“No Crossover” ou le procès d’Allen Iverson qui aurait pu l’empêcher de jouer en NBA
Le 22 déc. 2014 à 19:42 par Leo
14 février 1993. L’étoile montante de la ville d’Hampton en Virginie, c’est-à-dire Allen Iverson, sort avec des potes du lycée pour faire un bowling, quand une violente bagarre éclate au sein de l’établissement avec un groupe de jeunes adolescents blancs du coin. Des chaises volent dans tous les sens, les insultes racistes fusent et, peu de temps après l’incident, le garçon qui sera plus tard baptisé “The Answer” est appelé à la barre pour tenter de clamer son innocence…
Sorti en 2010, No Crossover : The Trial of Allen Iverson dévoile le combat mené par la future star des Sixers à l’aube de son avènement à l’Université de Georgetown puis de son entrée en fanfare en NBA. Si son impact bouleversant sur les coutumes de la Grande Ligue ressortent spontanément à l’évocation de son nom, cet épisode tragique de son existence l’a marqué à tout jamais, alors qu’il n’avait que 18 ans au moment des faits. Dès lors, afin de renforcer l’aspect dramatique de l’affaire dont il fut à la fois le premier suspect et la grande victime, l’oeuvre adopte une narration volontairement hachée, histoire de restituer, de manière brute et sans artifice esthétique superflu, la teneur abjecte voire injuste que cet événement a déversée dans les consciences antagonistes de l’époque. Écopant de 15 années de prison, Iverson, gracié fort heureusement peu après, ne purgera que 4 mois en ‘maison de redressement’. Cependant, bien que ses talents fantastiques pour le basket lui permirent de se sortir de ce guêpier scandaleux, ce sont néanmoins ces mêmes talents qui le placèrent tout en haut de la liste des personnes à abattre dans cette sombre affaire, l’arrière au crossover dévastateur personnifiant “le mauvais exemple de la communauté noire” à éradiquer d’une ville alors coupée en deux, encore et toujours porteuse de lourds vestiges ségrégationnistes.
Ainsi, en un peu plus de 80 minutes très intéressantes à décortiquer, plongez dans les coulisses d’une erreur judiciaire évitée de justesse qui aurait eu comme conséquence impardonnable de nous priver honteusement des fulgurances d’un des prodiges les plus attrayants de sa génération. Ouf…!
Source image : avclub.com