Preview de la série Houston Rockets – Dallas Mavericks : un derby assez fou pour y laisser sa barbe ?

Le 17 avr. 2015 à 21:21 par Leo

Quel combat quotidien que de concourir et de survivre dans ce Wild Wild West toujours aussi impitoyable ! Une fois encore, ça va se miner la tronche à l’Ouest et ce derby qui opposera les Rockets d’un James Harden étincelant cette année aux Mavericks d’un Dirk Nowitzki bien déterminé à réitérer l’exploit formidable de 2011 en sera une preuve supplémentaire. Petit passage par Ammu-Nation pour faire le max d’emplettes et on actionne le “mode rafale” de son 9 millimètre Parabellum flambant neuf : tout est ok ? Bah y’a plus qu’à aller au charbon !

Rockets (56-26) et Mavs (50-32) : un peu de défense peut-être ? Non, personne…?

Qu’on se le dise tout de suite : la défense, cet ingrédient inaltérablement essentiel au gain d’un titre NBA pour toute équipe ambitieuse de le décrocher, sera le mot-clef de cette série. “Logique, évident !”, nous direz-vous d’emblée… Sauf qu’en comparaison à toutes les autres séries de ce premier tour, la franchise qui saura trouver et opérer les meilleurs ajustements défensifs remportera à coup sûr ce duel envenimé entre voisins de pallier peu commodes. L’un comme l’autre cette saison, les deux antagonistes en question se sont grandement reposés sur leur artillerie lourde en attaque pour arriver à leurs fins : 105,2 points marqués par match pour les sbires de Mark Cuban (3ème attaque de la Ligue) contre 103,9 pour les Fusées choyées par Kevin McHale (6èmes dans ce registre).

Côté Dallas, quelques boîtes de Doliprane 1000 soigneusement placées par pack dans les vestiaires seront à prévoir car stopper James Harden dans son ascension frénétique vers le cercle va provoquer bien des maux de tête à Chandler Parsons et à ses potes. Devant cette incapacité à éteindre la hardeur d’ “El Barbudo” à première vue, peut-être serait-il plus judicieux pour Rick Carlisle et sa cohorte de mettre davantage en place un système adéquat qui permettrait de restreindre le plus possible l’activité de ses compagnons de route, laissant alors le Barbu le plus en vogue du Texas réaliser des performances remarquables au scoring sans qu’il ne puisse toutefois influer ou être épaulé comme il le voudrait par ses frères d’arme. En ce qui concerne les Rockets, à voir comment les roulements défensifs sur pick-and-roll et pick-and-pop vont être négociés sans oublier, d’un point de vue plus général, la bataille des bancs qui apportera d’autant plus de poids au futur vainqueur.

Les affrontements en saison régulière : 3-1 pour Houston

Pas photo sur les oppositions disputées en saison régulière : les Rockets n’ont pas fait dans la dentelle en n’hésitant pas le moins du monde à matraquer leurs rivaux quand ils en ont eu l’occaz. Or, toutes les confrontations ont connu un dénouement assez serré, la plus grande marge d’écart étant de 11 points au cours d’une rencontre remportée par les Mavericks à domicile, le 20 février dernier. Sinon, les trois autres se sont terminées par 5 unités d’écart en moyenne au profit de pensionnaires du Toyota Center qui ont souvent bénéficié des lumières scintillantes de leur franchise player de choc (24,7 points de croisière pour Harden). Ainsi, les Mavs savent qu’ils pourront toujours forcer les décisions jusque dans le money time des différents face-à-face et faire alors parler leur expérience des Playoffs dans ces moments cruciaux, joués sur le fil du rasoir. Le vécu combiné des Dirk, Tyson ou encore Monta (dommage, Jason Terry est passé chez l’ennemi…) prendrait en l’occurrence tout son sens. Bref, le suspense planera bel et bien au-dessus de tout un Etat vibrant aux cris stridents de sa population divisée pendant près de deux semaines ô combien indécises…

Le bilan de l’infirmerie

Hormis un genou quelque peu endolori pour l’ex-Rocket Chandler Parsons et un Devin Harris en délicatesse avec l’un de ses pieds, ceux-ci attendus en tenue pour le premier game de la série samedi soir, Dallas a su gérer les organismes de ses joueurs afin qu’ils soient opérationnels et affûtés pour le coup d’envoi de ces Playoffs. A l’inverse, on ne peut pas en dire autant des Rockets qui n’ont cessé de s’exaspérer toute la saison quant aux mauvais rapports médicaux envoyés depuis leur infirmerie… Plus précisément, pas de Donatas Motiejunas (douleurs récurrentes au dos) et surtout pas de Patrick Beverley (opération des ligaments du poignet gauche) pour toute la postseason ! Un intérieur altruiste et l’un des meilleurs défenseurs sur l’homme de l’effectif out… Voilà qui pèserait lourd dans la balance, pas vrai James ?

