Le bilan “Mais où sont les meilleurs ?” du Draft Combine à Chicago

Le 19 mai 2014 à 11:31 par David Carroz

Draft Combine

Alors que le Draft Combine s’est terminé, son bilan n’est pas des plus glorieux. Attention, ce n’est pas qu’aucun prospect ne se soit distingué, en bien ou en mal, mais malheureusement on reste un peu sur notre faim. Quand la plupart des lottery picks décident soit de zapper totalement (Andrew Wiggins, Joel Embiid et Jabari Parker ne se sont pas déplacés) soit partiellement (Julius Randle, James Young, Dante Exum, Marcus Smart, Noah Vonleh, Gary Harris, Aaron Gordon, Nik Stauskas, Tyler Ennis, Doug McDermott, Shabazz Napier et Elfrid Payton n’ont pas participés aux exercices sans aucune raison, Adreian Payne et Mitch McGary étaient eux blessés) l’événement, le rassemblement perd de son intérêt.

Ainsi 17 joueurs potentiellement choisis au premier tour (si vous ne les connaissez pas tous encore, patience, nous vous les présenterons entre la fin des PlayOffs et la draft !) n’ont pas pu être observés. Le Draft Combine a perdu de son pouvoir d’attraction, et si les prospects présents sont tous passés par la case “mesures”, la suite a surtout été une vitrine pour que les candidats au second tour se mettent en valeur.

Difficile pour autant de blâmer les futurs rookies pour leur absence ou leur manque de motivation quand on sait que la participation n’est pas obligatoire. Les prospects sans garantie de contrat courent le risque de se blesser lors d’un tel événement, alors que les agents des potentiels top picks ont l’intelligence de conseiller à leurs clients de seulement se montrer lors des workouts privés, là où une mauvaise performance aura moins d’impact et ne nuira pas autant quant à l’avis des autres équipes. Au final, ces joueurs auraient plus à perdre qu’à gagner en participant, les scouts les ayant déjà bien observés et leur réputation commençant à être faite. À moins que quelque chose soit fait, cette tendance va s’accélérer à l’avenir. Pour preuve, même si de nombreux cadres et recruteurs NBA étaient présents, peu ont paru passionnés par ce qui se passait sur le terrain, certains quittant même l’événement avant la fin.

Malgré ce coup de gueule, il reste tout de même des informations à tirer de ce Draft Combine, certains joueurs ayant marqué les esprits, en bien ou en mal, et pas uniquement via leurs performances. Les tests physiques (vous pouvez trouver ici l’intégralité des résultats de ces tests) ainsi que les entretiens ont également pesé dans la balance pour quelques uns.

Ils ont tiré leur épingle du jeu

Zach LaVine, UCLA, arrière/meneur

Avec des chiffres modestes pour sa seule saison en NCAA (9,4 points et 1,8 passe), il n’avait même pas réussi à s’imposer comme titulaire avec les Bruins. Mais grâce à de très bons tests physiques (deuxième meneur au niveau de la détente, premier pour la détente sèche, premier au niveau de l’agilité et deuxième sur le sprint de 3/4 de terrain), il a marqué les esprits. Non seulement il a impressionné par ses capacités athlétiques, mais il n’a pas été en reste sur les exercices de shoot et lors des confrontations 2 contre 2 ou 3 contre 3.

Les scouts étaient d’accord sur son potentiel sur le long terme et le voyaient en fin de premier tour. Il pourrait être productif plus tôt que prévu et sa côte a grimpé. Probablement le meilleur joueur dans le gymnase.

Draft Combine

Source : Charles Rex Arbogast – Associated Press

 

Noah Vonleh, Indiana, ailier fort/pivot

2m03, une envergure de 2m25 et des mains de 29,85 cm ! Même Kawhi Leonard (25,5cm) ne tient pas la comparaison. Il n’a pas eu besoin de prendre de shoot ou d’effectuer les exercices pour se démarquer de la concurrence. Si on rajoute un taux de graisse à 7,3%, Noah Vonleh a été le prospect le plus impressionnant physiquement. À tout juste 18 ans, il n’a pas fini de faire parler de lui, son potentiel étant à l’image de ses mains : immense ! Annoncé dans le Top 10, il pourrait même se faire une place dans le Top 5.

