Et si c’était Julius Randle, le Laker le plus digne en ce début de saison ?

Le 05 nov. 2014 à 19:20 par Ludovic

Après sa triste blessure lors de son premier match, qui le privera de l’intégralité de la saison à venir, Julius Randle s’est ouvert aux journalistes pour la première fois. Lors de ce point presse, le joueur a montré des difficultés à se déplacer, mais l’essentiel est ailleurs.

Depuis le match face à Houston, Julius Randle n’était pas sorti de chez lui. Ses premiers pas en extérieur ont eu lieu mardi, veille de la conférence de presse. Le 7ème choix de la dernière draft n’est intéressé que par une chose, aller de l’avant :

« Je n’ai pas fait la moue. Je n’ai pas pointé mon doigt en disant « Pourquoi moi ? ». Honnêtement, c’est juste de la motivation. Je suis pressé de revenir de la bonne façon, afin de joueur et d’apporter du succès à mon équipe. »

 « Le meilleur conseil qu’on puisse me donner, et ce pourquoi je ne suis pas énervé ou simplement au fond du trou actuellement, c’est parce que c’était dans les plans de Dieu. C’est aussi simple que ça. Il ne m’a pas mis dans une situation que je ne saurais affronter. C’est aussi simple que ça. »

Selon l’ancien de Kentucky, la douleur n’est pas aussi forte que ce qu’il peut laisser transparaître. Même lorsqu’elle s’est déclarée, il n’a pas tant souffert que ça :

« C’était juste une action normale. J’ai juste drivé comme d’habitude. Quand j’ai sauté, j’ai senti comme quelque chose qui me donnait un coup. Puis j’ai entendu un « pop ». Je ne pensais même pas que c’était ma jambe, parce que je ne sentais rien. Donc j’ai entendu le « pop », mais je n’ai rien senti. Je n’ai même pas essayé de me lever. Ma jambe était trop faible. Il n’y avait pas de douleur, rien. C’était inconfortable, mais je n’ai senti aucune douleur jusqu’à ce que je sois sur la table de rayons x. C’était juste un choc. Juste une déception. Parce que lorsque c’est arrivé, je savais ce qu’il en était. »

C’est seulement le lendemain que les médecins de la franchise voulaient l’opérer, mais Julius Randle a insisté pour que tout se fasse cette nuit-là. Ces coéquipiers ont d’ailleurs été présents – quitte à ne pas l’être sur le parquet, autant être là pour leur coéquipier -, et en particulier Kobe Bryant, plutôt connaisseur de ce genre de situation ces dernières saisons.

« La nuit où c’est arrivé, il m’a envoyé un texto, et on a parlé. C’est une des principales personnes qui m’a aidé à ne pas m’apitoyer sur moi-même, en me disant « C’est arrivé à des joueurs avant, tu n’es pas le premier, et tu vas avoir un beau comeback. Mais ça commence par remettre en forme ton corps et ton mental, dès maintenant. » Et je l’ai fait. J’ai lutté quelques jours. Mais au final, tout ira bien. »

Un discours fidèle à sa réputation, en somme. Mais ce n’est pas la seule légende des Lakers qui a tenté de réconforter le rookie. James Worthy, ailier de la franchise entre 1982 et 1994, et joueur emblématique des pourpres et or, a aussi apporté son aide. Il avait souffert d’une blessure à la jambe lors de sa saison rookie :

« Il m’a dit qu’il se voyait énormément en moi, et c’est juste fou qu’il ait pu avoir la même blessure. (…) Je crois que la sienne était même pire. On s’est cassé le même os, mais la sienne était un peu plus compliquée. James m’a beaucoup aidé. »

Actuellement, Julius Randle ne veut rien précipiter. Il espère pouvoir être capable de marcher correctement d’ici 6 semaines, et compte voir ce qui se passe à partir de là.

« Je vais aller à mon rythme, et j’essaierai d’être en phase avec ce que je fais. »

Au lycée, il s’était d’ailleurs cassé le pied. Pourtant, sa blessure actuelle est selon lui bien pire :

« Honnêtement, mon pied au lycée, j’étais juste trop dramatique. Je ne vais pas mentir. J’étais enervé, et ma mère a dû me pousser. J’étais au fond du trou, je ne voulais plus rien faire. Ici, c’est bien plus sérieux. Je vais me rétablir à 100%, mais c’est bien plus douloureux et inconfortable. Mon pied, ce n’était pas grand-chose je pense. Après quelques jours, j’avais arrêté les antidouleurs. Ici, c’est bien plus dur, mais mon état d’esprit est juste meilleur. »

Et comme peuvent le faire certains, le rookie compte bien mettre son temps à profit pour continuer son adaptation.

« En jouant, je ne peux pas regarder autant les matches NBA et étudier les autres gars autant que je le voudrais. Mais maintenant, j’ai le temps. Je peux les regarder, réfléchir aux choses que je dois améliorer, voir comment ils font et les appliquer sur moi-même. »

Pour finir, le fait de débuter sa carrière professionnelle de cette façon a quand même été un choc pour Julius Randle. Le joueur a admis avoir pleuré plusieurs fois. Son état d’esprit semble se remettre, petit à petit. On espère ainsi le voir revenir en forme la saison prochaine : les Los Angeles Lakers en ont bien besoin. Et puis, ça ferait sans doute une belle histoire, comme les aiment les Américains.

Source article : ESPN

Source image : Vidéo Lakers Nation