Le Club des Losers – Épisode 1 : toutes les défaites sont remboursées par la sécurité sociale cette semaine

Loin, très loin des PlayOffs, une poignée d’irréductibles losers résiste encore et toujours à la pression du résultat. Dans un championnat parallèle au nôtre, certaines franchises au talent plus que discutable s’adonnent à une pratique étrange, allant jusqu’à remettre en cause le principe même du sport selon Pierre de Coubertin : le tanking. Défaite après défaite, humiliation après blowout, TrashTalk suivra pour vous le meilleur du pire en NBA, ces équipes prêtes à tout pour truster la dernière place du classement, synonyme de meilleure chance à la grande loterie du mois de mai. À vos marques, prêts, reculez !

Avertissement : les statistiques que vous allez rencontrer sont particulièrement choquantes et conviennent uniquement à un public averti.

(#1)	Los Angeles Lakers
Bilan de la semaine	0 victoire pour 5 défaites : Haut, Gauche, , , R1, , , , L2. La saison commence sur les chapeaux de roues à Los Angeles, qui a déjà activé le code « blessures illimitées ».
Il faut changer…	– Kobe Bryant : « Vino » a perdu sa fiche de codes à la maison et défait tout ce que ses coéquipiers entreprennent. Il va rapidement falloir régler ce problème d’adresse : 40,2% au tir, c’est trop pour un mec qui prend la moitié des shoots de son équipe.
Il faut continuer !	– Julius Randle : le rookie ne voulait pas décevoir ses fans, il a fait fort : 13 minutes, 3 tirs tentés, 2 points et à l’année prochaine.
La stat qui fait pleurer	0-5. C’est le pire départ des Lakers en saison régulière depuis la saison 1957-1958 quand la franchise se trouvait encore à Minneapolis. Cette saison là, ils avaient terminé avec un bilan de 19 victoires pour 53 défaites. Chiche ?
La vidéo de la semaine	De passage à L.A., Dwight Howard a présenté ses condoléances à Kobe Bryant et à ses rêves de sixième bague.

(#2)	Philadelphie 76ers
Bilan de la semaine	0 victoire pour 4 défaites : un départ comme on les aime à Philadelphie. Les Sixers ont déjà pris une belle avance dans la course au First Pick face à des adversaires directs cette semaine (Milwaukee, Indiana).
Il faut changer…	– Tony Wroten : typiquement le genre de mac mal intégré dans un collectif qui fait tout pour le faire échouer. Meilleur marqueur (19,3 points) et meilleur passeur (6,8 assists) de son équipe, il va falloir songer à appuyer sur la pédale de frein s’il ne veut pas foutre en l’air tous les efforts de ses coéquipiers.
Il faut continuer !	– Luc Mbah a Moute : passé successivement à Milwaukee, Sacramento, Minneapolis et donc Philadelphie, cela fait bien longtemps qu’il connaît les ficelles du métier.
La stat qui fait pleurer	33. C’est le nombre de matches disputés par Jason Richardson en deux ans. Un chiffre qui pourrait même stagner cette année, lui qui souffre d’une fracture de fatigue au pied droit depuis la rentrée.

(#3)	Oklahoma City Thunder
Bilan de la semaine	1 victoire pour 3 défaites : c’est peut-être ceux qu’on s’attendait le moins à retrouver dans ce classement, et puis les blessures en ont décidé autrement. On comprend tout de suite mieux pourquoi OKC faisait partie des franchises qui ont refusé la réforme de la Draft Lottery en octobre dernier.
Il faut changer…	– Serge Ibaka : c’est l’un des derniers miraculés de l’effectif de Scott Brooks et Sergio à planté sa tente derrière l’arc (10/23 soit 43,5%). Attention, il ne serait pas étonnant qu’« Air Congo » soit le prochain sur la liste du corbeau.
Il faut continuer !	– Scott Brooks : on avait tellement l’embarras du choix parmi les joueurs que l’on n’a pas su qui choisir. On est finalement tombé d’accord pour choisir Scott Brooks, l’homme sans qui rien ne serait possible à Oklahoma. À quand la proclamation officielle de Kendrick Perkins comme Franchise Player du Thunder ?
La stat qui fait pleurer	8. Comme le nombre de blessés à l’heure où ces lignes sont écrites. C’est plus que le nombre de joueurs valides. Nous aussi on veut être invité aux soirées Mercurochrome du vendredi soir !
L’image de la semaine	Source : Sue Ogrocki – AP Photo

(#4)	Orlando Magic
Bilan de la semaine	0 victoire pour 4 défaites : devancés par Milwaukee et Philadelphie dans le plus petit total de victoires la saison dernière, les Floridiens n’ont pas dit leur dernier mot dans cette course effrénée au bonnet d’âne de la Ligue.
Il faut changer…	– Evan Fournier : non pas que ce catogan nous pique les yeux, bien au contraire il en dit beaucoup sur les objectifs d’Orlando cette saison. C’est surtout cette moyenne de 15,8 points par match qui pose problème. Le Mondial, c’est terminé et la plus belle médaille que peut espérer le Magic cette année pèse 120 kilos et joue pivot à l’université de Duke.
Il faut continuer !	– Ben Gordon : le Britannique évolue à des années lumières du niveau qu’il avait à Chicago. À 31 ans, l’expérience parle pour lui et il a directement su cerner les attentes de ses patrons.
La stat qui fait pleurer	11,2. C’est l’écart moyen concédé par le Magic à ses adversaires en quatre matches cette saison.

(#5)	Detroit Pistons
Bilan de la semaine	0 victoire pour 3 défaites : les outsiders ne sont pas en reste non plus dans cette première semaine de compétition. Force est de constater que l’intégration de SVG, arrivé très tôt dans la ville fantôme de Detroit cet été, s’est parfaitement déroulée.
Il faut changer…	– Andre Drummond : le All-Star Game, ce ne sera sûrement pas encore pour cette année. Alors pourquoi s’entêter à vouloir tourner en double-double sur la saison ? Seule satisfaction pour le moment : ce pourcentage au lancer franc digne du Shaq à son âge d’or (33%).
Il faut continuer !	– Kentavious Caldwell-Pope : le sophomore squatte le parquet près de 40 minutes par soir pour envoyer ses plus belles briques (26,2% au tir) et nous on se régale.
La stat qui fait pleurer	35. En minutes, le temps de jeu qu’il a fallut à Brandon Jennings avant de réclamer sa maman en conférence de presse.

C’est avec joie que l’on découvre de nouveaux visages dans la guerre des tanks qui animera la NBA cette année. Bien sûr, ce classement sera amené à évoluer au fil des semaines, car personne n’est à l’abris d’un oubli et d’une victoire sortie de derrière les fagots face à un cador de la Ligue. Le rendez-vous est pris dans une semaine pour la suite de ces aventures explosives, même lieu, même jour.

Couverture : Artkor7 pour TrashTalk