Tiago Splitter aka Tiago Killer : et si le Brésilien était MVP des Spurs sur ces PlayOffs ?

Le 09 mai 2014 à 13:46 par Bastien Fontanieu

Tony Parker, Tim Duncan ou Manu Ginobili. Kawhi Leonard, Danny Green, voir même Boris Diaw. Quand on parle des Spurs de façon générale, certains noms viennent en premier à l’esprit. Cependant sur ces PlayOffs, il faudrait commencer à tourner la tête vers Tiago Splitter.

L’an passé, l’intérieur de San Antonio avait réalisé quelques progrès notables, mais hélas la presse nationale en faisait son bouc émissaire préféré lorsqu’il fallait pointer du doigt les défauts de l’armada Popovich. Trop soft, trop léger, pas assez physique, aucune émotivité : c’est LeBron lui-même qui ira réaliser une des plus belles actions de la saison 2013 en priant Tiago de retourner à Blumenau, sa ville natale, sur ce contre qui a monopolisé les écrans de télévision. Un coup de poing médiatique et psychologique difficile pour l’ex-intérieur de Vitoria, qui réalisait jusqu’ici des débuts particulièrement satisfaisants Outre-Atlantique.

Du coup cette saison, si la régulière d’Octobre à Avril n’a pas offert de grands signes de progrès d’un point de vue caractériel chez Splitter, les PlayOffs nous ont montré un tout autre homme, du moins jusqu’ici. Vocal, clutch, aussi bon à la passe qu’en finition, n’hésitant pas à monter au tomar à deux mains pour éviter qu’un nouveau contre le mette à terre, qu’un nouvel adversaire puisse l’intimider, le brésilien est devenu l’un des meilleurs joueurs de l’effectif texan, et ce des deux côtés du terrain. Car oui, si on savait déjà que Tiago possédait des mains en or pour sa taille et une capacité de finition exceptionnelle avec les deux mains, il fallait voir ce que le garçon donnait vraiment en PlayOffs face à des intérieurs de renom. Et c’est peu dire si jusqu’ici le numéro 22 les a fait pleurer.

Dirk Nowitzki ? Fatigué certes par une fin de saison canon par ses Mavs, l’allemand s’est retrouvé étouffé par un Splitter bien motivé. Mobile sur ses mouvements défensifs, acceptant le contact avec le torse, forçant la légende de Dallas à prendre des tirs difficiles ou hors-rythme, Tiago a parfaitement respecté le plan de jeu élaboré par son coaching staff, et Boris Diaw n’a fait que suivre les efforts exemplaires développés par son coéquipier. Ce n’est pas pour rien que Dirk a réalisé ses pires PlayOffs en carrière cette année, limité à ‘seulement’ 19 points de moyenne à un stupéfiant 43% au tir. Ce n’est pas pour rien que San Antonio a réussi à remonter la pente, après avoir mangé cet énorme tir au buzzer signé Vince Carter. Le meilleur joueur de ce premier tour chez les Spurs, ce n’était pas Manu et ses explosions offensives, Tony qui réalise un Game 7 de rêve, ou Kawhi qui se révolte : c’est bien Splitter, collé aux basques de la Luftwaffe , qui a fait la différence. Et on ne vous parle même pas là de son énorme Game 5 dans lequel son dernier quart-temps donne le tournis, avec des passes décisives, des rebonds offensifs arrachés ou des and-one rentrés avec force.

LaMarcus Aldridge ? Impérial au premier round face aux Rockets, l’ailier-fort des Blazers vit pour le moment un véritable cauchemar face à Splitter. 32 points au Game 1 nous diront certains ? Regardez la première mi-temps leur répondra-t-on. Les Blazers prennent l’eau et LMA ne peut même pas jeter un caillou dans l’océan : Tiago le force à prendre des tirs auxquels il n’est pas habitué et la plupart de ses 32 points seront marqués quand le match était déjà largement mené par le squad de San Antonio. Les chiffres qui ne mentent pas sont bien là, 15 possessions pour Aldridge avec Splitter collé sur lui hier soir, 14 tirs tentés, 12 loupés. Encore une grande prestation défensive, encore un aspect du jeu qui n’apparaitra pas sur la feuille de match mais qui fera la différence. Tiago a définitivement changé, et c’est toute une franchise qui en profite aujourd’hui.

Les Spurs ont mis du temps avant de lancer le niveau de jeu qu’on a vu sur ces 3 dernières rencontres. Le groupe peut ainsi remercier Tiago Splitter, qui lui a commencé ses PlayOffs à l’heure, en défendant avec efficacité sur deux intérieurs extrêmement efficaces au poste. Pas de doute : si San Antonio espère aller loin, il faudra que ses cadres fassent le boulot. Mais attention à ne pas sous-estimer le travail accompli par le brésilien, qui ressemble désormais davantage à un bûcheron qu’à une pâquerette. Exactement ce que le chef demandait.

Source image : FanSided