Draft Combine

Source : @AmandaBusick

Dante Exum, Australie, meneur/arrière

Très attendu, l’Australien n’a pas déçu. Du moins pour les mesures et tests physiques. En l’absence de Jabari Parker, Andrew Wiggins et Joel Embiid, il était le seul joueur pouvant atteindre le Top 3 de la draft à être présent (si une équipe comme Orlando fait d’un meneur sa priorité par exemple). C’était l’occasion pour de nombreux scouts et membres des front offices de voir Dante Exum en chair et en os, alors que les autres prospects ont probablement été bien plus observés.

Grand (1m98), disposant d’une bonne envergure (2m05) il s’est montré aussi très rapide. Malheureusement comme d’autres il n’aura pas montré son talent balle en main.

Draft Combine

Source : Charles Rex Arbogast – Associated Press

Glenn Robinson III, Michigan, ailier

Après une saison plus compliquée que la précédente, sa côte avait largement baissée. Il faut dire qu’il avait perdu son compère Trey Burke à Michigan, ce qui explique sûrement la baisse de ses statistiques. Mais sa prestation lors de ce Draft Combine va probablement lui permettre de regagner quelques places, lui qui est annoncé en fin de premier tour.

Pourtant, tout n’avait pas super bien commencé pour lui puisqu’il était mesuré un peu plus petit que prévu (2m au lieu de 2m01). Rien de bien grave quand on figure parmi les meilleurs résultats en détente et détente sèche. Il a fait parti des ailiers les plus athlétiques et physiques présents à l’événement. Mais ce n’est pas tout. Il a ensuite cartonné aux shoots, en particulier pour les tirs en spot up, faisant preuve d’une grande confiance en lui, comme lors des duels 2 contre 2 ou 3 contre 3.

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Source : JS Online

Rodney Hood, Duke, ailier

L’ailier de Duke était l’un des prospects au niveau le plus élevé à participer au Combine entièrement, puisqu’il est annoncé actuellement à la limite des lottery picks. Et cela n’a pas été difficile à voir lors des exercices et confrontations collectives. Son talent et sa capacité à créer son shoot sont largement sortis du lot, Rodney Hood se montrant capable de scorer en mouvement avec un tir très équilibré. En réussissant 69,3% de ses tirs lors du test, il se retrouve 4ème parmi les participants. Si ses capacités athlétiques pouvaient soulever des questions, il n’a pas non plus été à la ramasse.

Plus que tout, il a paru être le joueur le plus prêt à évoluer en NBA de tout l’événement. Certes son potentiel est limité, mais une équipe à la recherche d’un gars pouvant créer son shoot et ayant un rendement immédiat ne pourra pas passer à côté de Hood en milieu de premier tour.

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Source : Mark Dolejs-USA TODAY Sports

 

Aaron Gordon, Arizona, ailier fort

Comme nombreux de ses collègues, Aaron Gordon n’a pas pris part aux oppositions et exercices de tirs. Mais ses résultats athlétiques ont compensé largement, puisqu’il a impressionné et a probablement surclassé l’ensemble des autres intérieurs présents. Il pourrait même s’offrir des possibilités au poste d’ailier en NBA.

Seuls 6 joueurs ont réussi un meilleur temps que lui au test d’agilité, tous des arrières, et personne ne l’a battu parmi les intérieurs en détente (3ème meilleur score de l’histoire du Combine). Comme en plus les mesures ont permis aux scouts de se rassurer sur sa taille (2m05 alors qu’il était prévu à 2m03 maximum), il a su se mettre en valeur. S’il doit encore travailler techniquement (malheureusement, difficile de dire à quel point puisqu’il n’a pas effectué les tests et les confrontations collectives), il possède des qualités qui ne peuvent pas être apprises. Un bon point pour lui.

Draft Combine

SOurce : Casey Sapio-USA TODAY Sports

Voici les principaux gagnants lors de l’événements, auxquels nous pouvons rajouter Patric Young (un monstre de puissance), P.J. Hairston (athlétique et doué offensivement, mais un plot en défense) et le frère du Greek Freak, Thanasis Antetokounmpo, qui évoluait en D-League cette année et qui pourrait être choisi au second tour.

Ils se sont mis en difficulté

Doug McDermott, Creighton, ailier fort

Lorsque des doutes existent sur les capacités défensives d’un prospect, les mesures sont un passage très attendu. Malheureusement pour McDermott, elles l’ont coulé. En ne mesurant qu’à peine plus de 2m, il devrait avoir du mal à s’imposer comme un ailier fort capable d’élargir le jeu. Il ne pourra jamais défendre contre les postes 4 NBA. Surtout que son envergure ne sort pas de l’ordinaire non plus (2m10). Et comme sa vitesse latéral le pénalise beaucoup trop pour jouer en 3, sa côte a baissé.

