Fin d’une ère : selon Rodney Stuckey, la chute des Pistons est partie du trade de Chauncey Billups

Le 10 oct. 2014 à 12:32 par Benjamin

Arrivé sur la pointe des pieds en 2007 du coté en Détroit, Rodney Stuckey n’aura presque jamais connu le succès chez les Pistons, puisque c’est lors de son année sophomore que Chauncey Billups était dealé à Denver contre Allen Iverson. S’en est suivie une élimination au premier tour des PlayOffs cette année là, avant une descente aux enfers qui continue de durer aujourd’hui.

Pour Stuckey, parti chercher la gloire cet été à Indiana, les Pistons ont vendu leur âme en échangeant leur leader incontesté contre un soliste sur la pente descendante comme Allen Iverson. Ce trade est d’après lui le déclencheur des cinq saisons que vient de passer Detroit dans le caniveau :

“Tout a mal tourné quand Chauncey a été échangé. Chauncey était la colle qui faisait tenir les pièces ensemble. Quand il est parti, ça a crée un effet domino. Une chose après l’autre. Quelque chose est arrivé, puis après ça, puis après ça. C’était très dur”.

Rodney Stuckey fait sans doute référence aux épisodes pathétiques qui ont marqué la franchise ces cinq dernières années. On peut citer par exemple la “grève” des joueurs menée lors de la saison 2010-2011 par des vétérans comme Tracy McGrady ou Rip Hamilton, qui protestaient contre le coaching de John Kuester. Quelque chose de totalement embarrassant pour une équipe professionnelle.

“Stuck” avoue clairement que les conséquences du départ du patron du vestiaire, en la personne de Billups, ont été extrêmement difficiles à encaisser pour un jeune joueur comme lui à l’époque :

“Vous passez d’un gars qui a été un All Star et un MVP des Finales a un gars complètement différent comme Allen Iverson. Chauncey était le leader, le modèle. Iverson était juste un scoreur, un gars qui marque des paniers, qui peut vous mettre 40 points si vous avez besoin. Et de l’autre coté il y avait Rip (Hamilton), à qui vous deviez donner la balle, et vous ne pouviez pas non plus oublier Tayshaun (Prince). C’était une situation difficile. Beaucoup à encaisser pour une seule personne. J’essayais juste de me débrouiller. Mais ça s’est passé comme ça s’est passé. Il faut apprendre de chaque expérience”.

Billups parti, Stuckey voyait en effet ses responsabilités augmenter sur le terrain et se retrouvait donc dans la position d’un meneur sophomore qui devait alimenter un groupe de vétérans croqueurs en munitions chaque soir. Pas évident.

L’ex Piston en a également rajouté sur la mentalité qui a régné du coté de Mo-Town lors des années suivantes. Il décrit une absence totale d’esprit de compétition, ce qui n’a forcément pas aidé la franchise à se remettre sur les rails après avoir été une équipe emblématique de la ligue pendant sept ans  :

“Je n’aime pas perdre. Parfois à Detroit, nous perdions des matches serrés, mais ça ne dérangeait personne car nous jouions dur. Mais nous perdions. Je n’accepte pas ça. Je veux gagner. C’est pour ça que j’ai pu être en conflit avec la franchise. Je suis un compétiteur. Je n’aime pas perdre. Je ne viens pas juste pour être content de prendre une suée et perdre derrière. Ce n’est pas moi. J’essaye d’être compétitif chaque soir et je donne tout”.

Rodney Stuckey nous fait donc le classique du mec qui vient de quitter sa franchise de toujours, il balance. Et c’est pas forcément très beau pour les Pistons, qui sont littéralement anonymes depuis maintenant plus de cinq saisons.

Le ménage a quand même été commencé la saison dernière avec le départ de Joe Dumars et l’arrivée de Stan Van Gundy, qui a directement pris la double casquette de président/coach. Espérons que le retour d’une main de fer à la tête des opérations en la personne de SVG puisse réorienter la franchise dans la bonne direction, malgré les fortes têtes qui composent le roster et qui ne se sont encore pas montrées exemplaires la saison dernière.

Source : realgm.com

Image : Getty Images