Nerlens Noel et K.J. McDaniels, les premières briques du mur défensif des Sixers
Le 08 nov. 2014 à 23:42 par David Carroz
L’attaque remplit les salles et la défense fait gagner les titres. Si le Wells Fargo Center sonnera peut-être creux cette saison avec des fans qui s’endorment, Brett Brown tient peut-être les fondations d’une défense solide. Les premiers matches en NBA de Nerlens Noel et K.J. McDaniels, sans être forcément éblouissants, peuvent donner de l’espoir aux Sixers de ce côté du parquet. Un progrès par rapport à l’an dernier.
Numéro 6 de la draft 2013, Nerlens Noel a passé sa première saison à ruminer sur son sort à cause d’une blessure. Annoncé comme first pick, son visage lors de la grande foire annuelle en disait long sur sa déception et son amertume à ne pas être sélectionné plus tôt. Et il comptait bien le faire payer aux franchises l’ayant snobé. Malheureusement, sa vengeance n’a pas pu se faire rapidement, les Sixers étant en mission tanking ont préféré être patient avec leur intérieur et lui offrir une convalescence digne d’un Derrick Rose. Une année blanche plus tard, il peut enfin fouler les parquets NBA.
Si son jeu offensif est encore limité, sa présence en défense est quant à elle plus remarquable. Avant sa blessure face au Magic, il tournait à 2 interceptions et 2 contres en moyenne (sur 4 matches). Bien sûr, cela demande confirmation, mais plus que les stats, ce sont l’attitude et la défense de l’ensemble de l’équipe qui profitaient de sa présence. La saison dernière, les Sixers étaient seulement 25ème aux contres et laissaient leurs adversaires shooter à 55,1% près du cercle. Seuls les Wolves faisaient moins bien dans cette catégorie statistique. Ils encaissaient par conséquent 44,2 points par match dans la raquette. Beurk. Mais avec Nerlens pour protéger le panier, l’amélioration est évidente, malgré un temps de jeu inférieur à 30 minutes pour le rookie. La preuve en image.
Et alors que la saison dernière Philly permettait à ses adversaires de scorer 109,9 points par 100 possessions (26ème en NBA), l’équipe a réduit ce nombre de 3 points pour être 19ème de la ligue après 4 matches. Et dans le même ordre d’idée, les Sixers ne prennent plus que 36,5 points par match dans la peinture (6ème) avec une adresse près du cercle de 42,9%. Seuls les Pacers, les Grizzlies et les Bulls font mieux, soit des équipes réputées pour leur défense. Pas mal.
C’est exactement ce que Brett Brown attend de son ailier-fort (les Sixers ont annoncé vouloir le fixer à ce poste, et Joel Embiid sera le pivot à son retour) et il le déclarait déjà l’an dernier. Nerlens Noel doit être son Joakim Noah, celui qui donne l’impulsion en défense et qui sert de métronome de ce côté du parquet. C’est ce qu’il fait, comme face aux Rockets lorsqu’il est devenu le premier pivot rookie de l’histoire à réussir 10 points, 5 passes et 6 interceptions dans le même match.
Car en dehors de ses qualités de contreur, Noel sait se servir de son envergure (2m24) pour couper les lignes de passe. Sans pour autant intercepter à chaque fois, il dévie de nombreux ballons qui vont aboutir à des pertes de balle ou des positions défavorables pour ses adversaires.
Mais Nerlens Noel n’est pas le seul responsable de l’amélioration notable de Philly en défense. Un autre rookie, drafté lui en 32ème position (second tour) cette année est aussi appelé à devenir un joueur important pour que les visites dans la Cité de l’Amour fraternel ne se transforment pas en opération open-bar pour les adversaires. K.J. McDaniels, puisqu’il s’agit de lui, n’est pas le plus coté de tous les novices cette saison. Et pourtant, il montre déjà des qualités intéressantes avec 7,3 points par match en 5,3 tentatives (pour ses 3 premières rencontres). Le rookie est efficace offensivement (8 tirs réussis sur 16 tentés, dont 3/7 de loin) avec un temps de jeu réduit (18 minutes). Mais en plus de ses statistiques intéressantes, c’est grâce à sa défense que K.J. McDaniels va voir son rôle augmenter au fil de la saison. Car lui aussi, comme Nerlens Noel, est un excellent contreur. Une fois de plus, la preuve en image, lors du match perdu face au Heat mais où McDaniels a terminé avec 3 blocks en 21 minutes, dont 2 sur Mario Chalmers.
Ou encore lors du match de pré-saison face aux Nets, avec une action qui a dû marquer Alan Anderson.
Là encore Brett Brown y est allé de sa comparaison, voyant en son poulain un Bruce Bowen en devenir. Probablement marqué par l’ancien Spur qu’il a côtoyé en tant qu’assistant de Popovich il y a quelques années, le coach des Sixers espère avoir trouvé en McDaniels un joueur de la même trempe, capable d’éteindre le meilleur joueur extérieur adversaire tout en étant une menace à 3 points.
Pour l’instant, l’ailier rentre dans cette catégorie 3-and-D, même si son temps de jeu encore limité et le faible échantillon de tirs qu’il a pris ne permettent pas d’affirmer qu’il puisse avoir l’impact de son illustre prédécesseur. Mais il pourrait bien être un des steals de la draft et devenir un role player essentiel aux Sixers à l’avenir, et peut-être plus.
Bien entendu, ces tendances doivent être confirmées et la saison est encore longue – et elle le sera pour les fans – mais la défense est un axe de progrès important pour les Sixers sur lequel Brett Brown veut insister cette année. Si Nerlens Noel et K.J. McDaniels continuent de prendre de l’expérience et de bosser pour devenir des armes défensives, l’équipe ne pourra que mieux se porter. Comme en plus Michael Carter-Williams n’est pas un manche de ce côté du parquet (c’est un excellent intercepteur, sa taille et son envergure sont également des atouts pour gêner les meneurs adverses, mais il doit s’améliorer en défense individuelle) et que Joel Embiid a lui aussi montré des qualités pour protéger le cercle en NCAA, Philly possède déjà des joueurs pour bâtir son mur défensif.
Charge à Brett Brown d’assembler convenablement les briques pour le mettre en place et retrouver le chemin des victoires. Avant de leur faire gagner le titre, la défense des Sixers devrait quand même leur permettre de gagner des matches. À l’avenir.
Sources statistiques : NBA.com, TeamRankings.com, Basketball-Reference.com
Source image : TrashTalk