Heureusement pour lui, son talent offensif lui assure tout de même une place dans le Top 20 de la draft, mais pas sûr qu’il reste dans le Top 10 comme annoncé précédemment.

Draft Combine

Source : Getty Images

LaQuinton Ross, Ohio State, ailier

Ross a quitté la NCAA avant la fin de son cursus et se pointe avec le taux de graisse (16,3%) le plus élevé de tous les joueurs. Sérieux ? Très gênant pour l’ailier d’Ohio State. Sa décision de quitter les bancs de la fac plus tôt que prévu ne semble pas être le bon choix pour Ross, puisqu’il n’y a aucune chance pour qu’il soit choisi au premier tour. Il le savait, il fallait donc être au sommet pour des rendez-vous comme le Draft Combine puisqu’il espérait se glisser dans les 30 premiers. Il a eu tout faux, et a probablement ruiné ses chances. Au mieux, il sera choisi en milieu du second tour.

Draft Combine

Source : Greg Bartram-USATODAY Sports

Gary Harris, Michigan State, arrière

Durant la saison 2013-14, Garry Harris était considéré comme l’un des meilleurs arrières de la draft. Mais mesuré à 1m92 en chaussures, sa taille pourrait sérieusement l’handicaper en NBA, défensivement, mais aussi pour finir les drives et shooter. Son envergure de moins de 2m ne va pas l’aider non plus, puisqu’elle est loin d’être impressionnante pour quelqu’un qui évolue dans le périmètre et sans le ballon. Comme en plus il n’a pas participé aux exercices et qu’il a fait sauté les tests athlétiques pour cause de blessure à l’aine, son bilan lors de ce rendez-vous n’est pas en sa faveur.

Bien sûr, Harris est un bon joueur de basket, mais la question est de savoir à quel point cela peut se traduire sur un parquet NBA.

Draft Combine

Source : Michael Conroy via Bleacher Report

K.J. McDaniels, Clemson, ailier 

Avec un physique peu impressionnant pour un ailier (moins de 2m et de 95kg), K.J. McDaniels faisait tout de même partie des prospects intéressants à observer au Combine cette année. Espérons pour lui que les scouts dormaient lorsqu’il était sur le parquet. Incapable de scorer à 3 points lors des tests (8/25 sans défense), il s’est également fait régulièrement contrer lors des oppositions. Comme les tests athlétiques et physiques n’ont pas été exceptionnels non plus, il n’a clairement pas marqué des points.

Draft Combine

Source : USA TODAY Sports

Jerami Grant, Syracuse, ailier

Si Grant avait un but lors de ce Combine, c’était de prouver qu’il était capable de marquer ses tirs en suspension lorsqu’il était libre. Et ce fut un échec. Avec moins de 50% (46,5 pour être précis) de réussite aux tirs lors des tests, il termine avec le deuxième plus mauvais pourcentage des participants. Pour couronner le tout, il est apparu très frustre avec le ballon dans les mains lors des oppositions, incapable de créer son propre shoot. Et comme son gabarit n’est pas celui d’un ailier fort (2m01, 95kg), il n’a pas oeuvré en sa faveur ces derniers jours à Chicago. En outre, il n’a pas effectué les tests physiques, la raison ayant échappé aux observateurs.

Draft Combine

Source : Howard Smith-USA TODAY Sports


Bien entendu, ces observations ne sont que celles du Draft Combine et ne prennent pas en compte l’intégralité des saisons des prospects, mais l’événement permet de voir les futurs rookies se mesurer les uns aux autres. Sans oublier que les franchises ont également profité du rendez vous pour fixer des workouts privés avec les joueurs et ont dors et déjà commencé à discuter avec eux pour en savoir plus sur leur caractère. L’une des questions à la mode aurait été semble-t-il la consommation de cannabis. Larry Sanders fait peur à la ligue. Le poker menteur peut maintenant prendre place entre les différents décideurs qui vont tous chercher à débusquer la perle rare en fonction de leur position dans la draft. Rendez vous prochainement sur TrashTalk pour des portraits détaillés des futurs membres de la ligue.

Source image de couverture : Charles Rex Arbogast – Associated Press