LeBron James privé d’un des membres du “Big Three” en Playoffs : ça ne vous rappelle rien ?

Le 28 avr. 2015 à 14:51 par Nicolas Meichel

On dit souvent que l’histoire n’est qu’un éternel recommencement. Et si LeBron James en doutait, il en a désormais la confirmation. Privés de Kevin Love qui a été victime d’une dislocation de l’épaule contre Boston , le “King” et son équipe vont devoir jouer sans l’un des membres du “Big Three” durant la totalité d’un tour de Playoffs. Ça ne vous rappelle pas 2012 tout ça ?

C’était il y a quasiment trois ans. Nous sommes le 13 mai 2012, et le Miami Heat affronte les Indiana Pacers lors du Game 1 des demi-finales de Conférence. Grands favoris dans cette série, les coéquipiers de LeBron James vont subir un gros coup dur d’entrée avec la blessure de Chris Bosh, touché aux abdominaux. Forfait pendant pratiquement un mois, l’intérieur floridien ratera donc tout le reste du second tour ainsi qu’une bonne partie des finales de Conférence contre Boston. Aujourd’hui, LeBron est dans une situation étrangement similaire (karma ? illuminati ?) avec ses Cavaliers, puisque ces derniers viennent de perdre Kevin Love pour une durée de plusieurs semaines. Cela tombe évidemment très mal étant donné que nous sommes au cœur des Playoffs et que toute absence peut coûter très cher.

Les deux situations se ressemblent donc beaucoup, d’autant plus que Kevin Love est un peu dans la même situation que Chris Bosh trois années plus tôt. En effet, comme ce dernier, l’intérieur de Cleveland possède un rôle bien plus réduit depuis qu’il évolue dans un “Big Three”. A Miami, Bosh a souvent été mis en retrait derrière LeBron James et Dwyane Wade, et aujourd’hui c’est Love qui est dans cette position avec le “King” et Kyrie Irving. Souvent critiqués, les deux sont passés par des hauts et des bas avec leur nouvelle équipe et leur intégration dans cette dernière a mis du temps. Mais que ce soit Chris en 2012 ou Kevin aujourd’hui, ils sont tous les deux essentiels pour remporter un titre. L’un comme l’autre, ils sont capables d’écarter le jeu et d’étirer les défenses pour permettre à James et Wade/Irving d’attaquer le panier plus facilement. L’un comme l’autre, ils offrent une solution en pick & pop et peuvent profiter du manque de mobilité des intérieurs adverses. Chacun apporte donc une option offensive en plus et surtout une nouvelle dimension en attaque. Alors pour tous ceux qui pensent que la blessure de Love ne va pas vraiment affecter Cleveland, il vaudrait mieux revoir ce jugement, surtout que les Cavaliers ont de bonnes chances de rencontrer les Bulls au prochain tour (eux qui mènent actuellement 3-2 contre Milwaukee). A l’image d’Indiana en 2012, Chicago est une équipe qui possède une grosse raquette avec de la taille et une défense relativement solide (quoi que cette année…). Kevin Love aurait donc été très important dans cette série, puisque sa capacité à éloigner Pau Gasol et Joakim Noah de la raquette aurait grandement profité à LeBron et “Uncle Drew”. Sans lui, le jeu offensif de l’équipe de David Blatt risque de manquer de mouvement en s’appuyant trop sur les exploits individuels de ses deux stars. C’est d’ailleurs ce qui s’était passé avec le Heat contre les Pacers, où les performances incroyables de James et D-Wade avaient réussi à masquer les lacunes de Miami. Les Floridiens avaient eu un mal fou à se débarrasser d’Indiana et il a fallu un “King” complètement possédé associé à un Wade en mode “Flash” pour remporter cette série en six matches.

Alors, quels ajustements peut effectuer Cleveland pour le second tour des Playoffs ? Pour compenser l’absence de Bosh à l’époque, Miami avait progressivement décidé d’abandonner un starting lineup que l’on pourrait qualifier de traditionnel (avec un vrai ailier-fort et un vrai pivot) dans le but de jouer small ball. En effet, Shane Battier était passé titulaire au poste 4, obligeant l’intérieur des Pacers David West à s’écarter. C’est peut-être l’une des solutions à envisager pour Cleveland aujourd’hui, ce qui permettrait à LeBron James et Kyrie Irving de jouer comme ils aiment le faire. Avec James Jones, Mike Miller voire Shawn Marion, les alternatives ne sont pas géniales mais sur quelques séquences, ça peut s’avérer efficace. Cependant, cela risque d’être une vraie boucherie aux rebonds et David Blatt n’aura pas d’autres choix que de faire jouer James en poste 4, comme il l’a fait parfois sous les couleurs de Miami. L’autre solution, c’est de remplacer Love poste pour poste par Tristan Thompson. Ce dernier est un véritable gobeur de rebonds, un bien meilleur défenseur que l’ami Kevin et un combattant sous les paniers. Sa présence sera très importante face à la raquette de Chicago et il serait peut-être plus judicieux de le faire jouer d’entrée. Alors évidemment, il ne représente pas vraiment une grosse menace offensive et n’ouvre aucun espace pour ses partenaires mais sa capacité à donner des secondes chances à son équipe peut faire la différence. Problème, la rotation se retrouve tout à coup raccourcie, d’autant plus que la suspension de J.R. Smith (encore un shooteur extérieur de moins) pour deux rencontres n’arrange évidemment pas les choses. Si Thompson est dans le cinq ainsi qu’Iman Shumpert pour remplacer “Gérard”, le banc des Cavs devient très vite limité et ça peut leur faire mal, en particulier face à une équipe de Chicago qui possède l’une des meilleurs second unit de la ligue.

A la manière d’Erik Spoelstra il y a trois ans, David Blatt devra trouver les bonnes solutions pour compenser au mieux ce coup dur. Mais avec un LeBron James toujours au top et capable de passer en mode machine de guerre à tout moment, ça devrait pouvoir le faire. En 2012, le “King” avait passé la vitesse supérieure pour détruire les Pacers en tournant à 30 points, 11 rebonds et 6 assists de moyenne sur la série. Alors les Taureaux (ou les Daims), ne criez pas victoire trop rapidement…

Source image : montage TrashTalk


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