Bulls – Wizards, Analyse du Game 5 : trop de talent à Washington pour des Bulls fatigués
Le 30 avr. 2014 à 05:50 par David Carroz
Voilà, c’est fini. Les Bulls se sont arrachés en saison régulière en luttant contre les coups durs pour échouer face à des Wizards plus talentueux et qui méritent amplement leur qualification. Les hommes de Randy Wittman ont été supérieurs et Thibodeau n’a jamais trouvé la solution pour relancer ses troupes, probablement trop fatiguées pour lutter réellement. Et encore, pas sûr que cela aurait suffit. Analyse de ce Game 5.
Ce qu’on attendait :
On attendait un sursaut d’orgueil des Bulls, tout en sachant qu’ils commençaient à clairement manquer de jus. Leur coeur ne suffirait au mieux qu’à retarder l’échéance avant le Game 6, au pire à sortir avec un minimum de dignité. Les Wizards devaient continuer sur leur lancée et profiter de leur supériorité physique et technique sur les pensionnaires du United Center pour s’offrir un peu de repos avant d’affronter les Hawks ou les Pacers au prochain tour.
Ce qui s’est passé :
Dans un match serré et très défensif, les Wizards n’ont pas forcément réussi à jouer à leur rythme, mais ils n’ont jamais tremblé en prenant l’avantage dès le début du match (23-15), une coutume dans les premiers quarts temps de cette série. Si les Bulls parvenaient à revenir dans le match lors de la période suivante grâce à une défense enfin digne de leur rang, ils auront ensuite pris un nouvel éclat dans le 3ème quart en ne scorant que 11 points. Malgré cela, ils s’accrochaient pour tenter un dernier rush en fin de match, mais leur maladresse (33,3 % de réussite aux tirs) ne pouvait pas leur laisser espérer remporter cette rencontre.
On a donc assisté à un concours de layups et autres paniers faciles manqués par Chicago, à l’image de celui loupé par Butler à moins de 30 secondes de la fin, alors qu’il aurait pu permettre à son équipe de revenir à -1. Le match s’est fini là, puisque les Wizards n’ont pas encaissé de point par la suite, en prenant rebond offensif sur rebond offensif (6 dans la dernière minute) au nez(nez) et à la barbe mal taillée de Joakim Noah (6 points, 18 rebonds, 7 passes, 3 contres), complètement mort en fin de match. Thibodeau reconnaitra d’ailleurs après la rencontre que le Françaisjouait depuis quelques temps malgré des soucis au genou.
Il faut dire que se coltiner un Nene encore une fois déterminant (20 points à 10/17, 7 rebonds et 4 assists) et alternativement Marcin Gortat (2 points mais 13 rebonds) ou Trevor Booker (6 points, 7 rebonds) à l’activité et l’énergie débordantes, ça use un Defensive Player of the Year, qui a vu son collègue de la raquette Taj Gibson (12 points, 4 rebonds, 3 contres) quitter le match avant la fin après s’être tordu la cheville. Comme Boozer n’a pas élevé son niveau de jeu (10 points à 4/12, 9 rebonds et toujours cette défense suspecte), le secteur intérieur des Wizards a pris le dessus dans ce duel clef pour l’issue du match.
Dans le même temps le duo Kirk Hinrich (16 points à 6/11, seul joueur des Bulls à plus de 50%) – Jimmy Butler (16 points, 4 rebonds) bien que méritant n’a pas su contenir John Wall (voir “Il a assuré”) et Bradley Beal (17 points, 5 rebonds, 4 passes), l’issue du match ne faisait plus aucun doute, les deux derniers facteurs X Trevor Ariza (6 points, 9 rebonds) et Mike Dunleavy (5 points, 5 rebonds) n’ont pas fondamentalement changé la physionomie de la rencontre, Washington s’impose sur un score d’Euroleague 75-69.
Il a abusé : D.J. Augustin
Cette saison, il était le joker offensif des Bulls, endossant le rôle du sauveur laissé libre depuis le départ de Nate Robinson. Malheureusement pour Chicago, ce costume était peut être un peu trop grand en PlayOffs pour “Didier”. Déjà peu en vue lors du Game 4, il a sombré lors de cette ultime manche en ne convertissant qu’une seule de ses 10 tentatives, pour un total de 4 points. Déjà que Chitown a du mal à mettre des paniers, alors sans l’aide de leur lutin, cela devient mission impossible, le jeu offensif des hommes de Thibodeau étant par moment une insulte au basket pendant ce match.
Il a assuré : John Wall
Il avait annoncé vouloir devenir un leader pour son équipe cette saison en l’amenant en PlayOffs. Il a fait mieux que ça, puisque les Wizards réalisent l’upset de sortir le 4ème de la conférence Est. Si son adresse n’a pas toujours été au rendez-vous au cours de cette série, il forme avec Bradley Beal un duo très complémentaire et avec un potentiel énorme. Il a pris ses responsabilités en provoquant de nombreuses fautes (Hinrich est sorti pour 6 fautes) et en créant pour ses coéquipiers. Dans un match aussi défensif, sa capacité à attaquer le cercle et à distribuer le jeu ont fait la différence. Il termine le match avec 24 points à 7/19, 7 rebonds et 7 passes. Si seulement on avait pu assister à un duel entre lui de Derrick Rose…
Les citations du match :
Nous n’avons pas d’excuse, ils ont été meilleurs que nous. Mais je suis fier de l’équipe. Je pense qu’ils ont donné tout ce qu’ils avaient. Ils n’avaient plus rien. En tant que coach, c’est tout ce que vous pouvez demander – Tom Thibodeau. Difficile de le contredire quand on voit le manque de jus de Noah ou Butler dans les dernières minutes. Maintenant il faut se poser les questions pour y remédier à l’avenir.
Il faut rendre hommage à ceux qui le méritent, ils n’ont pas de vide dans leur équipe, ils ont beaucoup de talent. – Joakim Noah.
Et maintenant ?
Les Bulls sont donc en vacances plus tôt que prévu il y a quelques semaines, mais plus tard que ce que beaucoup imaginaient après le trade de Deng. Probablement en mode PlayOffs depuis ce moment là, ils n’avaient ni le talent, ni l’énergie pour lutter contre les Wizards qui gagnent seulement leur troisième série en post season depuis 1979. Washington peut même voir plus loin tant les Pacers sont en difficultés face aux Hawks, et qu’aucune des deux équipes ne leur semble supérieure sur ce premier tour. L’appétit vient en mangeant. Pour Chicago, une fois de plus on va se tourner vers la prochaine saison en pensant au retour de Derrick Rose et en cherchant des joueurs à ajouter au noyau Gibson-Butler-Noah, fort défensivement mais limité en attaque. Il pourrait y avoir du mouvement.
Source image couverture : Charles Rex Arbogast – Associated Press