Les facteurs X de la série : Rajon Rondo et Dwight Howard

Avec l’absence prolongée de Beverley, un autre joueur à l’incidence plus que jamais escomptée va devoir se montrer décisif dans cette série : cet homme, c’est Rajon Rondo. Arrivé dans le Texas il y a quelques semaines, l’ancien chouchou du TD Garden de Boston n’a pas joui de la même adulation sous ses nouvelles couleurs. Actuellement sous les feux des critiques de plusieurs observateurs qui se plaisent à dire que son ajout dans le collectif de Carlisle ne fonctionne pas, le meneur couronné en 2008 sait que si greffe solide et stable il y a avec les Mavs, il doit le prouver dès maintenant. Pas de traînage de pieds autorisé vu son statut et encore moins le droit à l’erreur. Pour que Dallas s’impose, RR9 devra retrouver au plus vite la polyvalence qui l’a rendu unique en son genre durant plus d’une décennie dans la Conférence Est.

Autrement dit, il lui faudra redevenir imprévisible et agressif des deux côtés du terrain, précautionneux ballon en mains, omniprésent à la passe dans le but de servir ses camarades dans les meilleures dispositions, impérial dans la gestion du tempo des multiples parties à disputer, sans omettre de capter quelques rebonds offensifs sur la tête de ses adversaires, quelques interceptions en se jetant dans les travées et quelques points sur les positions ouvertes qu’il aura. Programme chargé en somme mais vital si les Mavericks ne veulent pas se faire kicker précipitamment de la course au titre. Pour des types qui veulent refaire la même qu’il y a 4 piges, ça la foutrait mal…

A l’opposé, Houston trouverait possiblement son salut dans l’activité prépondérante de son pivot dominant enfin de retour dans le cinq de départ, c’est-à-dire Dwight Howard. Auteur d’une saison maussade, le natif d’Atlanta a l’air enfin épargné par les galères physiques et les soucis extra-sportifs. Dès lors, il devra avoir à cœur de passer ses nerfs sur Tyson Chandler et la défense intérieure des Mavs. Du bon vieux trashtalking des familles saupoudrera à n’en pas douter cette opposition intéressante de la série. En un mot, dans le cas où “Superman” gagne son pugilat contre l’ancien Knick tout en évitant de dérailler psychologiquement, Josh Smith et les siens verraient leurs chances de succès considérablement augmenter.

Ces deux paramètres ne sont pas simplement une indication ; plus l’atmosphère va se faire irrespirable et plus le temps va se ralentir, leur incidence pour leur escouade respective va se révéler prééminente. On va guetter ça de très près !

Le pronostic du Rédacteur : 4-3 pour Dallas

Chose atroce que de pronostiquer sans trembler de la mâchoire une telle série avec des fous furieux pareils. En plus, c’est un derby… Autant vous dire tout de suite que, tout comme en saison régulière, ça va batailler sec à tous les matches, ça va se rentrer dedans sur les parquets, dans les tribunes, sur les réseaux sociaux mais aussi dans les bureaux décisionnaires des deux écuries où Mark Cuban et Daryl Morey vont pouvoir y aller de bon cœur, sans retenue ni pudeur. En ce qui concerne le verdict final, les Mavericks devraient ressortir vainqueurs de ce thriller palpitant qui devrait sentir la poudre jusqu’à la fin du mois d’avril. Dirk et compagnie ne comptent pas se laisser anéantir par les foudres de James Harden sans répondre à leur façon au moyen d’un jeu plus posé et plus réfléchi quand cela est nécessaire. Les Playoffs, ils en connaissent le chemin depuis belle lurette et ont déjà fait taire des avis bien tranchés sur leur sort pré-défini par le passé.  Malgré le désavantage du terrain, ce n’est pas ça qui va les empêcher de dormir la nuit ou de passer à côté de leurs devoirs à accomplir. Ils en ont vu d’autres et ont à de nombreuses reprises su renverser des situations complexes avec un roster moins talentueux que celui affiné cette année par les flèches de Monta Ellis ou encore les come-backs de Chandler, Barea et Harris. D’ailleurs, ils n’ont pas poussé les Spurs, champions en titre l’an dernier, au bord du précipice par miracle… Et vous, vous en dîtes quoi ?! Top départ des hostilités dès demain !

L’analyse par la Team TrashTalk

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Le calendrier

Game 1 : 18 avril @ Houston, 3h30

Game 2 : 21 avril @ Houston, 3h30

Game 3 : 24 avril @ Dallas, 1h

Game 4 : 26 avril @ Dallas, 3h30

Game 5 : 28 avril @ Houston, à déterminer

Game 6 : 30 avril @ Dallas, à déterminer

Game 7 : 2 Mai @ Houston, à déterminer

Source image : USA Today Sports