Bilan de saison 2015, version Knicks : merci Phil, ton plan a marché comme sur des roulettes…
Le 11 avr. 2015 à 12:01 par Leo
Ridicule, infâme, désastreuse, honteuse : tous les qualificatifs sont bons à employer afin de caractériser la saison de ces New York Knicks se retrouvant tout en bas de la Conférence Est avec le plus mauvais bilan de l’histoire de leur franchise, placardé sur la devanture prestigieuse du Madison Square Garden. Focus sur l’échec d’une première partie d’un plan en 5 ans qui commence très mal… ou pas.
Ce que TrashTalk avait annoncé :
Séduits par l’arrivée en grande pompe de l’ancien maître à penser des Bulls et des Lakers, nous pensions et étions en droit de retrouver des New-Yorkais revanchards, affamés et conquérants dès le lancement des hostilités. Avec un Carmelo Anthony reconduit dans ses fonctions de manière princière (124 millions sur 5 ans), un Derek Fisher promulgué au poste d’entraîneur, un James Dolan plus en retrait, un training camp prometteur pour se familiariser avec l’attaque en triangle et des objectifs copieusement renouvelés, les “Orange & Blue” si chers à Spike Lee nous ont rabâchés pendant tout l’été dernier qu’ils étaient maintenant disposés à ne plus refaire les mêmes erreurs que par le passé et qu’ils cultivaient déjà l’intention de se sortir de cette image moqueuse de “franchise de la loose” qui leur collait à la peau depuis un bail. Ainsi, tous les ingrédients nécessaires à leur changement idéologique semblaient être réunis dans le but que cet exercice 2014/2015 devienne le terreau préparatoire d’une réussite totale, d’une victoire impériale, annoncée pour les cinq prochaines années. En somme, au sein de cette euphorie générale, une place aux bords des Playoffs n’était pas de trop selon les dires optimistes du Zen Master, voire une qualification en postseason à la 8ème ou 7ème place pouvait même être envisageable. Naïfs que nous étions le 6 octobre 2014, on leur avait alors prédit un avenir radieux de 42 victoires pour 40 défaites. Grand mal nous en a pris…
Ce qui s’est vraiment passé :
Quelle horreur… Ou plutôt quel succès selon les versions. En effet, si les Knicks ont littéralement écœuré leurs fans par le spectacle dérisoire proposé sur les parquets, une restructuration de l’effectif et une reconstruction de fond en comble de la franchise sans titre NBA depuis plus de 40 balais est dorénavant lancée. Longtemps masquée par l’illusion de Phil Jackson à jouer sur les deux tableaux, c’est-à dire à la fois remporter des matches tout en initiant en douceur un déstockage progressif des membres du roster peu malléables quant aux nouveaux systèmes à mettre en vigueur, cette reconstruction dévoile son vrai visage dans des circonstances assez houleuses alors que tout aurait pu s’agencer dans le calme et la modestie. Or, Jax et ses soldats de plomb se sont viandés comme jamais dans la première partie de leur contrat à remplir : près d’une vingtaine de matches perdus dans les dernières secondes, un triangle mal assimilé et donc mal exécuté à chaque sortie, une combativité des débuts qui s’est transformée en impuissance au fil des purges concédées… Du coup, perdus pour perdus, les Knicks, la queue entre les jambes, ont somptueusement retourné leur veste en admettant leurs faiblesses criantes et en jouant à fond la carte du “tanking” dès le passage en 2015.
En conséquence, la sphère dirigeante a donc laissé pourrir volontairement tout ce qui se passait à proprement parler sur les parquets avec le Fish comme gardien boueux du cimetière pour se concentrer uniquement sur le boulot en coulisses qui va influencer l’avenir proche, à savoir l’été de tous les dangers, la Free Agency 2015 à ne manquer sous aucun prétexte pour la franchise la plus minable de cette saison NBA. Dans le marasme ambiant, le chantier au slogan tout trouvé “détruire pour mieux reconstruire” a pu alors être entamé avec les départs forcés d’Amar’e Stoudemire vers Dallas, de “Gérard” Smith et d’Iman Shumpert à Cleveland ainsi que la mise au vert de Melo suite au All-Star Break. En un mot, un bordel sans nom que cette année pour New-York qu’il faudra néanmoins garder en mémoire pour les fans des Knicks, rien que pour se remémorer de rester modestes et de se montrer patients, surtout lorsque l’on possède des rêve de grandeur aussi nourris. Une bonne leçon pour toi cher Phil, ça t’apprendra à abuser aussi ouvertement de la confiance que les supporters te vouent sans relâche…!
