Heat – Pacers, Analyse du Game 6 : les Pacers étaient déjà à la pêche

Le 31 mai 2014 à 05:38 par David Carroz

Le champion a remis les pendules à l’heure. Sérieusement, vous imaginiez Indiana aller chercher un Game 7 en battant le Heat à Miami ? Vous pensiez que LeBron James pouvait enchainer une deuxième contre performance ? Que Roy Hibbert allait jouer une finale NBA ? Come on ! Les hommes de Spoelstra ont la recette pour aller au bout, et ils ont montré aux Pacers que bien que valeureux, ils étaient encore loin de combattre dans la même catégorie. Le Heat retrouve les NBA Finals en remportant sans trop de soucis la série 4-2. Analyse de ce Game 6.

Ce qu’on attendait :

La fin de la série et du rêve d’Indiana. Les Pacers y croyaient, et allaient tout faire pour s’offrir ce dernier match chez eux en donnant le meilleur d’eux mêmes, mais le Heat, toujours invaincu chez lui ne comptait pas se faire piéger et prendre le risque d’un Game 7 loin de leur base. Trop dangereux. LeBron James devait mettre tout le monde d’accord après une performance médiocre et plombée par les fautes il y a deux jours en proposant un match de patron. Le chemin pour les NBA Finals, il le connait et il ne va pas s’arrêter en route alors que Miami peut entrer dans l’histoire. Même dans la difficulté, les individualités et le collectif du Heat devaient faire la différence.

Ce qui s’est passé :

Pas de surprise dans les 5 de départ, Indiana garde le même, Rashard Lewis continue de débuter pour Miami. Et comme durant presque toute la série, les Pacers rentrent mieux dans leur match que leurs adversaires. 9-2 après un peu plus de 4 minutes de jeu. La balle circule bien pour Indiana, un peu trop puisque Paul George préfère l’extra passe pour David West alors que l’horloge des 24 secondes arrive à son terme. Miami ne s’en laisse pas compter et enchaine sur un 6-0 pour revenir à 1 point. Temps mort Pacers, qui aboutit à un contre de Chris Bosh sur George Hill et un panier de James.

À 4 minutes 40 de la fin du premier quart temps, LBJ a déjà marqué 9 points, soit 2 de plus que sur l’ensemble du match précédent. Chris Andersen retrouve le parquet pour la première fois en trois rencontres, et “King James” continue à souffrir des facéties de Lance Stephenson : un contact dans la raquette ainsi qu’une petite gifle alors que le ballon n’est pas en jeu. Larry Bird est proche d’avaler son chewing-gum en voyant le nouveau numéro de son joueur.

LeBron garde son sang froid pour permettre au Heat de rester en tête, avec l’aide du “Birdman” et de Rashard Lewis, puis Battier qui rentre un gros 3 points à la fin du quart temps. Miami termine cette période sur un 22-4 et mène logiquement 24-13. Les Pacers shootent à 26,3%,  moche et incompatible avec une victoire sur le parquet de l’American Airlines Arena. David West 3/3, reste de l’équipe 2/12, le seul autre joueur à avoir rentrer des paniers est Lance Stephenson, 6 points sur 2 shoots longue distance. Il a beau être stupide, il porte ses couilles et relève le challenge proposé. Si quelqu’un a vu Paul George, qu’il nous fasse signe.

Sir Lancelot est bien seul à lutter en début de deuxième quart temps (David West se repose sur le banc), Miami prend le large, 33-18, temps mort demandé par Vogel. Indiana ne trouve pas la solution, offensivement ou défensivement. Lance Stephenson va prendre sa faute flagrante après avoir envoyé Norris Cole au sol en lui mettant une claque pour récupérer le ballon. Difficile de se faire un avis sur l’intentionnalité du geste. Attention à lui, car avec West ils ont mis 19 des 22 points des Pacers. S’il sort, le match déjà mal embarqué pourrait vraiment mal tourner.

Miami domine la rencontre, Vogel prend un nouveau temps mort après un panier de Chris Bosh qui fait suite à un rebond offensif de l’intérieur du Heat. Difficile d’imaginer Indiana poser des problèmes à leurs hôtes après ce début de match. Appliqués, collectifs, concentrés … les joueurs de Spoelstra jouent en patrons, alors que Paul George et Roy Hibbert sont portés disparus chez leurs adversaires. Miami domine au rebond (20 à 10), preuve de leur engagement supérieur à celui des visiteurs. Sur un panier à 3 points avec la planche de Bosh, le Heat prend 21 points d’avance. Sur une contre attaque, James sert Wade pour en prendre 2 de plus. Nouveau temps mort Indiana. Les Pacers sont complètement dépassés, et leur défense vole en éclat.

Au moment de retourner aux vestiaires, Miami mène 60-34. Avant un panier de Roy Hibbert et un de George Hill dans les 3 dernières minutes, seuls David West et Lance Stephenson avaient marqué dans le jeu pour les Pacers. LeBron James n’a fait qu’une seule faute, laissant Shane Battier le coéquipier modèle faire le sale boulot à sa place.

