Les aventures d’un coach de merde : Brian Shaw ne fait pas vraiment le show dans les Rocheuses
Le 04 févr. 2015 à 15:37 par Nicolas Cervantes
Le projet sportif des Nuggets de Denver peut sembler complexe à comprendre, mais les dirigeants de l’équipe sont sûrs et croient à leur labeur. En virant le Coach de l’Année 2012-2013 George Karl et en laissant partir la même année le GM de l’Année aux Raptors de Toronto, la franchise du Colorado assume le changement brusque survenu dans l’équipe et veut donc se “reconstruire” sur une nouvelle base, et cette base s’appelle Brian Shaw.
Ancien assistant de Phil Jackson puis de Frank Vogel sur le banc d’Indiana, Brian Shaw a longtemps gueulé son impatience et son envie de prendre en main les clés d’une franchise NBA. Son voeu est finalement exaucé et il atterrit dans le Colorado pour commencer son travail – après s’être tapé un petit joint de bienvenue, bien sûr, c’est une nouvelle tradition dans cet Etat – et faire de belles choses avec ce qu’il sait faire.
Justement, que sait-il faire le petit Brian Shaw ? Qu’a-t-il dans le ventre ? Pas grand-chose, à part peut-être de l’inexpérience et un manque de recul sur le métier de coach. Parce que si sa première saison a finalement viré au fiasco, avec une horde de joueurs sur le flanc voulant se taper l’infirmière sexy du club (on peut citer Danilo Gallinari, JaVale McGee, Nate Robinson ou encore JJ Hickson ou Wilson Chandler) et surtout un jeu à des années lumières de ce que proposait George Karl, le tout dans un bilan maussade de 36 victoires et 46 défaites; sa deuxième saison semblait augurer des jours meilleurs. Sauf que ce n’est pas le cas du tout… Les joueurs blessés sont revenus, la draft a apporté à la franchise des joueurs intéressants comme Jusuf Nurkic ou Gary Harris, mais l’équipe continue à perdre. Et évidemment, comme toujours, Brian Shaw n’a aucune excuse, il n’a aucune idée de ce qu’il fait et quand il tente de se justifier, il ne dit pas grand chose, du genre “Je ne comprends pas comment est-ce possible de jouer de cette façon. Je ne suis pas content de mes joueurs, on devait être meilleurs.” En gros, il se contente de dire que cela ne va pas, mais il ne fait rien pour changer la situation et va distribuer les coups de gueules pour pas grand chose derrière.
Pour l’instant, avec un bilan encore plus pourri que la saison dernière (19 victoires et 30 défaites), Brian Shaw ne devrait pas faire long feu, surtout avec un tel effectif. Mais les dirigeants gardent leur confiance envers lui. Cela est quand même assez étonnant; il est parvenu à faire de la grosse merde avec des produits de qualités, typiquement le genre de gars qui se plante en beauté dans Masterchef en cuisinant un peu n’importe quoi tout en stressant comme un malade. Même le joueur le plus important des Nuggets cette saison, Ty Lawson (16,6 points et 10 passes chaque soir), semble complètement dépité par les performances de son équipe et surtout de son coach :
“Rien ne fonctionne. Tout va mal. Faire la liste de chaque détail pourrait prendre des heures, en attaque comme en défense. C’est toute l’équipe qui joue mal. Il n’était pas content de notre performance, de la sienne comme coach, et de la notre comme joueurs.”
Car les joueurs de Denver ont quand même réalisé la prouesse de se manger 43 points d’écart contre Golden State, puis 30 contre les Grizzlies, se trouer en beauté face aux Hornets (défaite 104-86) et puis enfin se faire mener de 20 points dans un match par les Sixers, qui se concluera par une belle défaite 105-98. Le tout en même pas un mois. Congratulations !
Brian Shaw, lui, reste complètement passif devant la situation et continue de vivre comme si de rien n’était, il continue à prendre ses pancakes épais avec du sirop d’érable chaque matin sans souci et pire, parvient à se régaler. Au final, Denver est une très belle franchise, ils ont viré le meilleur coach de la ligue car ils ne parvenaient pas à gagner en playoffs, pour finalement engager un guignol qui ne parvient même plus à gagner en saison régulière. Affalé dans son canapé avec une bonne bière à la main, George Karl doit sacrément se marrer en voyant tout ce marasme.
Source texte : The Denver Post
Source photo : Zimbio.com