Flashback 1986 : lorsque Dieu était déguisé en Michael Jordan, auteur de 63 points face aux Celtics de Larry Bird
Le 20 avr. 2015 à 18:25 par Nicolas Meichel
C’est peut-être encore aujourd’hui la plus grande performance de l’histoire des Playoffs. En tout cas, c’est celle qui propulsa Michael Jordan dans une nouvelle dimension. Il y a 29 ans jour pour jour, MJ avait écrit une première page de sa légende en inscrivant pas moins de 63 points face aux Boston Celtics de Larry Bird. Tout simplement mythique.
Parmi les innombrables exploits réalisés par Michael Jordan durant sa carrière, ce match contre Boston restera peut-être comme son plus grand chef-d’œuvre. Nous sommes le 20 avril 1986, et les Chicago Bulls débarquent au Garden pour affronter les Celtics dans le Game 2 du premier tour des Playoffs. Les Taureaux sont très loin d’être favoris dans cette série, eux qui ont terminé à la huitième place de la Conférence Est avec seulement 30 succès pour 52 défaites. Ce faible bilan s’explique notamment par la grosse blessure de Jordan, victime d’une fracture du pied qui lui fera rater pas moins de 64 matches dans sa saison sophomore. Mais malgré ce coup dur, il est bien présent pour disputer les seconds Playoffs de sa très jeune carrière, et il en profitera pour rentrer dans la légende. Déjà…
Après avoir déjà sorti le grand jeu lors de la défaite du premier match (49 points), MJ va tout simplement réaliser l’une des performances les plus incroyables de l’histoire de la NBA, le tout à seulement 23 ans. Face à Larry Bird, Robert Parish, Kevin McHale et Cie, Mike semble bien esseulé pour pouvoir rivaliser, mais son talent et son killer instinct vont littéralement porter les Bulls tout au long de la rencontre. Inarrêtable, injouable, Jordan va marcher, ou plutôt voler au dessus de la défense des Celtics, qui est pourtant la plus efficace de la ligue cette saison-là. Que ce soit à mi-distance, dans l’attaque du panier ou sur la ligne des lancers francs, Michael est sur un nuage et Boston ne trouve aucune solution pour l’arrêter. A lui seul ou presque, il maintient Chicago dans la partie dans le but de réaliser un exploit monumental au Garden, où les Celtics ne s’étaient inclinés qu’à une seule reprise de toute l’année. Le match est donc serré de bout en bout, mais c’est bien l’équipe locale qui est devant dans le money-time. Boston mène en effet 116-114 à six secondes de la fin du temps réglementaire, et ce malgré les 52 points de Jordan. Ce dernier va alors avoir la balle de match face à Dennis Johnson, et la suite va être complètement dingue. MJ remonte le terrain, fait décoller son adversaire direct grâce à une feinte de tir, puis déclenche un trois points au buzzer. Le Garden retient son souffle, puis explose après que le ballon ait rebondi sur l’arceau. On pense alors que le match est terminé, mais un coup de sifflet plutôt tardif va sauver Jordan et les Bulls. En effet, l’arbitre sanctionne Kevin McHale qui était monté au contre sur MJ, envoyant ainsi ce dernier sur la ligne pour deux lancers francs. Quoi ? Deux lancers pour un shoot à trois points ? Eh oui, à l’époque, pour une faute sur une tentative du parking, seulement deux free throws étaient accordés. Jordan n’a donc pas le droit à l’erreur pour espérer prolonger la rencontre, et avec de la glace dans les veines, il remet Chicago et Boston à égalité. Durant la prolongation, Mike continue de porter ses Bulls qui prennent jusqu’à quatre points d’avance, mais les Celtics ne lâchent rien et reviennent au score. Le numéro 23 aura une nouvelle fois le tir de la gagne entre les mains, mais il le rate et le score reste figé à 125-125. Dans la seconde prolongation, Jordan jette ses dernières forces dans la bataille en inscrivant deux nouveaux paniers, portant son total à 63 points. Mais cruellement, cet effort herculéen restera vain, puisque Larry Bird et ses coéquipiers vont finalement prendre le dessus et l’emporter 135-131. Ces quatre points d’avance représenteront d’ailleurs la plus grande avance des Celtics durant toute la rencontre. Chicago se retrouvera donc mené 2-0 et se fera sweeper après une nouvelle défaite dans le Game 3.
Michael Jordan finira donc la rencontre avec le total irréel de 63 points (à 22/41 au tir et 19/21 aux lancers francs), battant ainsi le record d’unités en Playoffs d’Elgin Baylor (61 points), qui avait tenu 24 ans. Quant à celui de Mike, il tient toujours, presque trois décennies après. Et pour tout vous dire, il n’est pas prêt de tomber.
Le résumé du match :
La feuille de match :
Malgré la défaite, MJ avait réalisé quelque chose de rare, quelque chose d’inhumain, quelque chose que seul un Dieu aurait pu accomplir. Well, à écouter Larry Bird après le match, c’était bien Dieu qui avait joué, il était juste déguisé en Michael Jordan…