Preview Milwaukee Bucks 2014-2015 : prendre son mal en patience et attendre son tour ?

Il est loin le temps de KAJ ou du big three formé par Sam Cassel, Ray Allen et Glenn Robinson. Aujourd’hui, les Bucks sont les cancres de la ligue. Cependant, l’arrivée de nouveaux propriétaires pourrait faire bouger les choses dans les prochaines saisons. Cela passe forcément par une nouvelle image. Le plan a l’air de fonctionner, puisque Jason Kidd a préféré quitter son milliardaire russe pour venir s’installer dans le Wisconsin, pourtant pas franchement le coin le plus glamour des Etats Unis.

Que s’est-il passé l’an dernier ?

C’est simple, les Bucks ont été les cancres de la NBA lors de la saison 2013/2014. Avec un bilan de 15 victoires Milwaukee a même réussi à battre Philadelphie en termes de tanking, c’est vous dire ! 10 victoires à la maison, 5 victoires on the road, c’est faible. Ajoutez à la 5ème plus mauvaise défense, et la médaille de bronze de la 3^ème pire attaque, et vous avez compris le topo. O.J. Mayo a déçu et n’a jamais su porter l’équipe sur ses épaules. Larry Sanders a eu des problèmes extra-sportifs et des blessures alors qu’il venait de toucher le jackpot. Caron Butler, dernier vétéran de l’effectif, s’est fait lourder en cours de saison. Pour finir, les nombreuses blessures n’ont pas arrangé les affaires du coach. Larry Drew a senti le vent tourner et s’est donné pour récupérer la première place en partant de la fin. Et même là le sort s’est acharné sur les daims puisque malgré tout, les Cavaliers sont passés devant à la loterie pour le premier choix de la draft.

Résumé des transferts de l’été

Ils arrivent : Jabari Parker, Damien Inglis, Jared Dudley, Kendall Marshall, Jason Kidd (coach)
Ils s’en vont : Miroslav Radujlica, Carlos Delfino, Ramon Sessions, Larry Drew (coach)

Le gros coup de l’été, c’est sans aucun doute la draft de Jabari Parker, qui devrait incarner le nouveau visage de la franchise. On note également l’arrivée de notre frenchie, Damien Inglis, qui a séduit les Bucks grâce à son potentiel et qui pourrait se voir offrir un peu de temps de jeu. Deux nouveaux joueurs arrivent en provenance de Los Angeles, avec le meneur Kendall Marshall des Lakers, et l’ancien Clipper Jared Dudley qui vient apporter du renfort à l’aile. Dernier gros coup : Jason Kidd a surpris tout son monde en quittant Brooklyn après sa première saison pour prendre le poste de Larry Drew. On espère pour lui que son karma ne lui jouera pas un mauvais tour. Dans le sens inverse, Carlos Delfino et Ramon Sessions quittent le navire, Miroslav Raduljica ramène sa barbe en Chine et Larry Drew va pointer au pôle emploi.

Effectif pour la saison 2014/2015

Meneurs : Brandon Knight, Kendall Marshall, Nate Wolters
Arrières : O.J. Mayo, Jerryd Bayless
Ailiers : Giannis Antetokounmpo, Jabari Parker, Jared Dudley, Damien Inglis,
Ailiers-forts : Ersan Ilyasova, Khris Middleton, John Henson
Pivots : Larry Sanders, Zaza Pachulia

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Question de la saison : Jabari Parker incarnera t-il le futur de la franchise ?

Jabari, le futur ? (Source image : NBA.com)

Régulièrement suivi depuis son plus jeune âge, on s’est longtemps demandé qui entre lui et Andrew Wiggins allait être choisi à la première place de la draft 2014. Bien que sorti au premier tour du tournoi NCAA avec Duke, Jabari a montré de belles choses pour sa seule saison universitaire. En 35 rencontres, il a assuré 19,1 points par match à 47,3% aux tirs, 8,7 rebonds, 1,2 passe décisive, plus d’un steal et un block. Plutôt bon, non ? Cela lui a permis d’accéder à de multiples récompenses et de figurer dans énormément d’équipe type NCAA. Souvent comparé à Carmelo Anthony, le natif de Chicago a surpris son monde en clamant son envie d’être drafté par Milwaukee et d’emmener cette franchise le plus loin possible. Favori pour récupérer le titre de rookie de l’année, Jabari Parker a tout pour s’imposer comme le franchise player des Bucks dans les années à venir. A lui de prouver que les attentes placées en lui ne sont pas vaines.