L’image de la saison :
On ne l’attendait pas, il a cartonné : Langston Galloway
Lueur d’espoir dans cette brume insipide, Galloway, meneur discret se battant cœur et âme dans les méandres de la D-League jusqu’alors, a réussi à valider son ticket dans la Grande Ligue avec un contrat garanti à la clef. Avoisinant 11,5 points, 4,3 rebonds et 3,2 passes décisives en 41 rencontres dont 37 titularisations en l’absence des cadres, le natif de Baton Rouge en Louisiane de 23 ans a su offrir un peu de baume aux cœurs des aficionados de la franchise en berne. Au-delà de ça, Langston Galloway pourrait avoir suffisamment tapé dans l’œil de sa nouvelle direction pour s’octroyer définitivement une chance de s’imposer comme troisième, voire comme second meneur back-up l’année suivante. Qui sait ? Son attitude sur le terrain, son style discret rappelle celui de son entraîneur actuel et, en le responsabilisant un peu plus encore, son profil pourrait très bien compléter une rotation professionnelle en cas de besoin. Une progression à guetter de près du côté de la Big Apple !
On l’attendait au taquet, et il a abusé : José Calderon
Saison manquée pour l’Espagnol de 33 piges qui participait à sa première session avec les Knicks. Acculé par les blessures et n’ayant pu disputer que 42 matches, José rend une carte de 9,1 points, 4,7 passes et 3 rebonds par sortie, en deçà de ce qu’on pouvait espérer de lui au début du mois de novembre. Pas non plus un 20/10 tous les soirs, mais un 13/7 n’aurait pas été de refus. De surcroît, au vu du déclin lancinant de son escouade vers les profondeurs du classement, son utilisation fut réduite et son altruisme toujours aussi prisé de gestionnaire, de métronome du tempo n’ont malheureusement pas pu être mis suffisamment à contribution. C’est dommage mais il ne faudra pas baisser les bras pour autant ; l’alchimie (s’il en est…) n’a pas fonctionné et le collectif en a grandement souffert. Inutile de rajouter ici que José Calderon est loin d’en être le seul coupable…
La vidéo de la saison, parce que c’est tout ce qu’ils méritent :
Ce qui va bientôt se passer :
Un été extrêmement chargé aux conséquences directes sur le rayonnement de la franchise tout entière attend Phil Jackson et les Knicks ! Véritable tournant du processus de reconstruction à présent révélé, cette Free Agency 2015 va sans aucun doute maintenir éveillés les habitants de Gotham City, ceux-ci toujours aussi envieux de voir leur équipe retrouver le devant de la scène au plus vite. Tout commencera cependant par la Draft en juin où le Zen Master obtiendra l’un des trois premiers choix de la nouvelle cuvée. Dans l’hypothèse de choisir en première position, les New-Yorkais auraient soit l’opportunité classique de garder leur choix n°1 (a priori le dernier vainqueur du tournoi NCAA, Jahlil Okafor) et d’en profiter immédiatement, soit de le trader contre une belle monnaie d’échange et, dès lors, de récupérer des joueurs expérimentés en contre-partie. Alors que Jax laisse planer l’incertitude avec soin dans l’attente du top départ de la cérémonie, New York ne devra pas se planter une nouvelle fois et prendre la bonne décision pour permettre à l’équipe de se montrer compétitive et sure d’elle dès la rentrée prochaine. On parle de Marc Gasol, de Greg Monroe ou encore de Tobias Harris pour venir muscler les rangs de la franchise. Entreprise peu évidente que de séduire ces poissons du circuit vu les problèmes identitaires encourus cette année, mais à NYC plus qu’ailleurs, perdre espoir n’a jamais été une option viable. A suivre comme le lait sur le feu d’ici moins de 3 mois…
Source image : TMZ