Russell Westbrook absent 6 semaines : miroir ô miroir, quel avenir envisages-tu pour OKC ?
Le 01 nov. 2014 à 21:10 par Bastien Fontanieu
Décidément, c’est l’année du Thunder. Après avoir perdu Kevin Durant pour les deux premiers mois de la saison, c’est Russell Westbrook qui devra rejoindre le banc en costard à cause d’une vilaine blessure à la main.
On vous en parlait hier matin, ici, avec une gueule de bois sauce californienne et des sanglots dans la gorge. La franchise d’Oklahoma City, qui avait été tant gâtée par les dieux de la médecine ces dernières années, a enfin été rattrapée par la loi du sport. Les blessures arrivent à tout le monde, il y avait cependant quelques doutes qui subsistaient du côté du Thunder quand on voyait Russell et Kevin enchainer les saisons comme des lay-ups sans manquer de grandes rencontres. L’an passé, c’est Westbrook qui avait dû découvrir la réalité des batailles quotidiennes en s’explosant le genou, même s’il ne subira pas le temps d’absence que les Kobe ou Derrick ont connu au final. Cette saison, c’est Durant qui réalisait enfin que jouer de Janvier à Décembre en passant par Juillet et Octobre n’était peut-être pas la meilleure des idées. Pour couronner le tout, Russell se fait donc cette vilaine blessure à la main lors de la défaite du Thunder jeudi soir face aux Clippers, et l’état entier de l’Oklahoma sombre dans la dépression : 4 à 6 semaines d’absence. On peut donc se poser plusieurs questions, certaines faisant déjà surfaces pendant le match des bleus et blancs avant même d’apprendre que le marsupial allait appuyer sur off.
Euh… On marque des points comment maintenant ?
C’est probablement la question qui, techniquement, intervient le plus rapidement. Avec KD et RW sur le côté pour les prochaines semaines, ce sont plus de 60 points qui disparaissent en un claquement de doigts. Soixante ? Soixante. Les moyennes de points marqués combinées aux passes décisives font que le duo de stars devra regarder avec douleur leur équipe tenter de mettre la gonfle dans le cercle. Premier nommé après sa belle performance à Los Angeles, Perry Jones III. Habituellement cantonné au rôle de défenseur athlétique capable de rentrer quelques tirs, PJ nous a fait sa meilleur imitation de PG en claquant la trentaine de points avec confiance. S’il existe de nombreux doutes dans notre camp concernant sa capacité à réitérer cette performance, il faudra cependant garder un oeil sur l’évolution de ce joueur extrêmement intéressant, à la fois athlétiquement comme sur son potentiel offensif dans le marasme actuel. Et pour cause, avec Reggie Jackson et Jeremy Lamb, ce sera carrément mission impossible pour que le Thunder dépasse la centaine et offre ainsi des nachos à son public. Le premier a prouvé au fil des mois qu’il faisait partie des meilleurs meneurs remplaçants de la Ligue, pendant que le second s’est régalé en pré-saison grâce à un niveau de confiance retrouvé et beaucoup de travail dans l’ombre de ses deux supérieurs All-Stars. On ne va pas se pencher sur Kendrick Perkins, ni Serge Ibaka qui aussi doué soit-il ne va pas se transformer en LaMarcus Aldridge demain matin. L’équation est donc simple : si OKC possède un trio intéressant sur le papier, c’est en défense que les futures victoires seront acquises par Scott Brooks.
Scott Brooks justement, on prépare le siège éjectable ?
Après des années passées dans l’ombre de Russell et Kevin, un parasol des plus agréables puisque lui permettant de cacher toutes ses lacunes en tant que stratège, l’entraineur du Thunder est désormais au centre des attentions. En effet, lorsque Westbrook se blessait, c’était à Durant de montrer tout son talent en dominant la compétition comme il a su faire l’an passé. Puis quand c’est justement le MVP qui s’est retrouvé au sol, les médias ainsi que les fans ont tout de suite frotté leurs mains à l’idée de voir RW mettre OKC sur son dos. Malheureusement pour le bilan collectif, ce sont deux stars qui se retrouvent sur le côté et plongeront ainsi leur franchise dans plusieurs semaines de galère. Mais la bonne nouvelle dans cette histoire, c’est que le jeu de cache-cache pourrait enfin trouver sa fin grâce au contexte actuel : Scott Brooks ne peut plus se réfugier derrière le talent que lui apporte Sam Presti, et ses limites pourraient être enfin exposées à la surface. Les qualités athlétiques de ses hommes ainsi que le faible nombre de changements dans son effectif lui permettra de compter sur une défense toujours aussi agressive et efficace au quotidien. Seulement, comme on a pu le voir sur ces deux premières rencontres de saison régulière, si le fighting spirit est toujours bien véhiculé par le bonhomme à lunettes, ses systèmes proposés restent très franchement déprimants. On lui donnera probablement une tape dans le dos vers Noël, lorsque ses deux meilleurs joueurs feront leur retour, mais il sera peut-être enfin temps pour le management de la franchise de se rendre compte du potentiel énorme qui n’est pas assez exploité depuis plusieurs saisons. Scott Brooks, excellent développeur de talent ? Oui, mais c’est hélas tout ce qu’il possède dans son camp. La probabilité de le voir se faire virer est proche de zéro, mais quelques premiers sourcils pourraient se froncer dans ces futures semaines de difficulté…
OKC dans le Top 8 à Noël, rêve ou possibilité ?
Penchons-nous sur le calendrier afin de mieux comprendre la montagne qui se dresse aujourd’hui devant OKC. Quelques 31 rencontres seront jouées jusqu’au compte à rebours du 31 Décembre, dont un peu plus de la moitié à domicile. Une aubaine pour Steven Adams et compagnie, eux qui possèdent un public extrêmement efficace et offrant régulièrement au Thunder un sixième homme de luxe. Cependant, 10 de ces 16 rencontres à la maison auront lieu contre des équipes que l’on peut déjà considérer comme candidates aux PlayOffs : Phoenix (2 fois), Portland, Cleveland et Golden State (2 fois) pour ne donner que quelques exemples, il faudra essayer de gratter une ou deux victoires symboliques devant leur public pour ne pas sombrer dans la dépression. Plus important encore, les rencontres face aux daubes de la Conférence Est, où la marge d’erreur est infime. En effet, toutes ces petites équipes comme Milwaukee ou Detroit veulent la peau du Thunder, et il ne faudra pas effectuer le moindre faux-pas sous peine d’en subir les conséquences immédiatement. Aussi doués soient-ils, Durant et Westbrook ne pourront pas rattraper l’écart à l’Ouest si leurs copains n’assurent pas le minimum jusqu’à Noël. Ce sont justement ces duels pièges face aux petites écuries qu’il faudra aborder avec une mentalité dévastatrice : si OKC offre un bilan parfait face à l’Est (disons 9 victoires sur 12 rencontres), le plus dur sera fait. Mais si les Knicks, Nets ou Celtics créent la surprise, attention au classement. Une place dans le Top 8 est négociable, mais c’est en défense et face à l’Est que la perfection sera attendue.
Au final, ce tournant pourrait être la meilleure chose qui puisse arriver au Thunder. Au pire des cas, les défaites s’enchainent et permettent ainsi au management de réaliser les limites de Scott Brooks. Au meilleur des cas, le groupe montre un élan de résistance exceptionnel et permet au duo RWKD d’aborder cette saison avec la dalle prévue il y a quelques semaines : celle qui vous donne envie de remporter enfin votre premier titre. On croise les doigts pour eux…
Source image : ESPN