Draft 2014 : Adreian Payne, en souvenir de Princesse Lacey

Le 10 juin 2014 à 18:02 par David Carroz

Avant de commencer, précisons tout de suite qu’Adreian Payne n’est pas de la famille de Max. Mais il ne doit pas sa renommé pré-Draft à son homonyme de nom de famille. Si Adreian est connu (certes pas autant que les futurs top picks), cela vient de sa relation avec la petite Lacey Holsworth qui a touché de nombreuses personnes, son “amie spéciale” de 8 ans, atteinte d’un cancer et décédée depuis. Mais revenons au basket pour présenter ce joueur. Portrait.

Profil

> Âge : 23 ans. Un Senior, mais qui a commencé tardivement le basket. Ses 4 ans à la fac ne sont pas de trop pour lui donner de bonnes bases. L’un des joueurs les plus âgés de la Draft.

> Position : Ailier fort. Mais bas du corps faible.

> Equipe : Michigan State Spartans. Un guerrier prêt à aller au combat ?

> Taille : 208 centimètres. Très bien.

> Poids : 108 kilos. Peu mieux faire. Enfin on l’espère pour lui.

> Envergure : 223 centimètres. Trimestre satisfaisant.

> Statistiques 2014 : 16,4 points à 50,3% et 42,3 à 3 points, 7,3 rebonds, 1,3 assist, 0,5 steal, 0,9 block et 2,0 turnovers en 28,1 minutes.

> Comparaison : Robbert Horry. Souhaitons lui de remporter autant de titres et d’être aussi clutch.

> Prévision TrashTalk : entre la 15ème et la 20ème place.

Qualités principales

Adreian Payne, c’est avant tout un joueur qui possède la taille et l’envergure nécessaire pour évoluer ailier fort en NBA. Ca tombe bien, c’est ce qu’on va lui demander de faire. Joueur explosif et bondissant, il excelle pour finir sous les panneaux (70% sous le cercle) où il peut utiliser son physique sans avoir peur des contacts. Il est donc un très bon finisseur de près, et marque souvent avec la faute en prime. Si son premier pas n’est pas explosif, il est très mobile pour sa taille, ce qui lui permet d’aller au panier et finir des deux mains. Mais sa palette offensive ne se limite pas à cela.

En effet, il est capable de scorer de nombreuses manières, un secteur où il n’a cessé de progresser depuis son arrivée en NCAA. Il peut donc marquer dans la raquette ou en dehors. Son jeu au poste s’améliore puisqu’il dispose maintenant d’un jump hook efficace main droite et main gauche, en plus de sa capacité à rentrer des turnaround jumpers et des tirs à mi distance. Soit un arsenal assez large.

Et ce n’est pas tout. Car l’une des principales caractéristiques d’Adreian Payne est son excellent adresse à 3 points (42,3% l’an dernier). Il représente donc une menace extérieure qui oblige les défenseurs adverses à se méfier. Bon sur pick and pop, en spot up shooteur et lorsqu’il reçoit la balle en étant lancé lorsqu’il remonte le terrain, il présente un profil de plus en plus recherché en NBA pour espacer le jeu et permettre aux joueurs extérieurs de pénétrer dans la raquette.

De l’autre côté du parquet, il est un conteur correct, même si la protection du cercle n’est pas une science innée pour lui. Mais sa taille et son envergure lui permettent de ne pas être ridicule, loin de là, dans ce secteur. Ses caractéristiques physiques l’aident également à être un rebondeur solide. Bondissant et avec beaucoup d’envie, il peut également atteindre les rebonds qui paraissent hors de sa portée.

Gros bosseur, en progression constante, son attitude pourrait ravir de nombreuses franchises NBA. Joueur avec un gros caractère (dans le bon sens du terme), il a beaucoup affronté d’épreuves dans la vie et est donc armé d’un point de vue mental. Il joue avec beaucoup d’énergie et d’émotion des deux côtés du terrain en se battant sur tous les ballons. Un véritable energizer qui n’est pas avare en effort, que les fans sauront apprécier.

Défauts majeurs

Tout n’est pas parfait non plus dans le jeu d’Adreian Payne, loin de là. À commencer par son QI basket, qui n’est pas très élevé. Même s’il a progressé comme passeur, il ne ressent absolument pas le jeu et n’a pas de bonnes sensations sur le parquet. Par conséquent il peut facilement oublier un coéquipier libre, ne pas le voir, ou faire preuve de lenteur pour lui donner la balle. Dès qu’un défenseur lui met la pression, il ne prend pas les bonnes décisions. Il commet donc de nombreuses pertes de balle.

En défense, il souffre également de problèmes de concentration, ou du moins d’absences. Il quitte des yeux son joueur et/ou la balle et ne sait plus se situer par rapport aux deux. Facilement perdu, il abandonne son joueur sans raison, ou oublie la balle. Difficile dans ce cas de venir en aide défensive. Il a aussi tendance à faire de nombreuses fautes. Saura-t-il s’adapter aux schémas offensifs et défensifs NBA ?

Si Adreian Payne possède la taille et l’envergure d’un ailier fort NBA, on ne peut pas en dire de même du reste de son physique. S’il a pris du poids et du volume, il reste très faible du bas du corps (à l’image d’un Alexis Ajinça). Forcément, cela rend la prise de position au poste difficile, et aboutit à des mauvaises possessions. Il se fait souvent bouger par les ailiers forts plus costauds et recule sous leur impact, donc sa défense au poste bas en pâtit sérieusement. Pourra-t-il défendre contre les power forwards NBA sur la durée ? Son ossature étant fine, les scouts se demandent également à quel point il peut encore prendre du muscle.

Car un autre de ses soucis est que Payne se fatigue vide. Alors déjà qu’il souffre face aux joueurs les plus forts en temps normal, imaginez un peu une fois dans le rouge. Il n’a pas beaucoup de coffre, et pour cause, il souffre d’un problème aux poumons, ce qui lui empêche de jouer trop longtemps. Une fois entamé physiquement, il perd en vitesse, et même en lucidité. Déjà dans le dur en NCAA, comment survivra-t-il au rythme NBA ?

Enfin, à 23 ans (il en aura 24 en février), il est déjà bien plus âgé que ses compagnons de Draft et son potentiel semble donc bien plus limité.

Conclusion

Avec ses limites liées à sa condition physique, Adreian Payne ne pourra pas devenir un starter en NBA ou jouer trop de minutes. Par conséquent, il parait difficile qu’une franchise le choisisse dans les lottery picks. Surtout avec un potentiel aussi limité. S’il peut encore progresser – surtout en défense – il est proche de son top niveau, donc l’équipe qui va le récupérer ne connaitra pas de surprise quand à ce qu’elle avoir : un ailier fort avec du coeur, de l’envie et une palette offensive intéressante. Dans une ligue qui recherche des shooteurs pour libérer les raquettes et laisser de l’espaces aux joueurs extérieurs pour les pénétrations, Payne va tout de même avoir des courtisans grâce à son adresse de loin. Un futur role player intéressant.

 Source image de couverture : Getty Images, CBS Chicago


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