Candidat sérieux au transfert : O.J. Mayo

O.J. est pensif (Source : Gamedayr.com)

Après une grosse campagne avec les Mavericks en 2012/2013, O.J. a voulu se libérer de son contrat pour devenir agent libre. Une campagne de 82 rencontres, toutes disputées, avec une moyenne de plus de 15 points à près de 45% de réussite a permis à l’ancien prodige de signer un contrat de 3 ans pour 24 millions de $ avec les Bucks. Sauf que la mayo a tourné. Entre prise de poids et désintérêt total, O.J s’est gentiment vu remettre sur le banc par Larry Drew. Finalement, il a tourné cette année à 11,7 points à 40,7% de réussite sur 52 rencontres, en faisant 23 fois partie du 5 majeur. Toutes ses moyennes ont chuté, sauf son taux de cholestérol. Alors oui, il sera sans doute candidat au transfert, mais qui acceptera de prendre le risque de le récupérer ? Peut-être une franchise pas loin des PlayOffs qui acceptera de prendre son gros salaire en contrepartie d’un peu de scoring en sortie de banc. Et encore, on en doute.

Candidat sérieux pour la surprise : Giannis Antetokounmpo… John Henson ?

John Henson, un potentiel sous-estimé (source : Zimbio.com)

Tout le monde vous parlera du Greek Freak, ses longs bras, son potentiel de malade et ses histoires de jeune gamin perdu dans un état qu’il ne connaît pas. Dès lors, peut-on véritablement considérer cette belle histoire comme une surprise ? Non, pas vraiment. Pourquoi ne pas parler de John Henson ? John qui ? Si si, John Henson, l’ancien joueur de North Carolina ! En seulement 26 minutes de temps de jeu, le sophomore arrivait à claquer plus de 11 points à 53% aux tirs, 7 rebonds et 1,5 contre. Ok, c’est pas extraordinaire, mais le mec n’en est qu’à sa deuxième saison. Plutôt efficace d’un point de vue défensif grâce à sa longueur et ses capacités athlétiques, le jeune joueur est un peu frustre offensivement. Ses 211 centimètres en font une option viable en 4, voire en 5, même s’il est un peu léger avec ses 100 kgs. Il ne lui reste plus qu’à bosser son dream shake, développer un petit shoot à 4-5 mètres du panier, et il pourra faire définitivement son trou dans la rotation du nouveau coach, Jason Kidd. On oublie le plus important : passe un peu plus de temps à la salle de musculation !

Meilleur et pire scénario possible

Le pari de placer Giannis en meneur est une réussite, et le grec devient une équation insoluble pour le reste de la ligue. Brandon Knight prend un rôle de scoreur et s’y plait, mais surtout, Jabari confirme les espoirs du Wisconsin et écrase tout sur son passage en claquant des moyennes de 20 points et 8 rebonds par soir. Larry Sanders ne se tabasse pas en boîte, John Henson fait des progrès, et le GM arrive à échanger O.J le jour de la deadline contre un deuxième tour de draft. Au final, les Bucks arrivent à 35 victoires et échouent de peu aux portes des PlayOffs. La base est cependant là pour le futur.
Lors du dernier match de pré-saison, Jabari Parker se blesse gravement pour la première fois de sa carrière. Giannis prend la place de titulaire à l’aile, et assure ses stats, mais rien ne va. O.J Mayo est intégré au 5 majeur malgré ses kilos en trop et n’arrive plus à se déplacer en défense. En cours de saison, Jason Kidd en a marre et décide de prendre en main la destinée des Kings qui viennent de virer Mike Malone. Mike D’Antoni prend sa place et décide de revoir sa philosophie et de jouer « Big Ball ». Le 5 est composé de Zaza Pachulia, Larry Sanders, John Henson, Giannis et Nate Wolters. Bah oui, il faut toujours un petit blanc pour distribuer la gonfle, et ça, Mike l’a bien compris. Les Bucks finissent une nouvelle fois bons derniers de la ligue, et récupèrent Jahlil Okafor avec le first pick de la draft 2015. Et si c’était ça le meilleur scénario, finalement ?

Le pronostic de la rédac : 25 – 57

On a encore du mal à voir les Milwaukee Bucks se mêler à la lutte pour les PlayOffs. Si la franchise est sans aucun doute dans la bonne direction, il faudra encore quelques temps avant de la voir jouer les premiers rôles. Le développement de Giannis et la confirmation de Jabari Parker seront des étapes indispensables dans cette quête du succès que se sont lancés les nouveaux propriétaires. Par contre, si vous pouviez changer le code couleur de la franchise, ce serait bien urbain. Merci d’avance !

En résumé, les Bucks ne sont pas encore dans la course pour les PlayOffs selon nous, mais les années à venir pourraient être un peu plus agréables pour les fans. Si Jason Kidd prouve qu’il mérite certaines éloges qui lui ont été adressées et que le duo Giannis-Jabari grandit main dans la main, on pourrait se retrouver avec une équipe plutôt sexy d’ici deux, trois ans. C’est loin, mais on a du mal à imaginer mieux.