On a retrouvé Smush Parker : des Lakers à Oulan-Bator, direction la Mongolie !
Le 22 avr. 2015 à 13:33 par Bastien Fontanieu
Il avait marqué de nombreux fans de Los Angeles lors de l’époque post-Shaq, le voici désormais en paix à l’autre bout du monde : Smush Parker vit actuellement en Mongolie, l’esprit tranquille mais la motivation intacte.
Lakers, Cavs, Clippers, Pistons, Heat et Suns. Six franchises, six tentatives d’intégration en NBA mais hélas pas assez pour continuer sa carrière chez l’Oncle Sam, comme cela arrive pour de nombreux talents dont les opportunités ou capacités sont des fois trop courtes. Certains pourraient se morfondre et mal terminer, comme Mike Sweetney qu’on a vu traîner du côté de Porto Rico avant de se faire virer tel un malpropre, mais Smush ne voulait rien de tout ça. Le natif du Queens voulait trouver sa voie, celle qui pouvait le rendre heureux et épanoui sans étouffer un rêve d’enfance, celui de devenir champion, un jour. Quelle que soit la ligue ! C’est en Mongolie qu’il a décidé d’aller, pour jouer sous les couleurs des Faucons de Mon-Altius Madimos, de janvier à avril. Une interview est donc apparue sur le site Gogo Mongolia, dans laquelle l’intéressé parle de sa nouvelle vie. Une aventure avec un nouveau look, un nouvel état d’esprit, mais toujours la même envie.
GG : Pourquoi avez-vous choisi d’aller en Mongolie ?
SP : J’ai choisi la Mongolie car je n’y suis jamais allé par le passé. Je voulais jouer dans des régions où je n’ai pas encore été, je voulais découvrir quelque chose de nouveau, rencontrer de nouvelles personnes et découvrir une nouvelle culture, une nouvelle vie. Des équipes mongoles ont contacté mon agent et ont demandé si je voulais jouer pour eux, c’est ainsi que la Mongolie et moi nous sommes rencontrés.
Quelles ont été vos premières impressions une fois arrivé sur place ?
Ma première impression, il faisait froid et il y avait beaucoup de neige ! Mais j’étais très excité car j’étais dans un nouvel environnement et je découvrais quelque chose de nouveau. J’étais impatient, je prenais beaucoup de photos.
Donc vous êtes arrivé pendant le Nouvel An Lunaire ?
Tout à fait, c’était d’ailleurs une superbe expérience de pouvoir vivre cet événement en Mongolie. Mon voisin m’a invité chez lui, ses parents étaient habillés dans des costumes traditionnels et il y avait beaucoup de nourriture sur la table. Des proches et des enfants étaient aussi là, c’était très sympa.
Combien de familles avez-vous rencontré durant le Nouvel An Lunaire ?
Juste celle de mon voisin.
Une des traditions consiste à donner des cadeaux aux visiteurs pendant cette période, qu’avez-vous reçu de votre voisin ?
La mère de mon voisin m’a donné un sac avec des gants en cuir, ainsi que des magazines sur la Mongolie.
Quelle était la chose la plus difficile ou excitante lorsque vous jouiez dans la ligue mongole ?
Le plus dur c’était la barrière au niveau des langues, car je ne parle pas le mongole. La communication avec les coaches, les coéquipiers et les fans, c’était pas facile. Le moment le plus excitant fût probablement quand j’ai participé au ‘All Star’ weekend. De nombreux fans sont venus pour nous soutenir et ils ont pris plein de photos.
Que diriez-vous à la jeunesse de Mongolie, ceux qui souhaitent devenir basketteurs par exemple ?
S’ils veulent devenir bons, je leur suggérerai de se concentrer sur les petites choses, les techniques liées au basket. La plupart ne prennent pas le temps de développer leur technique.
Comment était-ce, de jouer pour les Faucons de Mon-Altius Madimos ?
Comme évoqué précédemment, le plus gros problème était au niveau du langage. Mais c’était fun, même si on a perdu au premier tour. En tant que joueur, je voulais que mon équipe accède au second tour et pour devenir champion. Cependant, j’ai pu aider mes plus jeunes coéquipiers à devenir de meilleurs basketteurs, notamment car je suis plus âgé, j’ai joué en NBA et ai beaucoup voyagé.
Sanchir (Tungalag) est un des trois meilleurs jeunes joueurs d’Asie, comment était-ce de jouer avec lui ?
C’était très intéressant. Cela m’a rappelé mes années avec Kobe, il adore tirer et aime scorer comme Kobe donc c’était comme un déjà-vu en jouant à ses côtés.
En tant que basketteur professionnel, comment jugez-vous le niveau des joueurs mongoles ? Quels sont leurs avantages ?
Le plus grand avantage des basketteurs mongoles est qu’il sont très jeunes donc ils grandissent très vite, les joueurs deviennent de plus en plus fort et de plus en plus nombreux. Avec un peu de temps je pense que la Mongolie peut vraiment tenir au niveau mondial, ils peuvent déjà se mesurer face aux autres équipes et nations d’Asie. Il y a de nombreux talents ici, avec un fort potentiel à exploiter.
Et qu’en est-il de leurs désavantages ?
Le désavantage principal, c’est que c’est tout neuf. Les joueurs doivent voyager davantage afin d’obtenir les influences extérieures. Pour donner un exemple, j’ai joué en Chine pendant deux ans, et tous les étés les coaches étaient envoyés aux Etats-Unis afin d’étudier la vision américaine du jeu. Ensuite ils revenaient pendant la saison, et ils transmettaient aux joueurs ce qu’ils ont appris là-bas. En Chine, ils recrutent même des entraîneurs ou assistants qui viennent des Etats-Unis ou d’Europe. La ligue chinoise grandit fortement car elle importe les influences de l’extérieur, la ligue mongole devrait en faire de même car il y a de quoi faire.
Des fois, il ne s’agit pas que des bling-blings et des caméras. Pour certains, la découverte de nouvelles cultures via le basket sera fondamentale, après des essais plus ou moins réussis chez l’Oncle Sam. Chaque année, ils sont plusieurs à voir les portes se refermer devant leurs rêves. Mais devant cet échec, chacun a sa façon d’aborder la suite. Chez Smush, cela passe par le voyage, les rencontres et les expériences originales.
Une belle façon de boucler la carrière du meneur de 33 ans, lui qui faisait lever le public du Staples Center il y a…10 ans.
Source : Gogo Mongolia
Source image : Gogo Mongolia
Remerciements : Georges Xouras et Guillaume Joly pour la trouvaille.