie du côté de Brooklyn redistribue les cartes et laisse pour le coup quelques soirées supplémentaires de repos à leur futur adversaire. Il va sans dire qu’un upset légendaire de Deron Williams et son crew ferait évidemment les affaires de Washington, d’autant plus que les rencontres entre les deux franchises durant la saison régulière ont donné lieu à une égalité parfaite alors qu’à contrario, les Hawks l’ont emporté trois fois sur quatre face aux Sorciers. Dans l’autre partie du tableau ? La match-up idéale pourrait bien venir de l’Illinois puisque Bulls et Wizards se connaissent bien et que les Taureaux sont un adversaire que les Wiz’ ont souvent malmené dans un passé proche (2 victoires et 2 défaites cette saison + les derniers Playoffs qui avaient vu Nene and co. faire de la chair à pâté de Bulls fatigués).
La fatigue parlons-en. Alors que nos copains sirotent actuellement tranquillement un bon sirop d’érable à la gloire de Kyle Lowry, Nets, Bulls, Bucks et Hawks se castagnent pour s’en sortir, avec le risque de débarquer pas vraiment frais en demi-finales de Conf’, au contraire des Wizards qui eux auront eu tout le temps de récupérer. Idem en cas de qualification pour la finale de Conf’, le duel entre Bulls et Cavs s’annonçant épique depuis déjà plusieurs semaines à tel point que les organismes risquent d’arriver bien éprouvés au moment d’attaquer la dernière marche avant la Finale NBA. C’est le moment d’en profiter messieurs…
On récapitule pour les cerveaux à la Nick Young : une victoire rapide au premier tour pour éviter de trop se fatiguer et pour avoir le temps de voir arriver la prochaine proie dans la lunette du fusil, un collectif huilé et en place pile poil à la bonne période et des confrontations potentiellement avantageuses pour la suite de la compétition. On pose la question une seule fois, et on ne la reposera que dans une dizaine de jours : et si Washington était la grosse surprise de ces Playoffs ?
source : espn / bartstoolsports.com