Quelques chiffres pour illustrer la domination de Miami sur cette première mi temps  : 59,5% de réussite (contre 37,1% pour Indiana), 41,7% à 3 points (contre 25%), 23 rebonds à 13 et 16 points à 2 en faveur de leur banc… tous les voyants sont au vert. À ce rythme là, on pourrait même voir Greg Oden et Toney Douglas rentrés sur le parquet d’ici la fin du match. Peut être même Paul George s’il se décide à jouer.

Au retour des vestiaires, il semble enfin se réveiller et rentre 2 paniers à 3 points consécutifs. Malheureusement, ça score aussi du côté du Heat, toujours aussi à l’aise offensivement. LeBron James rentre un jumper compliqué, Chris Bosh continue de se balader face à Roy Hibbert, et la barre des 30 points d’écart se rapproche. Temps mort pris par Vogel. 73-45, 8 minutes 34 à jouer dans le troisième quart. La fin du match s’annonce comme un long calvaire pour ses joueurs, puisque rien n’y fait, Miami continue de prendre le large.

Les Pacers semblent perdus sur le terrain, rien ne fonctionne pour eux, même David West, pourtant souvent le dernier à tenir debout dans la tempête, parait désarçonné par la tournure des événements. À 3 minutes 38 de la fin du quart temps, Miami mène 86-49. Paul George aurait alors déclaré à ses coéquipiers “en dehors de l’arbitrage, nous les avons surclassés.” Bref, il n’y a plus grand chose à voir, attendons juste une action d’éclat avant d’aller nous coucher, la messe est dite, 91 à 58 à 12 minutes de la fin.

Premier événement du dernier quart temps : David West prend sa sixième faute. Il peut partir en vacances avant les autres. Toney Douglas lui est rentré sur le parquet. Greg Oden commence à avoir des sueurs, il pourrait connaitre les PlayOffs. Son heure viendra-t-elle ?

C’était le dernier suspens de ce match, et oui, le pivot du Heat va fouler le parquet. Dommage que Michael Beasley soit en costume, il aurait pu lui aussi jouer. Les sourires sont de mise sur le banc de Miami alors que les têtes sont basses. Si un jour on m’avait dit que je verrais sur le terrain en finale de conférence C.J. Watson, Donald Sloan, Rasual Butler, Lavoy Allen et Chris Copeland affrontés entre autres James Jones, Toney Douglas et Greg Oden, je me serais bien marré. Je rigole moins maintenant.

Au fait, score final 117-92 pour Miami.

Analyse Game 6 Pacers@Heat

Source : NBA.com

Analyse Game 6 Pacers@Heat

Source : NBA.com

 

Il a abusé : Paul George

Comme souvent, Roy Hibbert n’a pas brillé. Comme toujours, Lance Stephenson s’est cru à Rucker Park. Et oui, Paul George sort des stats loin d’être dégueulasses. Mais à la mi temps, il n’avait pas rentré le moindre shoot. Les chiffres à la fin du match sont illusoires (29 points, 8 rebonds, 2 passes), l’ailier des Pacers n’a eu aucune influence sur le match, et la plus grande partie (28 en seconde mi temps) de ses points sont venus alors que la rencontre était pliée. Même sa défense n’a pas été à la hauteur, à l’instar de toute son équipe. Une grosse déception. Mais ne lui jetons pas la pierre non plus, il est encore jeune, et cela fait partie de son apprentissage pour devenir une superstar en NBA.

Il a assuré : LeBron James

Il était attendu au tournant après le pire match de sa carrière en PlayOffs. Il a répondu présent. En étant agressif dès le début du match, il a montré la voie à son équipe, sans jamais forcer son jeu, ni tomber dans le piège de la provocation de Lance Stephenson. On avait indiqué comme clé du match son duel avec Paul George, il l’a remporté sans problème. 25 points à 8/12, 6 passes et 4 rebonds, il a paru facile tout le match, très concentré et appliqué. Bien épaulé par Dwyane Wade (13 points, 6 rebonds, 6 passes) et Chris Bosh (25 points, 8 rebonds, 2 contres), il s’est comporté en leader, en montrant l’exemple à tous ses coéquipiers.

La citation du match : LeBron James

Nous ne prenons pas cette opportunité comme donnée… Nous savons qu’il nous reste beaucoup de boulot, mais nous ne nous considérons pas cela comme acquis.

LeBron James voit déjà plus loin : le titre, et rien d’autre.

Et maintenant ?

Miami va disputer sa quatrième finale NBA consécutive, ce qui n’est pas un mince exploit. Reste à savoir si ce sera pour un remake de 2012 ou de 2013. Parfois décriés en saison régulière, les champions en titre ont montré depuis le début des PlayOffs qu’ils maitrisaient toujours leur sujet. Du côté d’Indiana, c’est l’échec. Larry Bird, Donnie Walsh et Frank Vogel auront tout l’été pour y réfléchir et sûrement repenser la construction de leur effectif. Mais en attendant, ils doivent bien avoir mal au crâne. Une partie de pêche sur le bateau de Paul George leur fera le plus grand bien, à défaut de leur donner le titre.

 

Source image couverture : @SBNation


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